le président de la région de Valence admet des “erreurs”, mais refuse de démissionner

le président de la région de Valence admet des “erreurs”, mais refuse de démissionner
le président de la région de Valence admet des “erreurs”, mais refuse de démissionner

“Je ne nierai pas qu’il y a eu des erreurs” a déclaré Carlos Mazón, député du Parti populaire (PP, droite conservatrice), lors d’un discours de près de deux heures et demie prononcé au parlement régional de Valence (sud-est), devant lequel une centaine de manifestants scandaient « Menteur ! » et “Meurtrier!”.

“Je veux m’excuser.” aux gens qu’ils avaient « le sentiment que l’aide n’arrivait pas ou n’était pas suffisante »M. Mazón a déclaré dans ce discours qui voulait refléter sa réaction face à cette crise sans précédent, dont le bilan provisoire était de 224 morts vendredi, dont 216 dans la seule région de Valence.

Des hommes en combinaison de protection marchent dans une rue couverte de boue après une inondation, à Paiporta (est de l’Espagne), le 13 novembre 2024. AFP/JOSÉ GIORDANO.

«Je ne me soustrairai à aucune responsabilité»a-t-il assuré, critiquant indirectement et durement le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez « ceux qui se cachent derrière les interprétations des pouvoirs réglementaires et les petits caractères des réglementations et des lois pour ne pas faire d’autocritique ».

“Je pense que nous avons fait notre autocritique, je ne vous ai pas entendu faire le moindre reproche, même le plus léger, au gouvernement central espagnol, à ses organisations», a-t-il ensuite répondu aux critiques de l’opposition de gauche qui ont suivi son discours.

“Je prends mes responsabilités, mais maintenant j’attends de Pedro Sánchez (…) qu’il soit à la hauteur”a-t-il déclaré, annonçant également que son parti a appelé à la création d’une commission d’enquête au parlement régional.

« Les pires inondations depuis 1962 »

Après l’inondation du 29 octobre, la réaction de M. Mazón et de son administration régionale – dans la gestion de l’alerte comme dans celle des secours – a été critiquée par de nombreuses victimes. Samedi dernier, 130 000 personnes ont défilé à Valence pour critiquer les autorités, notamment M. Mazón.

Ce dernier a également été agressé par une foule de manifestants dans la ville de Paiporta, près de Valence, le 3 novembre. lors d’une visite très tendue du roi Felipe VI et de la reine Letizia, accompagnés de Pedro Sánchez.

En Espagne, pays très décentralisé, la gestion des catastrophes relève de la responsabilité des régions, mais le gouvernement central, chargé d’émettre des alertes par l’intermédiaire de l’Agence nationale météorologique (Aemet), peut fournir des ressources et prendre le contrôle dans les cas extrêmes.

La police monte la garde près d’une femme portant une pancarte insultant le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et appelant à sa démission, devant le parlement régional de Valence, Espagne, le 15 novembre 2024. AFP/JOSÉ GIORDANO.

Faisant un récit très long et détaillé de tous les événements du 29 octobre, M. Mazón a rappelé que cette journée avait eu lieu « Les pires inondations que l’Espagne ait subies depuis 1962 »ce qui suggère que personne n’aurait pu prédire une catastrophe de cette ampleur.

Le président de la Région valencienne (Espagne), Carlos Mazon, arrive à la réunion de crise du gouvernement régional le 31 octobre 2024 à L’Eliana (Espagne) AFP/Archives/Manaure Quintero.

Ce n’est qu’après 20 heures, soit plus de 12 heures après la première alerte rouge lancée par Aemet, que ses services ont envoyé un message sur les téléphones portables des habitants leur demandant de rester chez eux ou de rentrer sans attendre.

Mais à ce moment-là, de nombreux endroits étaient déjà inondés. leurs habitants étaient dans l’eau jusqu’aux genoux ou à la taille, et des centaines de personnes étaient bloquées sur les routes dans leurs véhicules. Beaucoup n’ont pas pu être sauvés.

Des informations « fragmentées ».

Faisant référence à l’alerte rouge Aemet, Mazón a minimisé son importance, affirmant que ce type d’alerte avait « produit 36 ​​fois au cours des 10 dernières années sans qu’aucun d’entre eux ne soit suivi de crues soudaines comme celles-ci » depuis le mois dernier.

“Beaucoup de ces avertissements n’ont même pas provoqué d’inondations notables”a-t-il ajouté, déplorant également les informations « fragmenté, imprécis et tardif » le jour de la catastrophe et pointant du doigt notamment une agence dépendant du gouvernement central et chargée de surveiller le débit du Jucar, une rivière locale.

Une personne brandit une pancarte indiquant « 20h12, trop tard ! Mazon en prison », lors d’une manifestation appelant à la démission du président régional Carlos Mazon devant le parlement régional de Valence (Espagne), le 15 novembre 2024. AFP/JOSÉ GIORDANO.

Après son discours, le porte-parole régional du Parti socialiste de Sánchez a proposé la formation d’un gouvernement « technique » pour mener à bien la reconstruction, assurant que les socialistes le soutiendraient si Mazón démissionnait.

Dans ses réponses, ce dernier a rejeté cette solution : « Je veux prendre mes responsabilités (…) et mener cette reconstruction avec toute ma détermination. Et si je ne parviens pas à réaliser la reconstruction dont Valence a besoin, j’en assumerai personnellement les conséquences politiques, sans me représenter.” lors des prochaines élections régionales, prévues en 2027.

 
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