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Le musicien Charles Dumont, compositeur du légendaire “Non, je ne regrette rien” d’Edith Piaf, est décédé dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 novembre à Paris à l’âge de 95 ans, a annoncé sa compagne Florence à l’AFP.
Cet auteur-compositeur-interprète, qui a également collaboré avec Barbra Streisand, est décédé des suites d’une longue maladie à son domicile.
Sur X, la ministre de la Culture Rachida Dati a salué la mémoire de“un monstre sacré de la chanson française”.
La carrière de ce trompettiste de formation prend un tournant majeur au tournant des années 1960 lorsqu’il convainc la star Edith Piaf d’interpréter une de ses compositions, après avoir essuyé plusieurs refus.
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« Piaf m’avait déjà viré trois fois »
“Non, je ne regrette rien” est depuis devenu un standard inoubliable de La Môme, connu dans le monde entier. “Ma mère m’a donné naissance mais Edith Piaf m’a mis au monde”dit le chanteur et pianiste né à Cahors le 26 mars 1929. “Sans elle, je n’aurais jamais fait tout ce que j’ai fait, ni comme compositeur, ni comme chanteur”assurait-il lors d’un entretien à l’AFP en 2015.
Cependant, il aura fallu un long chemin avant que Piaf accepte de mettre sa voix insolente sur le morceau.
C’est en 1956 que surgissent du piano de Charles Dumont, alors musicien méconnu de 27 ans, les notes de ce qui deviendra l’une des chansons françaises les plus connues au monde.
Mais le chanteur n’est pas convaincu. “Piaf m’avait déjà viré trois fois, je ne voulais plus la revoir”Charles Dumont l’a déclaré à l’AFP en 2018. « Mais Michel Vaucaire, qui a écrit les paroles, m’a convaincu de réessayer en 1960. Lorsqu’elle a appris que je serais là, elle a crié, exigeant que la rencontre soit annulée. »
«Nous nous sommes toujours présentés chez lui. Elle nous a laissé entrer. J’ai joué le morceau au piano. Et… nous ne nous sommes plus jamais quittés »dit-il. “A cette époque, elle était au plus mal et ce titre lui a apporté la résurrection”.
Crooner de la fin des années 60
Pour Charles Dumont, cette rencontre marque le début d’une fructueuse collaboration avec Piaf, qui donnera naissance à plus d’une trentaine de pièces, dont « Mon Dieu » et « Les floflons du bal ».
Tout au long de ses près de soixante ans de carrière, Charles Dumont collabore également avec Dalida et Tino Rossi et se convertit à « crooner » à la fin des années 60, abandonnant ses chants contestataires.
Il enchaîne ensuite les albums où l’amour se taille la part du lion… Le disque « Une femme » lui vaut le prix de l’Académie Charles-Cros en 1973.
Sa dernière apparition sur scène remonte à 2019 au théâtre de la Tour Eiffel. “Quand vous revenez devant un public, qui vient vous voir comme il y a 20, 30 ou 40 ans et vous fait le même accueil, alors il vous rend vos 20 ans”dit-il.
Par Le Nouvel Obs avec AFP