Le 3e mineur plaide coupable à une accusation moindre

Un troisième adolescent accusé du meurtre d’un sans-abri de Toronto a plaidé coupable lundi à une accusation moindre d’homicide involontaire coupable plutôt qu’à une accusation de meurtre non prémédité devant un tribunal pour adolescents. Au total, 8 mineurs sont accusés d’avoir poignardé à mort Ken Lee au centre-ville en 2022.

L’adolescent No 2, qui ne peut être identifié en raison de son âge, avait 13 ans au moment de son arrestation. Elle est l’une des plus jeunes du groupe, les autres ayant alors 14 et 16 ans.

L’adolescent était vêtu d’un survêtement en polaire gris et d’un pull noir à capuche. Ses cheveux étaient tirés en arrière et attachés en chignon.

Son plaidoyer de culpabilité donne un autre aperçu de ce qui s’est passé lorsque Ken Lee a été poignardé à mort une nuit de décembre 2022.

L’audience collective de libération sous caution de sept des huit adolescents a eu lieu le 20 janvier 2023, ce qui a permis à la procureure Sarah de Filippis de transmettre ses preuves à tous les avocats de la défense avant le début des audiences individuelles.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Difficile cependant d’expliquer son rôle sans porter atteinte à la présomption d’innocence des cinq coaccusés ou à l’impartialité de leur prochain procès.

Aux fins du plaidoyer, la procureure, Mary Humphrey, a lu un exposé conjoint des faits dans cette affaire, mais la presse ne peut révéler que les faits concernant le mineur N.o 2.

Exposé conjoint des faits

Selon la Couronne, l’adolescent No 2 a rencontré son coaccusé vers 21 heures le soir du 17 décembre 2022 à la station de métro Yorkdaledans le nord de Toronto.

Des altercations verbales et physiques avec les usagers de la Toronto Transit Commission (TTC) auront lieu entre les stations St. George et St. Andrew, puis à la gare Union, mais la nature ne peut être révélée.

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Ken Lee a été victime d’une attaque au couteau dans la nuit du 17 au 18 décembre à Toronto, selon la police.

Photo : Fourni par le service de police de Toronto

Il était 23 h 53 lorsque le groupe s’est rassemblé dans un petit parc bétonné près de la gare Union, sur le lieu de l’affrontement mortel avec Ken Lee.

Selon la Couronne, le groupe s’en est pris à une amie de Ken Lee, Erica, qui séjournait à l’hôtel Strathcona sur la rue York, transformé en refuge pendant la pandémie.

Erica possède une bouteille d’alcool que certaines adolescentes du groupe semblent convoiter. Ken Lee, qui était absent à l’hôtel depuis quelques minutes, est sorti et a demandé au groupe d’arrêter de déranger son ami.

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La petite place en béton (à gauche) avec les deux entrées vitrées des passages souterrains du centre-ville de Toronto, où a eu lieu l’attaque mortelle contre Ken Lee.

Photo : Radio-Canada / CBC

C’est à ce moment-là que le groupe d’adolescentes s’en est pris à la victime. M. Humphrey précise que la victime a été attaquée en trois vagues successives.

Selon le procureur, l’adolescent No 2 frappa le itinérant avec ses pieds et ses poings ; elle l’a également attaqué avec une clé à molette et son sac à main, en plus de lui cracher dessus lors de la première phase de l’attaque.

Dans une deuxième phase, M. Humphrey ajoute que l’adolescente a piétiné Ken Lee alors que le sans-abri était au sol et qu’elle l’a poursuivi lorsqu’il a réussi à s’échapper du groupe avant de le frapper à nouveau avec son sac.

L'hôtel Strathcona de Toronto s'est transformé en refuge pour sans-abri pendant la pandémie.

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Les marches de l’hôtel Strathcona, qui est situé juste derrière la place de béton où Ken Lee a été poignardé à mort en 2022. Il y rendait souvent visite à un ami.

Photo : Radio-Canada / CBC

Enfin, l’adolescent No 2 a frappé la victime dans le dos avec une pince-étau, lorsque la victime de 59 ans s’est retrouvée au sol après le coup mortel à la poitrine.

Ken Lee a subi 19 coups au visage et au corps avant d’être poignardé à mort, mais Me Humphrey précise que les coups de l’adolescent No 2 n’a pas causé sa mort et qu’elle n’a jamais eu l’arme du crime en sa possession.

Le groupe sera arrêté dans la nuit lorsque la police aura connaissance d’une agression contre un sans-abri et saisira les vidéos des caméras de surveillance du parc et du métro.

Une illustration judiciaire d’une audience de libération sous caution.

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Adolescente n° 2 (à droite) à côté de son avocat, Leo Adler, lors de son audience de mise en liberté sous caution le 24 janvier 2022. La procureure Sarah de Filippis est assise à leur gauche face à la juge Maria Sirivar du ministère de la Justice de l’Ontario.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

La police découvrira une clé à molette, une pince étau, du poivre de Cayenne et un pistolet Taser dans le sac de l’adolescent N.o 2.

Témoignage de l’accusé

Lundi, à la barre des témoins, l’adolescent No 2 n’a pas contesté les faits. Elle avoue qu’elle était ivre ce soir-là, qu’elle avait consommé entre 5 et 10 verres de vodka, de rhum et de whisky et qu’elle avait fumé cinq joints avec le groupe.

Elle affirme également qu’elle n’a rien accepté en échange de son plaidoyer, que personne ne l’a forcée à le faire et qu’elle accepte de témoigner contre son coaccusé lors d’un éventuel procès si la Couronne le lui demande.

Son audience de détermination de la peine aura lieu à la fin de l’été. Elle risque une peine maximale de trois ans de prison.

Une illustration judiciaire de l'enquête sur la libération sous caution de l'adolescent numéro 6.

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L’avocate de la défense Anne Marie Morphew, debout derrière son jeune client, l’adolescente numéro 6, assise dos à la juge Maria Sirivar.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Les avocats de la défense Leo Adler et Kevin Gray ont déjà clairement fait savoir qu’elle ne présenterait pas la même position sur ce sujet que la Couronne.

L’adolescent No 2 est le troisième du groupe à plaider coupable à des accusations moindres.

Un dernier accusé, mineur No 6, devrait plaider coupable lundi prochain à une accusation non précisée.

Une illustration judiciaire.

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L’adolescente numéro 5 (à gauche) pleure à côté de ses avocats (dont Nadia Chaabane à droite), avant le début de son enquête sur cautionnement, le 30 janvier 2022.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Un autre membre du groupe, l’adolescent No 5, a également changé d’avis et elle ne souhaite plus plaider coupable comme elle l’avait suggéré il y a un mois.

Elle est apparue juste après l’adolescent No 2 pour signifier son retrait en compagnie de son avocat.

Cette adolescente devra comparaître à nouveau mercredi pour confirmer sa décision devant un tribunal de la jeunesse.

Si elle était confirmée, elle serait transférée devant un tribunal supérieur pour un procès devant jury comme trois de ses complices présumés.

 
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