“Je pense que nous perdrons”, Volodymyr Zelensky craint la défaite si l’aide américaine s’arrête

“Je pense que nous perdrons”, Volodymyr Zelensky craint la défaite si l’aide américaine s’arrête
“Je pense que nous perdrons”, Volodymyr Zelensky craint la défaite si l’aide américaine s’arrête

Il y va de la « survie » de l’Ukraine. Volodymyr Zelensky a mis en garde mardi contre le risque de défaite face à Moscou en cas de fin de l’aide des Etats-Unis, au moment où les tirs de missiles américains ATACM sur le territoire russe font craindre une nouvelle escalade.

“S’ils coupent (l’aide), je pense que nous allons perdre”, a déclaré le dirigeant ukrainien dans une interview à Fox News, la chaîne américaine préférée des conservateurs. « Bien sûr, de toute façon, nous resterons, nous nous battrons. Nous avons notre production. Mais cela ne suffit pas pour gagner. Et je pense que cela ne suffit pas pour survivre », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de « l’unité » entre l’Ukraine et les États-Unis.

Après 1.000 jours de guerre, Moscou a promis une réponse « appropriée » après l’attaque menée par l’Ukraine sur son sol dans la nuit de lundi à mardi et a annoncé que les possibilités de recours à l’arme nucléaire étaient ainsi élargies, une rhétorique dénoncée par les Occidentaux.

Un risque de « troisième guerre mondiale »

Alors que sur le terrain les troupes russes avancent sur plusieurs secteurs du front, Kiev et ses alliés européens s’inquiètent des conséquences du retour au pouvoir le 20 janvier de Donald Trump, très sceptique quant aux milliards que l’administration de l’actuel président Joe Biden a accordé des subventions à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

Un haut responsable américain a déclaré à l’AFP que les Etats-Unis fourniraient également à l’Ukraine des “mines antipersonnel non persistantes”, c’est-à-dire celles équipées d’un dispositif d’autodestruction ou d’auto-désactivation, pour éviter qu’elles ne représentent un danger pendant des générations après la fin. de la guerre pour renforcer ses défenses contre l’invasion russe.

Durant sa campagne, Donald Trump a promis à plusieurs reprises de mettre fin rapidement à la guerre, sans préciser comment. Lundi, ses gardes du corps ont même dénoncé une « escalade », voire un risque de « troisième guerre mondiale » après la décision dimanche de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper sur le territoire russe avec des missiles à longue portée de fabrication américaine.

“Ne cédez pas à la peur”

L’attaque ukrainienne de mardi matin, selon l’armée russe, a visé des installations militaires dans la région de Briansk, non loin de la frontière ukrainienne. Cinq projectiles ont été détruits. Ces tirs ont été confirmés à l’AFP par un responsable ukrainien s’exprimant sous couvert d’anonymat, même si le chef de l’Etat Volodymyr Zelensky s’est limité à dire que son pays possédait ces missiles et qu’il “les utiliserait”.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a jugé, de son côté, en marge du G20 de Rio de Janeiro, que cela envoyait « un signal » selon lequel l’Ukraine et l’Occident « veulent l’escalade ». Il s’agit « d’une nouvelle phase dans la guerre occidentale contre la Russie et nous réagirons en conséquence », a-t-il insisté. Pour lui, ces missiles précis fournis par les Etats-Unis ne peuvent être utilisés par Kiev « sans l’aide d’experts et d’instructeurs américains ».

VidéoLes ATACMS américains peuvent-ils ébranler la Russie ?

En réponse, Sergueï Lavrov a invité les Occidentaux à « lire l’intégralité » de la nouvelle doctrine nucléaire russe, officialisée mardi par Vladimir Poutine, qui élargit la possibilité de recourir à l’arme atomique en cas d’attaque « massive » d’une puissance non nucléaire. pays mais soutenu par une puissance nucléaire. Une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga a appelé à « garder la tête froide » et à « ne pas céder à la peur ». Washington, Londres et l’Union européenne ont dénoncé une « rhétorique irresponsable » de la Russie de Vladimir Poutine. Emmanuel Macron a de son côté déploré une posture « d’escalade » de la part de la Russie, qu’il a appelé à « raisonner » : « Elle a des responsabilités en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies ».

 
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