joie en Israël, deuil à Gaza

joie en Israël, deuil à Gaza
joie en Israël, deuil à Gaza

Applaudissements et cris de joie sur la plage de Tel Aviv. La nouvelle qui vient de tomber est bonne en ce début d’après-midi de samedi. L’un des sauveteurs le partage en direct avec les baigneurs. Les enceintes crépitent : « L’armée israélienne a libéré quatre otages : Almog Meir Jan, Andrey Kozlov, Shlomi Ziv et Noa Argamani. » À l’annonce de ce dernier nom, les acclamations se sont intensifiées. Capturé lors du festival Nova et transporté à Gaza à l’arrière d’une moto, Noa est l’un des captifs israéliens les plus connus.

Transférés à l’hôpital Sheba de Tel HaShomer par hélicoptère, les captifs sont en bonne santé. Ouf de soulagement collectif en Israël, où le sujet des otages est une blessure béante qui ravive sans cesse le traumatisme des massacres du 7 octobre. Dans l’après-midi, les détails d’une opération qui a nécessité « de longs mois de préparation »selon Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, se précisent.

Des centaines de victimes palestiniennes

Samedi à 11 heures du matin, des officiers des unités d’élite Yamam et Shin Bet ont reçu l’ordre d’attaquer deux bâtiments à plusieurs étages dans le camp de réfugiés de Nusseirat, dans le centre de la bande de Gaza, où les renseignements avaient établi que les otages étaient détenus. Leur libération s’est heurtée à la résistance du Hamas. Un échange de tirs dans l’un des bâtiments tue un officier d’une unité spéciale de la police israélienne. Plus loin, un véhicule commando est immobilisé par des tirs. Les bombardements permirent leur évacuation.

Hind Khoudary, une journaliste gazaouie présente samedi à l’hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah, à 6 kilomètres de là, a rapporté « bombardements intenses dès le matin »citant « tirs d’artillerie, balles et frappes aériennes »avant de rapporter sur Al-Jazeera en direct vers 10h30 que l’hôpital était “accablé” : « Les gens sont sur le terrain. Il y a de nombreux blessés graves. Tout le monde est terrifié. » Au moins 94 morts, dont des enfants, et plus d’une centaine de blessés ont été transportés à l’hôpital, selon un porte-parole de l’hôpital, cité par l’AP. Le ministère de la Santé du Hamas avance pour sa part le chiffre de 274 morts et 698 blessés.

Succès militaire pour Netanyahu

Le soir, aucune chaîne israélienne, dans les éditions spéciales, n’évoque les victimes palestiniennes. L’attention se porte sur les retrouvailles des otages avec leurs familles, l’hommage aux soldats, en particulier à l’officier tué, Arnon Zmora, dont l’opération porte désormais le nom, et sur les détails du raid, comparés au sauvetage d’Entebbe. en 1976.

C’est la troisième fois en 246 jours de guerre que l’armée parvient à libérer par la force des otages vivants, portant leur nombre à sept. Même si le coût humain est énorme, l’opération est plébiscitée par l’opinion publique israélienne et offre à Benyamin Netanyahu un succès militaire synonyme de répit politique hors de l’impasse dans laquelle s’enfonce la guerre.

Frustré par le manque d’objectifs politiques dans la gestion de la guerre, Benny Gantz, ministre membre du cabinet de guerre, a menacé de démissionner le 8 juin. Sa conférence de presse, annulée à la suite des événements, a été reportée à dimanche à 20 heures. « Les défis auxquels Israël est confronté demeurent » a-t-il déclaré samedi dans un communiqué, après que le Premier ministre lui a ordonné de ne pas quitter le gouvernement. Si son départ constitue un coup porté à l’unité de la coalition d’urgence, il ne devrait pas impacter la majorité à l’Assemblée.

120 autres otages aux mains du Hamas

La rue israélienne s’est rassemblée à Tel Aviv et à Jérusalem pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il signe un accord. “Il y a 120 otages qui attendent toujours de rentrer chez eux, a déclaré Omri Shtivi, frère d’Idan, kidnappé lors du festival Nova, devant la foule rassemblée sur la place des otages à Tel Aviv. Nous ne devons pas nous tromper. Les opérations militaires ne les ramèneront pas tous vivants. Seul un accord permettra de les libérer. »

Depuis le discours de Joe Biden du 31 mai proposant un plan de cessez-le-feu, la communauté internationale fait pression sur le Hamas pour qu’il accepte les termes d’une énième version d’un accord négocié depuis janvier. Sans succès à ce jour.

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Reprise de l’aide humanitaire américaine à Gaza

Samedi 8 juin au soir, l’armée américaine a annoncé avoir repris l’acheminement de l’aide humanitaire à la population gazaouie, depuis la jetée temporaire construite par les Etats-Unis sur la côte de Gaza et endommagée par une tempête. à la fin du mois de mai.

Le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a annoncé samedi la livraison de 492 tonnes d’aide humanitaire.

Selon les Nations Unies, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza déplacés par les combats et les bombardements souffrent d’insécurité alimentaire, avec un risque de famine à grande échelle.

 
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