L’armée israélienne s’est infiltrée davantage dans le sud du Liban vendredi, prenant position à Deir Mimas et dans la région du château de Beaufort. Elle avance encore vers Naqoura, tout en intensifiant ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth.
Des barrages routiers israéliens sont actuellement établis autour de Deir Mimas, où des chars ont été installés dans ce village, ainsi que dans le secteur Hora, situé entre Deir Mimas et Kfar Kila, village frontalier actuellement occupé par l’armée israélienne.
Celui-ci a bloqué l’entrée ouest de Deir Mimas, à l’aide d’un bulldozer et d’un char, repoussant un convoi de l’armée qui, avec une patrouille de la FINUL, se rendait de Nabatiyé à Marjayoun.
Il a également instauré un barrage sur la route de Khardali au carrefour de Kfar Kila Qlayaa, Bourj el-Moulouk, bloquant cette route et repoussant les voitures qui s’aventuraient encore dans ce secteur.
Une autre unité israélienne a pris position sur une colline en face du château de Beaufort, sur la route Marjayoun-Nabatiyé. Il s’agit d’un site hautement stratégique qui surplombe de vastes zones du Sud Liban.
Tel-Aviv semble ainsi avoir passé la vitesse supérieure dans son offensive contre le Liban, tandis qu’un flou total continue d’entourer les résultats de la mission menée par le médiateur américain, Amos Hochstein, afin de s’entendre autour d’un accord de cessez-le-feu.
Toujours au sol, les frappes aériennes se sont poursuivies presque sans répit dans plusieurs secteurs du Sud-Liban et de la banlieue sud de Beyrouth.
Tôt dans la matinée, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a lancé un appel à l’évacuation des habitants d’Al-Taybeh, Aadchit al-Qousseir, Deir Seriane, Bourj el-Chemali, Maachouk et Tyr, au sud du Liban, ainsi qu’à Hadath et Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Suite à ces avertissements, l’armée israélienne a mené des frappes aériennes extrêmement intenses sur la région de Kafa’at-Hadath.
De puissantes explosions ont retenti, suivies d’un épais nuage de fumée qui s’est élevé près de l’Université libanaise. Peu de temps après, des tirs nourris ont été entendus, poussant la population à évacuer la zone.
L’armée israélienne avait alors annoncé avoir frappé des installations du Hezbollah situées dans la banlieue sud de Beyrouth, en réponse aux tirs de roquettes du groupe vers Haïfa dans la nuit.
Frappes aériennes et bombardements dans le Sud
Une heure après l’appel à l’évacuation de l’armée israélienne, une frappe aérienne israélienne a visé la zone industrielle et la zone d’Al-Hosh, tandis que deux frappes israéliennes ont touché la ville de Naqoura dans le district de Tyr. Les avions de guerre israéliens survolent constamment à basse altitude.
Par ailleurs, des tirs d’obus israéliens ont visé les environs du château d’Arnoun à Nabatiyeh et les environs d’Aïn Qana.
Un drone israélien a visé une ambulance appartenant à la défense civile de l’autorité sanitaire à l’intersection de Deir Qanoun Ras el-Ain.
Du côté israélien, la Quatorzième chaîne israélienne a rapporté vendredi que « l’armée israélienne se prépare à mener des frappes aériennes généralisées dans diverses régions du Liban ».
Par ailleurs, un responsable militaire, cité par Yedioth Aharonot, a indiqué que « les frappes contre le Hezbollah vont désormais être plus fortes et pourraient s’intensifier ». Il a également souligné que son pays « veut mettre fin à la guerre au Liban », tout en jugeant qu’« il n’est pas nécessaire de se précipiter vers un règlement ».
Appels menaçants suspects et panique généralisée
Les habitants de Beyrouth, Furn el-Chebbak, Dekwaneh et Mar Roukoz ont signalé jeudi soir et vendredi matin des appels suspects leur ordonnant d’évacuer leurs immeubles et déclenchant une vague de panique, notamment dans les quartiers abritant des écoles accueillant des personnes déplacées.
Par ailleurs, un hôtel situé à Raouché, qui abritait également des personnes déplacées, a été évacué après qu’un résident ait reçu un avertissement, prétendument de l’armée israélienne, lui demandant de quitter immédiatement les lieux. Cette alerte a provoqué le chaos et la peur, même si des contrôles ultérieurs ont confirmé qu’il s’agissait d’un appel frauduleux.