L’activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en baisse pour le troisième mois consécutif, ont indiqué ce vendredi l’agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank, qui calculent cet indice.
Le plus bas depuis janvier
Le Flash PMI s’est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis 10 mois, contre 48,1 en octobre. “De nombreuses entreprises interrogées attribuent cette baisse de l’activité globale à la faiblesse de la demande” des entreprises et des ménages, indique le communiqué.
“Les données de l’enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l’industrie manufacturière au milieu du quatrième trimestre”, soulignent S&P et HCOB. La production a ainsi « fortement chuté » dans le secteur manufacturier, avec le taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les constructeurs attribuent cette baisse d’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs de l’automobile, de la cosmétique et de la construction, ainsi qu’à une situation morose. sur les marchés étrangers.
Manque de visibilité politique et économique
« Les prestataires de services, quant à eux, évoquent un manque de visibilité économique et politique, qui se traduit par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses. » L’activité “a ainsi enregistré sa plus forte baisse depuis janvier dernier” dans les services.
Le volume des nouvelles affaires s’est également contracté en novembre, une baisse qui a été « la plus marquée depuis quatre ans ». Cette tendance « reflète principalement une forte baisse des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière ».
La baisse globale des ventes “s’explique également par une très forte baisse de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande des Etats-Unis”, qui ont entraîné “la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020”.
Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois “sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020” dans le secteur privé en novembre, alors que de nombreuses entreprises craignent qu’une faiblesse prolongée de la demande ne soit synonyme d’une contraction de l’activité au cours de l’année 2025.
Evolution favorable de l’emploi
Les personnes interrogées dans le cadre de cette enquête expliquent leur pessimisme par « le climat actuel d’incertitude, provoqué notamment par la morosité économique », et « par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et de la construction ».
S&P et HCOB notent cependant « une tendance favorable » sur un point : « l’emploi est reparti à la hausse », avec un taux de création d’emplois au plus haut depuis six mois, « exclusivement » dû à une hausse des effectifs dans les services.
Allemagne : récession hivernale en vue
Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne a augmenté de 0,1% entre juillet et septembre, par rapport au trimestre précédent, soit une révision à la baisse de 0,1 point par rapport à la première estimation de l’institut. Desstatis.
L’Allemagne, coincée dans une crise de son modèle industriel, a échappé grâce à cette hausse à une récession technique alors que le PIB du deuxième trimestre s’est contracté de 0,3%. Les chiffres de vendredi ne sont cependant pas “un signe de rebond”, mais plutôt “une confirmation que l’économie allemande est embourbée dans la stagnation”, estime Carsten Brzeski d’ING. Elle a évité une récession estivale, « mais une récession hivernale se profile à l’horizon », ajoute-t-il.