« Vous rendez-vous compte que 2 milliards de personnes peuvent me reconnaître dans la rue ? » – .

Les archives A l’occasion de la sortie du film « Les Ailes du désir », de Wim Wenders, dans lequel il joue à la fois son propre rôle et celui d’un ange déchu, l’acteur Peter Falk (décédé en 2011) a répondu aux questions de « Nouveau Observateur”. Ses confidences dressent le portrait d’un homme attachant, dont la carrière est loin de se limiter à son rôle d’inspecteur Columbo.

Si ce type n’est pas un ange, il va avoir besoin d’un bon alibi. Cette façon de se matérialiser sans préavis, par exemple, est louche. A l’heure dite, vous l’attendez sur le porche de sa maison, 1004 Roxbury Drive à Beverly Hills. Roxbury est une avenue paisible, bordée de petits palais et de Cadillac. Son adresse n’est pas confidentielle. Il apparaît sur tous les plans de ville à trois dollars que les touristes achètent pour faire le « tour des étoiles ». ». Dans votre dos, ça ne s’arrête pas. Autocars, taxis, minibus climatisés et limousines de location ralentissent, remplis de gens qui tendent la tête et prennent des photos. Votre sonnerie à la porte déclenche des aboiements mais personne ne vient. Il fait beau, les minutes passent, les chiens aboient et les camionnettes passent.

Vous tournez la tête, il est là, au volant d’une Mercedes blanche au capot noir, arrêtée devant le portail du jardin. Un instant avant, il n’y avait rien, et soudain, là, ce cabriolet sans âge qui n’est pas une 403 mais presque… Il vous fait signe de la main. Vous avez l’impression de l’avoir quitté hier. Il y a un embouteillage sur l’avenue. Il laissa le portail ouvert, le gravier craqua. La Mercedes est garée sous un auvent, à côté…