Premier mort de la guerre 1914-1918, on vous raconte les dernières heures de Jules André Peugeot

Premier mort de la guerre 1914-1918, on vous raconte les dernières heures de Jules André Peugeot
Premier mort de la guerre 1914-1918, on vous raconte les dernières heures de Jules André Peugeot

Le 11 novembre 2024, nous célébrons le 110e anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale qui a fait près de 20 millions de victimes. D’abord, un jeune Comtois, entré malgré lui dans l’Histoire un jour d’été.

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Jules, André, Peugeot. Deux prénoms, un nom connu. Celui qui était enseignant dans le Doubs avait 21 ans lorsqu’il rendit son dernier souffle pour son pays.

Originaire d’Étupes dans la région de Montbéliard, Jules André Peugeot était à la veille de la guerre, soldat, caporal dans l’armée française. La mission de son régiment est de surveiller la frontière franco-allemande dans le nord de la Franche-Comté.

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Le 2 août 1914, des cavaliers allemands entrent en France dans le Territoire de Belfort.

© Archives du Territoire de Belfort

Le 1er août 1914, le président Raymond Poincaré croit encore à une issue pacifique. Il maintient les troupes françaises à dix kilomètres à l’intérieur de la frontière allemande de 1871 pour éviter tout incident. Les villages voisins sont évacués.

L’invasion allemande tant redoutée se profile. Dimanche 2 août, vers dix heures, une patrouille de sept cavaliers allemands, venue de Mulhouse, franchit la frontière et se dirige vers Joncherey dans le Territoire de Belfort. Le caporal Peugeot et quatre hommes ont alors été retrouvés dans une maison isolée appartenant à la famille Docourt.

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La maison où se trouvait le caporal Peugeot au moment de l’incursion allemande dans le Territoire de Belfort.

© Archives du Territoire de Belfort

La fille du propriétaire, allée chercher de l’eau, revint effrayée en criant : « Les Prussiens ! Voici les Prussiens ! »

Jules André Peugeot sort puis se met en position de tir. En face, un lieutenant allemand, Albert Mayer, charge au galop, et tire trois coups de revolver sur le caporal français, qui s’effondre mortellement. Avant de mourir, Jules André a eu le temps de riposter. Mayer, l’Allemand, n’a pas survécu, touché par deux balles, il s’est effondré de son cheval.

>Une stèle a été érigée sur le lieu de la mort du caporal Peugeot en 1914.
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Une stèle a été érigée sur le lieu de la mort du caporal Peugeot en 1914.

© France 3 Franche-Comté

Le 3 août 1914, l’Empire allemand déclare la guerre à la France. Le conflit, qui va s’intensifier d’escalade en escalade, durera quatre ans et s’étendra au-delà de la vieille Europe.

Nous l’avons tous appris dans les livres d’histoire, mais nous l’avons progressivement oublié. Le conflit a fait au total près de 20 millions de morts.

Le nombre de victimes de la guerre reste difficile à évaluer, il varie de 8,5 à 10 millions de morts, rien que pour les militaires. 1,4 million de soldats français sont morts pour la France. En moyenne, 900 jeunes Français meurent chaque jour sur les champs de bataille.

Près de 9 millions de civils seraient morts. La guerre aura également laissé dans notre pays 600 000 veuves et 760 000 orphelins, sans compter les blessés et les invalides.

Premier mort dans une guerre tragique, le caporal toujours honoré

Le caporal Jules André Peugeot est enterré depuis le 4 août 1914 au cimetière d’Étupes, dans le Doubs, son village natal.

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© Archives départementales du Territoire-de-Belfort

En 1915, une souscription mondiale est lancée pour financer la construction d’un monument sur le lieu du drame, à Joncherey. Une colonne est inaugurée le 16 juillet 1922 en grande pompe par le président du conseil Raymond Poincaré. Elle fut en partie détruite par les Allemands lors de leur arrivée sur zone en juillet 1940, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis 1959, un monument en grès des Vosges rend hommage au premier mort français dans une guerre sanglante.

 
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