des prix plus élevés pour un système plus résilient

des prix plus élevés pour un système plus résilient
des prix plus élevés pour un système plus résilient

Provoquant le mécontentement attendu des Ivoiriens, les hausses des prix de l’électricité décidées par le gouvernement d’Alassane Ouattara restent néanmoins inférieures à celles pratiquées par les pays voisins.

C’est une décision qui, comme toute augmentation de prix, a du mal à être acceptée par la population locale. Depuis le 1euh En janvier dernier, les prix de l’électricité ont augmenté de +10% en Côte d’Ivoire : le prix moyen du kilowatt/heure (KWh) est donc passé, à cette date, de 79 à 87 francs CFA. Une augmentation qui concerne tous les utilisateurs du réseau électrique ivoirien, particuliers et entreprises. Annoncé fin décembre 2023 par le ministre de l’Énergie, ce « réajustement tarifaire » s’applique à quelque 3,9 millions d’abonnés dans le pays.

“Sur proposition de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’électricité (ANARE-CI) et après analyse de la Commission consultative des tarifs de l’électricité, le gouvernement a décidé d’ajuster le prix de l’électricité de 10%”, a annoncé le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly lors d’une conférence de presse. : “cet aménagement s’applique à tous les abonnés à l’électricité, à compter du 1er janvier 2024”.

Les conséquences du Covid et de la guerre en Ukraine

Dans quelles conditions cette hausse des prix s’est-elle produite et comment les autorités la justifient-elles ? Pour le gouvernement, il s’agissait rien de moins que de sauver un secteur électrique ivoirien confronté à des difficultés financières considérables. Rien qu’en 2023, Les pertes d’exploitation ont ainsi atteint le montant record de 127 milliards de francs CFA (l’équivalent de 193 millions d’euros), contre un peu plus de 33 milliards de francs CFA l’année précédente et 57 milliards en 2021.

Fortement déficitaire, la situation du secteur électrique en Côte d’Ivoire s’explique, en partie, par des facteurs exogènes. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont fortement affecté le marché mondial de l’énergie, entraînant une augmentation substantielle des prix de l’énergie. Les achats d’énergies fossiles, qui représentent plus de 75% de la production électrique ivoirienne, ont augmenté de plus de 16% en 2022, pour atteindre 354 milliards de francs CFA (dont 309 milliards dédiés à l’achat de gaz naturel).

Des prix qui restent moins chers en Côte d’Ivoire que chez ses voisins

Autrement dit, la hausse des prix entrée en vigueur le 1ereuh Janvier a été une décision quasi existentielle pour le secteur électrique ivoirien. En effet, même en appliquant une hausse de +10%, l’écart entre le prix de production du kilowatt/heure (89 FCFA) et celui de vente (79 FCFA) reste au détriment du secteur électrique ; Pour combler cet écart, il aurait fallu imposer une hausse de +27%. Par ailleurs, et toujours en tenant compte de la hausse récemment annoncée, le prix de l’électricité reste plus bas en Côte d’Ivoire que dans les pays voisins.

Dans la sous-région, le prix moyen de l’électricité oscille entre 101 et 132 FCFA/KWh. Cela n’a pas empêché certains pays d’Afrique de l’Ouest d’augmenter également leurs propres prix au cours de la période récente. Les prix de l’électricité ont par exemple enregistré une hausse de +22% au Sénégal, +35% au Cameroun et même +35 à +66% au Ghana. Autrement dit, l’électricité reste relativement moins chère en Côte d’Ivoire que partout ailleurs en Afrique, et les prix augmentent moins fortement que chez ses voisins, où les gouvernements sont pourtant confrontés aux mêmes problèmes (guerre en Ukraine, etc.).

La bonne performance du système électrique ivoirien

Même justifiée, la hausse reste difficile à avaler pour les Ivoiriens. Et ce d’autant plus qu’elle fait suite à une précédente hausse des prix (+9,6%), entrée en vigueur le 1euh juillet 2023 mais qui n’a concerné cette fois que 11% des abonnés en Côte d’Ivoire, soit 412 000 clients. Une succession de mesures impopulaires prises par le président ivoirien, Alassane Ouattara. Ce dernier a voulu rassurer ses concitoyens, particuliers comme chefs d’entreprise, qui sont déjà confrontés, comme dans la plupart des pays du monde, à la hausse généralisée du coût de la vie.

Si les associations de consommateurs ivoiriennes n’ont aucun mal à rappeler au chef de l’Etat ses engagements de campagne promettant une baisse des prix grâce à la libéralisation du marché de l’électricité, les autorités avancent aussi leurs propres arguments. Et le gouvernement met en avant la bonne performance globale du système électrique ivoirien, le taux de couverture étant passé de 33% en 2011 à 87% aujourd’hui et les durées de coupure étant, en Côte d’Ivoire, parmi les plus faibles observées sur le continent.

Vers une baisse des prix grâce aux gisements de gaz naturel ?

La hausse des prix n’est cependant pas une fatalité. Riche en ressources naturelles, la Côte d’Ivoire dispose d’importantes réserves de gaz souterraines. Conscient du mécontentement provoqué par l’inflation, le gouvernement pousse la mise en production de plusieurs champs, comme celui de Baleine, afin d’injecter ce gaz naturel dans les circuits nationaux de production d’électricité. Une lueur d’espoir, qui pourrait bien contribuer à réduire la pression, tant sur la demande intérieure, qui croît de 10 % chaque année, que sur la société.

 
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