La chef du gouvernement italien Giorgia Meloni a déclaré samedi qu’elle espérait que l’Europe prendrait en compte les ” message “ envoyés par les citoyens européens aux élections, marquées par une poussée de l’extrême droite.
Mme Meloni, sortant plus forte de ce scrutin avec plus de 28% des voix pour son parti postfasciste Fratelli d’Italia, espère que « L’Europe comprend le message venu des citoyens européens, car tirer les leçons des élections européennes selon lesquelles tout s’est bien passé serait, je le crains, une lecture légèrement biaisée. « .
« Pragmatisme » et « approche moins idéologique »
« Les citoyens européens réclament du pragmatisme, une approche moins idéologique sur diverses grandes questions »a affirmé Mme Meloni lors de la conférence de presse de clôture du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G7 qui s’est tenu de jeudi à samedi dans les Pouilles (sud) sous présidence italienne.
Giorgia Meloni est par exemple une opposante virulente au Green Deal européen et une promotrice, à l’inverse, d’une approche plus dure de la question migratoire. ” Je pense que la politique doit avant tout répondre aux indications venant des citoyens », a-t-elle insisté.
Négociations sur les « meilleurs emplois »
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 se réunissent lundi à Bruxelles pour négocier sur « meilleurs emplois », les dirigeants des principales institutions européennes, et notamment sur la possible reconduction d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission.
” Nous nous retrouverons lundi et c’est dans ce forum que nous débuterons nos évaluations », a-t-elle confirmé, rappelant que le « proposition » pour la présidence de la Commission « revient au Parti populaire européen (PPE), le parti qui compte le plus grand nombre de parlementaires « .
Douze des 27 membres du Conseil européen sont membres du PPE et, selon une règle non écrite, le vainqueur des élections européennes peut prétendre à la présidence de la Commission européenne. Mme Meloni a également souhaité que “l’Italie soit reconnue pour le rôle qui lui revient en termes de compétences dont elle devra s’occuper lors de la formation de la Commission”.
Polémique autour du droit à l’avortement
Le chef du gouvernement ultraconservateur italien a également fustigé samedi « une polémique artificielle » sur l’absence de mention du droit à l’avortement dans la déclaration finale des dirigeants.
” La polémique a été construite de manière complètement artificielle et en fait c’est une polémique qui n’a pas eu lieu au sommet (…) parce qu’il n’y avait rien à discuter », a assuré Mme Meloni lors de la conférence de presse de clôture du sommet, alors que ce sujet faisait la une des médias en Italie et à l’étranger.
Dans la déclaration finale publiée vendredi soir, les dirigeants des sept démocraties les plus riches de la planète n’ont fait aucune référence directe au droit à l’avortement. Un changement significatif par rapport au dernier sommet d’Hiroshima, au Japon, en 2023, où le communiqué affichait leur attachement à « accès à des services d’avortement et de soins post-avortement sûrs et légaux « .
Le sujet a donné lieu à un bras de fer en coulisses entre les délégations. Les États-Unis, la France et l’Union européenne, notamment, ont souhaité conserver cette formulation, mais le Premier ministre italien, à la tête d’un parti ultraconservateur et qui assure la présidence tournante du G7, a catégoriquement refusé d’écrire noir sur blanc le formulation approuvée l’année dernière.
