« C’est une personne très médiatisée donc ça me choque » – .

« C’est une personne très médiatisée donc ça me choque » – .
« C’est une personne très médiatisée donc ça me choque » – .

Lors d’une conférence de presse ce dimanche, Kylian Mbappé a voté « contre les extrêmes » aux élections législatives. Cette position divise, entre ceux qui saluent l’acte d’un citoyen et ceux qui n’attendent de lui que son implication sur le terrain.

A deux semaines des élections législatives, Kylian Mbappé est sorti du silence. Le capitaine des Bleus a emboîté le pas à Marcus Thuram en s’exprimant ce dimanche 16 juin, lors d’une conférence de presse, sur la situation politique du pays.

La veille de l’entrée des Bleus à l’Euro, l’attaquant avait appelé les jeunes à voter, évoquant l’urgence pour le pays. «Je veux être fier de porter ce maillot le 7 juillet», déclare le joueur, évoquant la date du second tour de l’élection.

« Je ne veux pas représenter un pays qui ne correspond pas à nos valeurs. Je pense et j’espère que nous sommes tous dans la même situation. Je dis souvent qu’il ne faut pas mélanger la politique et le football, je suis d’accord quand il s’agit de bagatelles, mais, dans des situations comme celle-ci, c’est très important”, ajoute-t-il.

Le joueur français a été soutenu par Didier Deschamps, qui considère également ses athlètes comme des citoyens pouvant s’exprimer librement avec leurs paroles.

Des mots qui divisent

Cette position ne fait cependant pas l’unanimité. Le geste a été dans un premier temps salué par la majorité. Sur BFMTV, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti s’est réjoui. « C’est bien que nous voulions mobiliser les jeunes. Nous nous plaignons que les jeunes ne votent plus ou pas assez et voilà quelqu’un qui est suivi par des jeunes qui décide de dire ce qu’il peut dire, parce qu’il est citoyen», a déclaré le ministre de la Justice.

D’autres voient d’un mauvais oeil les propos du joueur sur cette élection. À commencer par les membres du Rassemblement national, qui estiment que Kylian Mbappé fracture le pays.

Chez les sympathisants, le sujet divise également. «Ça gâche un peu la fête. On veut qu’il marque des buts, qu’il défende le maillot et pas qu’il fasse l’éloge d’un tel”, explique l’un d’eux au micro de RMC.

« C’est une personne très médiatisée donc ça me choque », confie Sophie, auditrice. Tandis que Jean-Marie, 60 ans, se dit inquiet et décrit « un influenceur » doté d’une « aura surdimensionnée », estimant qu’il s’agit d’« un pouvoir qui peut influencer une élection » et que « ce n’est pas normal ».

Séverine, 52 ans, estime que cette position est légitime. “Il n’a pas de rôle, il est citoyen français en tant que tel, il a le droit de donner son avis”, rappelle-t-elle. Avant de relativiser ses propos : « Il y a quelques années, quand M. Le Pen se moquait parce qu’il y avait des noirs dans notre équipe de France, je comprends que des joueurs comme Thuram ou Mbappé se sentent concernés et se disent que des gens comme ça, c’est un héritage. de Le Pen et n’en veulent pas », conclut-elle.

Le mythe de l’apolitisme du sport

La position personnelle de Kylian Mbappé relance un débat sur la dissociation ou non du sport et de la politique. Suite aux résultats des élections européennes, et face aux élections législatives qui approchent à grands pas, le journal L’Equipe publie un article dans lequel 160 sportifs appellent à voter contre l’extrême droite.

Si ce type de démarche gêne certains, c’est en raison d’une neutralité politique attendue depuis longtemps des acteurs professionnels, toutes disciplines confondues.

« Ce devoir de neutralité est lié à ce mythe de l’apolitisme du sport qui est complètement faux : le sport a toujours été politique. Et, par définition, le capitaine des Bleus a une responsabilité, c’est aussi de porter ce maillot et on ne peut pas lui retirer le droit de s’exprimer en tant que citoyen”, indique Jean-Baptiste Guégan, professeur à Sciences Po Paris.

Le spécialiste, également auteur de La guerre du sport et de Révolution Mbappéconsidère cette position comme « intéressante », surtout pour un jeune millionnaire qui va bientôt s’envoler pour Madrid.

Il ajoute : « Son niveau de richesse, son origine sociale et tout le reste sont des prétextes. Il a tout à fait le droit de s’exprimer et, face à la menace, on comprend pourquoi il investit.»

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