Laura Gonsard vérifie les pneus de Ferrari, elle est la seule femme à le faire dans le paddock

Laura Gonsard vérifie les pneus de Ferrari, elle est la seule femme à le faire dans le paddock
Laura Gonsard vérifie les pneus de Ferrari, elle est la seule femme à le faire dans le paddock

Le sourire aux lèvres et le regard déterminé, Laura Gonsard enchaîne les interviews entre deux changements de pneumatiques. C’est la 5ème fois que la jeune femme participe aux 24 heures du Mans mais la première qu’elle évolue dans la cour des grands, dans la catégorie reine, celle des Hypercars.

Ce natif d’Ile-de-France est chargé de vérifier et de préparer les pneus de la Ferrari n°83, celle pilotée notamment par Yifei Ye, le plus mancelle des pilotes chinois. Pression supplémentaire. “Oui, il y a un peu de stress parce que si quelque chose ne va pas avec les pneus, vous pouvez perdre une course juste à cause de ça. Je suis en communication directe avec l’ingénieur de piste pour savoir quel type de pneus doit être monté par Michelin, quelle pression nous mettons pour nettoyer et vérifier les jantes. Mais c’est aussi très enrichissant, c’est une vraie reconnaissance de mes compétences.

Chaque pneu d’une hypercar pèse 22 kg. Il faut donc être en bonne condition physique sachant que les équipes peuvent en utiliser 56 pendant la course. © Radio-France
Yann Lastennet

Lutte contre les préjugés

Parce que Laura a dû s’implanter dans un environnement très masculin, elle est également la seule femme à occuper ce poste au championnat du monde d’endurance. “J’avais un peu peur au début. Je pensais qu’il y avait peut-être quelques personnes misogynes et en fin de compte, non. A part deux ou trois spécimens qui se tenaient là et disaient : « Est-ce vraiment un travail de femme ? Sera-t-elle capable de pousser les pneus ? Il y a des sceptiques et puis ils changent souvent de point de vue quand on fait le travail comme les autres.« En plus de connaître son métier sur le bout des doigts, Laura a aussi une très bonne condition physique. Chaque roue d’une Hypercar pèse 22 kg et les équipes peuvent en utiliser jusqu’à 56 pendant la course.

Même à l’école, Laura a dû lutter contre les préjugés. “Au début, les professeurs me regardaient et me disaient : “C’est un beau projet, mais bon, pas sûr que tu vas réussir parce que c’est un milieu assez fermé.” En gros, ne rêve pas » Mais Laura a tenu bon et a obtenu une place à l’Académie FFSA du Mans, l’école de formation des mécaniciens et des pilotes, située tout près du circuit. “Au final, je m’en suis donné les moyens, je suis très fier d’avoir atteint mon objectif.

Dempsey lui a donné la foi

Laura participe cette année à sa cinquième édition des 24 Heures du Mans. Un joli camouflet pour tous les sceptiques. pour ceux qui ont découvert le sport automobile grâce à Patrick Dempsey en visionnant les bonus de la série L’anatomie de Grey. “C’est un rêve d’enfant. A la base, j’étais fan de Patrick Dempsey, l’un des acteurs de Grey’s Anatomy. A la fin du DVD, il y avait un bonus où Patrick Dempsey présentait sa passion pour le sport automobile, son équipe de course et son rôle de pilote. Et tout de suite, ça m’a plu parce que j’ai toujours aimé les voitures. J’ai donc commencé à suivre le championnat d’endurance et à regarder les 24 Heures du Mans à la télé.

Et depuis, a-t-elle rencontré son idole sur les circuits ? “Non, enfin Je l’ai presque écrasé. C’était la première fois que je participais aux 24 Heures du Mans. Il y a tellement de monde dans le paddock. J’étais sur un quad avec le pneuman qui m’a formé. Nous roulions en voiture et d’ailleurs il arrivait également en face en quad. Et nous avons failli entrer en collision. Mais bon, ce n’était pas moi qui conduisais, ce n’était pas ma faute.

 
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