Au G7 en Italie, un plan pour aider l’Ukraine avant Trump… ou Bardella

Au G7 en Italie, un plan pour aider l’Ukraine avant Trump… ou Bardella
Au G7 en Italie, un plan pour aider l’Ukraine avant Trump… ou Bardella

À l’ordre du jour du sommet des principaux pays occidentaux, aujourd’hui et demain en Italie, l’aide à l’Ukraine ; ou plus précisément, comment protéger le soutien à l’Ukraine d’une éventuelle victoire de Donald Trump. Il faut maintenant ajouter : et le risque de l’extrême droite en Europe, et particulièrement en France.

Les diplomates travaillent depuis des semaines sur un plan sans précédent du G7, qui vise à prêter 50 milliards de dollars supplémentaires à l’Ukraine, sans alourdir les économies nationales. L’astuce réside dans un arrangement sans précédent : le prêt sera remboursé par les intérêts des avoirs russes gelés en Europe au début de l’invasion de l’Ukraine.

On parle ici de sommes colossales : quelque 300 milliards de dollars gelés depuis plus de deux ans. Il y a eu un débat approfondi sur la question de savoir si cette somme pourrait être utilisée pour aider directement l’Ukraine. Mais les principaux pays européens, dont la France, s’y sont opposés, craignant de créer un précédent et de faire fuir les capitaux placés en Europe par des pays tiers.

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Mais cet argent immobilisé génère des intérêts, entre 3 et 5 milliards par an, qui n’appartiennent pas à la Russie, et qui serviront donc à rembourser l’emprunt du G7.

C’est complexe, mais politiquement habile

Cela permet d’éviter des blocages politiques : on se souvient que l’aide américaine à l’Ukraine a été bloquée pendant des mois par les élus républicains du Congrès, avant qu’un compromis ne soit trouvé. Lors de sa rencontre avec le président Zelensky la semaine dernière à Paris, Joe Biden lui a présenté ses excuses pour ce retard qui a sérieusement handicapé l’armée ukrainienne. L’Europe a aussi ses blocages, avec le jeu toujours trouble de Viktor Orban, le Premier ministre hongrois.

Ces 50 milliards qui seront discutés au G7 anticipent les besoins économiques et militaires ukrainiens, après l’aide considérable déjà décidée cette année. Mais l’issue incertaine des élections de novembre aux États-Unis incite à la prudence. Nous appelons cela du « Trump-proofing », c’est-à-dire une protection contre Trump. Tous les pays du monde sont désormais engagés dans une démarche de « mise à l’épreuve de Trump », afin de minimiser le risque d’un changement de cap soudain à Washington.

Ce plan du G7, imaginé en pensant à Donald Trump, peut tout aussi bien s’appliquer au risque que représente l’extrême droite européenne dans l’aide à l’Ukraine.

Le paradoxe est que ce projet sera examiné en Italie, lors d’un sommet présidé par la chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, elle-même à l’extrême droite de l’échiquier politique. Mais depuis son arrivée au pouvoir il y a vingt mois, elle a soutenu sans relâche les programmes d’aide à l’Ukraine, notamment en livrant des armes.

Mais Mme Meloni n’appartient pas au même groupe parlementaire européen que le Rassemblement national français, longtemps affiché une plus grande proximité avec la Russie, désormais en veilleuse.

Si le projet de prêt du G7 à l’Ukraine, financé par les intérêts des actifs russes, est adopté, personne ne dira publiquement qu’il vise à anticiper l’échéance électorale américaine. Mais la « mise à l’épreuve de Trump » sera dans tous les esprits, avec maintenant aussi les débuts de la « mise à l’épreuve de Le Pen ou de Bardella ».

 
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