Ces élections anticipées confirment ce que tout le monde sait déjà. Ousmane Sonko est un empereur qui siège partout au Sénégal sauf dans la région de Matam. La 11e région continue de rejeter le leader de Pastef, même si elle commence timidement à se laisser séduire.
Aux dernières élections présidentielles, Matam n’a donné que 1 020 voix à la coalition DiomayePrésident et pour ces législatives anticipées elle a donné plus, sans tout donner : 26 243 voix sur les 315 863 enregistrées. C’est Macky Sall qui mène la danse dans cette partie du pays depuis 2012.
Pourtant, pour de nombreux observateurs, ces élections législatives anticipées auraient été les bonnes pour Pastef, pour plusieurs raisons : Macky Sall a perdu le pouvoir, Benno Bokk Yaakaar n’existe plus, l’APR est au bord de l’implosion et le phénomène Sonko se poursuit. diffusion.
Mieux encore, dès le début de la campagne électorale, de hauts responsables politiques sont venus rejoindre les rangs de Pastef. Je suis Malick Sall, ancien ministre de la Justice, Abdoulaye Sally Sall, membre fondateur de l’Alliance pour la République, ancien ministre conseiller et actuel maire de Nabadji Civol, l’inspecteur des impôts Djiby Sy d’Oréfondé, le directeur des routes Mamadou Camara, d’Aliou Sall, directeur de l’Etat Civil… Mais finalement Pastef subit une nouvelle défaite !
Des dirigeants sans grande aura
Le choix des candidats par Pastef, notamment dans le département de Matam, n’était pas du tout évident. Faute de consensus local, Ousmane Sonko a pris une décision. Des choix qui « ont fait frémir », mais qui ont finalement été acceptés.
Cheikh Oumar Basse et Fatimata Diallo ont été choisis pour porter la bannière des patriotes du département de Matam. Tous deux sont originaires d’Ourossogui. Cheikh Oumar Basse, fils du riche diamantaire Yéro Basse, est un militant de Pastef depuis ses débuts. Loin d’être une bête politique, il s’était présenté sans succès à la mairie d’Ourossogui.
Son nom résonne plus ou moins hors de son habitude, parce qu’il est le fils de son père et en raison de sa valeur politique. Fatimata Diallo est une inconnue dans le département, mais elle a le mérite d’être l’une des femmes les plus occupées de toute la région de Matam. Ces compétitions électorales étaient sa première expérience.
La contribution « insuffisante » des nouveaux arrivants
Lorsque Abdoulaye Sally Sall et Me Malick Sall ont officialisé leur soutien à Pastef, beaucoup pensaient qu’au minimum les communes de Nabadji Civol et Ogo tomberaient aux mains du parti au pouvoir.
Le premier a toujours gagné les locaux de sa municipalité et a obtenu des scores « soviétiques ». La seconde avait une dimension départementale. Il y a seulement quelques mois, il s’est même battu avec Farba Ngom pour le contrôle du département de Matam. Cela montre le potentiel électoral dont il disposait. Mais il semble qu’ils soient partis sans leur base politique.
Dans la commune d’Ogo de l’ancien ministre de la Justice, Pastef n’a réussi à récolter que 217 voix tandis que Takku Wallu en a obtenu presque quatre fois plus. A Nabadji Civol, le maire n’a pas non plus réussi à convaincre la liste de Sonko.
A Orefondé, le leader Djiby Dieng, parti rejoindre Pastef, a même été tabassé dans son bureau de vote. Aliou Sall de Doumnga Ouro Alpha n’a pas pesé grand-chose dans les résultats.
Abdoulaye Sally : « C’est l’argent qui fait gagner Matam ».
Mais selon Abdoulaye Sally Sall, si Pastef n’a pas gagné c’est parce que les moyens étaient dans le camp de Takku Wallu.
« Pastef n’a pas gagné dans la région de Matam parce que, tout simplement, l’argent a joué un rôle important. Matam reste la seule région où il faut de l’argent pour gagner. Pour ces élections, l’argent sale a circulé à merveille. Il y a eu du blanchiment d’argent que tout le monde a remarqué.
D’ailleurs, Ousmane Sonko en a parlé lors de son meeting à Matam et Agnam. La politique est monétisée dans la région de Matam et le combat est désormais de la démonétiser ici », explique l’ancien conseiller spécial du président Macky Sall.