« Il faut se battre pour que le RN ne passe pas »

« Il faut se battre pour que le RN ne passe pas »
« Il faut se battre pour que le RN ne passe pas »

Et la conférence de presse a soudainement changé. Ce samedi, à deux jours de l’entrée de l’équipe de France dans l’Euro 2024 contre l’Autriche, Marcus Thuram a bouleversé la salle de presse et les questions qui lui sont posées. Son remplacement aux avant-postes, sa passation de relais avec Olivier Giroud, son rôle défensif, tout a été relégué au second plan dès sa première réponse.

Comme la plupart de ses coéquipiers, l’attaquant de l’Inter a eu droit à la question sur la situation politique en France et la montée de l’extrême droite. Mais il a répondu comme aucun autre : «La situation est triste, c’est très gravedit-il tristement. J’ai appris qu’après le match contre le Canada, nous étions tous choqués dans le vestiaire. C’est la triste réalité de notre société d’aujourd’hui. Il y a des messages qui passent chaque jour à la télé pour faire passer cette fête. Comme l’a dit Ousmane, il faut aller voter. Et en tant que citoyen, il faut se battre pour que le RN ne passe pas et que cela ne se reproduise plus.

Nous devons expliquer comment nous sommes arrivés ici

Pour la première fois depuis le début de la semaine, et la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, un joueur de l’équipe de France a pris une position claire avant les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. Une déclaration qu’il considère naturel: “Je comprends que certains joueurs viennent devant vous et disent simplement qu’il faut aller voter mais je pense que ce n’est pas suffisantil a continué. Nous devons expliquer comment nous en sommes arrivés là et la gravité de la situation.

Et Marcus Thuram est bien le fils de son père. Lilian Thuram a affirmé à plusieurs reprises son opposition au Front National, et il a transmis sa conscience politique à son fils : «Tout d’abord, mon père ne m’encourage pas à faire autre chose que d’être un garçon bien élevé. Ayant grandi avec lui et ayant des conversations avec lui, je me sens responsable de dire ce genre de choses..» D’autant que Marcus Thuram vit en Italie, pays où l’extrême droite est arrivée au pouvoir.

Mike Maignan quitte le terrain lors de Milan-Udinese après avoir été victime d’insultes racistes et de cris de singe

Crédit : Getty Images

Je pense que c’est aussi un problème en Italie. On l’a vu avec Mike (Maignan) dans les stades. Ce n’est pas un problème pour moi personnellement parce que je suis footballeur et je suis reconnu, mais je sais que c’est un problème pour des milliers de noirs en Italie donc ça devient un problème pour moi..» Le gardien de l’équipe de France avait en effet été victime d’insultes racistes et de cris de singe de la part des supporters de l’Udinese, et avait quitté le terrain en plein match.

Tout le monde partage ma vision des choses

Et ce type d’événement n’est pas isolé en Italie. Et malgré le silence de ses coéquipiers, Marcus Thuram est sûr que le vestiaire a pensé comme un seul homme face aux résultats des élections : «En équipe de France, je ne doute pas que tout le monde partage sa vision des choses. Alors nous sommes dans un pays libre, certains doivent faire ce qu’ils pensent être juste. Je suis devant toi, et je te dis des choses mais certaines personnes peuvent le penser et ne pas le dire

L’attaquant de l’Inter Milan a ainsi affirmé sa volonté de profiter de la tribune qui lui était offerte, en conférence de presse et sur les réseaux sociaux, pour dénoncer la montée de l’extrême droite : «A titre d’exemple, et je sais qu’il y a beaucoup de personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux, je suis obligé de faire passer certains messages» La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre.

 
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