Ce 18 novembre 1984, tel un mauvais présage, le ciel de Loire-Atlantique pleure. Chez la famille Obry, près de Saint-Nazaire, c’est pourtant un dimanche qui s’annonce joyeux. Serge et Angélina Obry, parents de Laurent – joueur de l’équipe réserve du FC Nantes – ont préparé un grand plateau de fruits de mer. Il ne manque plus que les invités d’aujourd’hui à table. Les invités seront au nombre de trois : Seth Adonkor, joueur professionnel des Canaris de 23 ans et deux grands espoirs de la Jonelière, Jean-Michel Labejof, 18 ans, et Sidi Kaba, 17 ans. Les deux derniers l’ont fait « un petit tour à la cafétéria du centre de formation »se souvient Franck Maufay, avant que l’aîné ne vienne les chercher avec sa Ford Escort. « Jean-Michel et Sidi habitaient au centre. Ils étaient apparus et surtout étaient passés dire bonjour à Madame Bouloux. »
A Saint-Nazaire, Laurent Obry attend patiemment ceux qu’il considère ” comme (s) sommes frères ». « C’était un rituel, ils venaient déjeuner le dimanche tous les deux ou trois mois. C’était du couscous ou un plateau de fruits de mer. On disait des bêtises, on pouvait jouer à la pétanque. Et puis, entre 17h30 et 18h00, tout le monde est parti pour Nantes. » Ce dimanche 18 novembre, l’absence des trois footballeurs vers 13 heures n’inquiète pas le clan Obry : « Seth était souvent pressé… »
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En 1984, les téléphones portables n’existaient pas. La famille Obry décide finalement de faire appel à la gendarmerie de Savenay puis celle de Vigneux-de-Bretagne. « Nous avons appris la tragédie comme ça… »souffle Laurent Obry. Le drame s’est déroulé vers 12h35 sur la piste…