L’année 2024, « annus horribilis » pour la couronne norvégienne ? Après le scandale entourant le mariage de la princesse Märtha-Louise en août, voici de nouvelles accusations mettant sur le devant de la scène Marius Borg Høiby, fils aîné de la princesse norvégienne Mette-Marit. L’homme de 27 ans a été interpellé ce lundi 18 novembre, vers 23 heures, accusé de viol par une femme d’une vingtaine d’années.
Un nouveau scandale dans une famille bien plus adepte de la discrétion et du style scandinave exemplaire, après un été déjà mouvementé et deux arrestations pour le jeune homme, dont la place au sein de cette monarchie est unique.
Du petit garçon chéri de la famille…
C’est une petite tête blonde qui a fait craquer les Norvégiens. Tout un peuple a découvert le petit garçon alors qu’il n’avait que 4 ans, lors du mariage de sa mère, Mette-Marit, et de son beau-père, le prince héritier Haakon de Norvège, en 2001. Son visage de bébé, sa blondeur… Trop mignon pour résister .
Bien qu’il ne soit pas de sang royal, le « presque-prince » est adopté. “Il a été très bien accueilli par la famille royale dès les fiançailles de décembre 2000”, souligne Thomas Pernette, grand reporter au Point de Vue et spécialiste de la monarchie norvégienne. Né en 1997 de l’union de sa mère avec Morten Borg, il a grandi dans la résidence du couple héritiers de la couronne, Skaugum, située à quelques kilomètres d’Oslo.
Il devient grand frère en 2004, avec la naissance de la princesse Ingrid Alexandra, puis celle du prince Sverre Magnus l’année suivante. « Il n’y a jamais eu de difficulté, c’est une famille très aimante. D’ailleurs, il est apparu depuis longtemps sur des photos sur le site officiel de la monarchie. Ils incarnaient ce modèle de famille recomposée scandinave idéale. Même du côté du couple royal, le roi Harald V et la reine Sonja, il n’y a jamais eu de différence de traitement entre lui et les autres petits-enfants. »
… au mauvais garçon, aux ennuis juridiques
Entre deux eaux, entre deux mondes, Marius Borg Høiby se fait une place : ni dans la famille ni à l’extérieur. « Il n’est pas dans l’ordre de succession, mais il a connu le harcèlement médiatique » inhérent au fait de grandir dans une famille publique, résume Thomas Pernette. Après sa scolarité à Oslo, il part étudier en Californie, qu’il abandonne rapidement. Celui que l’on surnommait « le petit Marius » a grandi et est devenu un adulte turbulent.
« On ne sait pas vraiment ce qu’il fait, il n’a pas de position officielle au sein de la famille. C’est un peu fêtard, les tabloïds ont suivi de près ses relations successives avec mannequins et influenceurs. Mais rien ne l’a alerté sur son comportement”, poursuit Thomas Pernette.
Tout a volé en éclats dans la nuit du 4 au 5 août. Le lendemain, le jeune homme a été interpellé par la police. Un incident a eu lieu dans un appartement d’un quartier chic d’Oslo, il est accusé de violence domestique contre une femme, qui a dû être soignée à l’hôpital après l’incident. Le début d’une véritable chasse au scandale pour les tabloïds norvégiens et de quoi nuire à l’image d’une famille bonne à tous égards : “C’est un outsider qui menace l’institution”, selon Thomas Pernette.
Via son avocat, le jeune homme a rapidement reconnu les faits, et a reconnu ce que les analyses de sang avaient déjà confirmé : il était sous l’emprise de l’alcool et de drogues cette nuit-là. Une ordonnance de non-communication est alors prise à son encontre, il lui est interdit d’entrer en contact avec la victime du passage à tabac.
Mais l’affaire continue dans les kiosques, quand les tabloïds cherchent à en savoir plus sur sa vie. « En cherchant, ils ont découvert qu’il avait organisé de nombreuses fêtes à la résidence royale de Skaugum alors que ses parents n’étaient pas là. L’enquête a également révélé que des objets de valeur avaient été volés, pour ensuite être revendus sur Internet, avant d’être retirés. Les Norvégiens ont découvert qu’il menait une vie complètement dissolue», résume Thomas Pernette.
Accusations de viol contre une nouvelle victime
Lui, qui avait tout intérêt à faire profil bas, a été de nouveau arrêté en septembre. Motif : il a violé l’ordonnance d’interdiction qui lui interdit tout contact avec la plaignante. Et pour ne rien arranger, les langues se délièrent. Deux de ses ex-petites amies l’accusaient de violences physiques et psychologiques. Une quatrième personne, vraisemblablement un homme, l’accuse également de menaces de mort.
Une affaire que la couronne norvégienne a tenté d’enterrer dans un coin de sa tête jusqu’à ce mardi matin et l’annonce d’accusations de viol après qu’une cinquième victime ait été identifiée par la police. Cette femme aurait une vingtaine d’années et ne connaît pas les autres victimes, selon son avocat, cité par le quotidien Verdens Gang. Marius Borg Høiby est ainsi soupçonné d’avoir eu « des rapports sexuels avec une personne inconsciente ou incapable de résister à l’acte », selon les faits qui lui sont reprochés par le parquet d’Oslo.
Outre les faits, l’homme a été interpellé au volant de sa voiture alors que son permis était suspendu et en compagnie de la première plaignante, celle qui l’accuse de violences conjugales et avec qui il lui est interdit d’entrer en contact. Une perquisition a eu lieu lundi soir dans les appartements qu’il occupe au sein de la résidence princière de Skaugum. Il a toujours été détenu dans une prison d’Oslo. Le palais royal n’a pas souhaité commenter les faits.
