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Les jurés et magistrats de la cour d’assises se sont retirés pour délibérer mercredi en fin de matinée, après les ultimes plaidoiries de la défense. L’un des prévenus, contre lequel le procureur général a requis mardi 22 ans de prison, a tenté de se suicider.
“Je suis désolé, mais je ne peux pas retourner en prison pour quelque chose que je n’ai pas fait !” Axelle Chorier s’est exprimée une dernière fois pour Florian T, 28 ans ce mercredi matin. Il a lu une lettre de son client. Cet enfant d’Izards, quartier Toulouse, aurait dû parler comme les cinq autres prévenus. Mais vers 7 heures du matin, en cas d’urgence, il est admis à l’hôpital de Purpan. Il a en effet été découvert inconscient par un membre de sa famille après avoir ingéré quelques pilules.
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Libre d’un bracelet électronique, ce proche de Mehdi, l’un des cousins de la famille H, a visiblement souffert des accusations portées contre lui dans sa mise en examen par le procureur général. Virginie Audebert a estimé qu’il était le deuxième tireur le matin de l’incident, dimanche 17 mars 2019 aux Izards. Il a requis 22 ans de réclusion criminelle contre lui, ainsi que contre Abdelkader H qui a reconnu lundi être l’un des meurtriers.
« Le poids du quartier »
Moi, Axelle Chorier, j’ai contesté ce rôle lors de son plaidoyer, m’étonnant que Florian T ait été présenté comme le second tireur jusqu’alors inconnu. “Une hypothèse n’a jamais été sérieusement évoquée au cours de l’instruction et n’a fait l’objet d’aucune question devant la cour d’assises”, a précisé l’avocat de la défense.
Mercredi matin, M. Alexandre Martin porte « le poids du quartier » pour défendre Abdelkader H. Seul accusé à reconnaître son implication dans cette tentative de meurtre. Un garçon robuste de presque 25 ans qui souffre de graves problèmes de santé avec déjà deux crises cardiaques. Et il a également été victime d’une attaque au couteau pendant sa garde à vue. « Difficile de ne pas faire un lien avec cette affaire », insiste Me Martin.
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Enfin, Me Edouard Martial intervient pour la défense d’Aymen H, désigné comme le principal instigateur de ce coup d’État. “Le seul à avoir un réel intérêt dans cette tentative de règlement de compte après avoir été expulsé des magasins Izard”, selon la thèse du parquet. 18 ans de réclusion criminelle ont été requis. « Faute de preuves, le poids des rumeurs alimente ce roman policier », dénonce M. Martial.
Les jurés et magistrats de la Cour d’assises se sont retirés à 11h30 pour leur délibéré. Ils doivent répondre à 70 questions.
Le jugement est attendu en fin de journée.