Urgences luziennes en crise : la direction s’exprime

Urgences luziennes en crise : la direction s’exprime
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Une dizaine de suspensions temporaires de l’activité du service d’urgence de la Polyclinique de Saint-Jean-de-Luz sont attendues en décembre. (Gaizka Iroz)

Jamais la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz n’a fait couler autant d’encre. Depuis septembre, son service des urgences est au ralenti. Un déficit de 700 000 euros, la nécessité d’adopter une stratégie de reconstitution des caisses et une réorganisation du service prévue d’ici janvier 2025 ont fait fuir ses salariés. Le directeur, Stéphane Fagot, et Marc Dib, président de la commission médicale de l’établissement (CME), ont ouvert mardi 26 novembre les portes de la polyclinique à la presse pour mettre les choses au clair.

Une polyclinique opérationnelle

« L’actualité actuelle met les urgences sous le feu des projecteurs », reconnaît Stéphane Fagot. Mais la polyclinique de la Côte Basque Sud, ce n’est pas que ça », tient-il à préciser. Entre une extension d’environ 1000 m² supplémentaires, un service de chimiothérapie entièrement rénové pour proposer une offre personnalisée et la réhabilitation du bloc opératoire de chirurgie prothétique, le directeur rappelle que l’établissement “continue de fonctionner” malgré les difficultés qu’il traverse.

En guise de « déni » des hypothèses émises par nos confrères de Sud-Ouest La semaine dernière, le directeur Stéphane Fagot et Marc Dib ont mis fin à tout fantasme en déclarant : « Il n’y a pas de vente prévue de la polyclinique. Cela n’a jamais été envisagé, bien au contraire. Pour convaincre, le duo insiste sur le caractère « indépendant » de la polyclinique, qui « favorise toujours la confiance de ses actionnaires, tous médecins ou anciens médecins ». Une somme de 2,2 millions d’euros a été investie par eux, en plus de 10 millions d’euros, pour agrandir et moderniser la structure. Entre 2023 et 2024, le chiffre d’affaires annuel était d’environ 24 millions d’euros et l’établissement emploie actuellement 208 équivalents temps plein.

Lourd déficit et baisse d’activité, une réorganisation s’impose

Les services d’urgence deviennent précaires partout en . « La relation entre patients et médecins urgentistes évolue », souligne Stéphane Fagot, notamment suite à l’épidémie de Covid-19. La télémédecine, le recours à SOS médecins, la facilitation de la prise de rendez-vous chez un médecin généraliste permise par le site Doctolib contribuent à cette transformation des rapports entre la population et les urgences. L’activité de la polyclinique a considérablement diminué en raison de cette évolution, selon ses représentants. « La volonté de la clinique est de maintenir des salles d’urgence ouvertes 24 heures sur 24, 365 jours par année. Nous n’avons jamais dévié de cette voie», assure Marc Dib. Avec un déficit de 700 000 euros l’an dernier, qui s’accumule depuis trois ans, la priorité est l’équilibre.

Selon la direction, depuis deux ans et demi, des discussions ont lieu entre les urgentistes et le conseil d’administration pour trouver une solution. Présentée comme « la meilleure » stratégie possible, ils ont annoncé en septembre dernier aux urgentistes la réorganisation du service en s’appuyant sur un médecin urgentiste le jour et un médecin urgentiste la nuit, en dehors de la pointe estivale. Une solution « cohérente », selon les mots de Marc Dib, qui souligne que le service a retrouvé un niveau de fréquentation proche de celui observé entre 2010 et 2015, grâce à ce modèle de fonctionnement. C’était sans compter les départs répétés ou les arrêts maladie d’une dizaine de médecins urgentistes qui contestent cette mesure.

Dans l’attente de

« Aujourd’hui, le recrutement des médecins urgentistes ne se fait pas sous le sabot d’un cheval », déplore Stéphane Fagot. A la question « Ce mode de fonctionnement est-il efficace ? », répond le binôme positivement. Un audit externe réalisé par l’ARS en octobre dernier devrait répondre à ces questions dans les jours à venir, et éventuellement déboucher sur une issue durable. Si la réponse est non, Stéphane Fagot espère que « ce rapport ouvrira d’autres pistes, qui nécessiteront un autre soutien de l’Etat ». Des discussions sont également en cours avec l’hôpital de Bayonne, qui attend les résultats de l’ARS avant de prendre position. Un accord qui pourrait, selon le directeur, stabiliser l’équipe des médecins urgentistes de Luz.

 
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