Les partisans de la Palestine dénoncent la tenue de la Journée de Jérusalem à Montpellier

La ville de Montpellier célébrera le 23 juin, à l’initiative du Centre culturel juif de Montpellier, la 47e édition de la « Journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif ». Une revendication contraire au droit international, que les partisans montpelliérains du peuple palestinien ont dénoncé lors d’une conférence de presse ce jeudi 13 juin.

C’est une tradition montpelliéraine qui dure depuis 1977. Mais au vu du contexte de génocide à Gaza, c’est une année de trop pour l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) 34, la Ligue des Droits de l’Homme, le Mouvement contre le racisme et pour Amitié entre les peuples (MRAP) ainsi que d’autres associations engagées en faveur du peuple palestinien.

Ils se sont réunis le 13 juin lors d’une conférence de presse pour dénoncer la 47e édition de la « Journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif », organisée par le Centre culturel juif Simone Veil. Une revendication alignée sur les fondamentalistes israéliens et contraire au droit international, reprise par un certain Donald Trump en 2017. Le tout avec le soutien des autorités locales (Ville de Montpellier, Département, Région) qui apposent leur logo, et la présence d’élus, à commencer par le maire de Montpellier Michaël Delafosse et le sénateur PS de l’Hérault Hussein Bourgui. Pour rappel, Michaël Delafosse a déclaré que“C’est un mensonge de parler de l’apartheid israélien […] Tant que je serai maire, je resterai aux côtés de Tibériade [ville jumelée avec Montpellier, ndlr] et Israël ».

Un soutien dénoncé par Odile Cadoura, de l’AFPS : « Ce centre culturel a tout à fait le droit de s’exprimer, le problème, c’est le soutien communautaire. La mairie de Montpellier loue le domaine de Grammont, et les élus sont physiquement présents. Car ces élus devraient parler au nom de la France qui, comme tous les pays de l’ONU hormis les Etats-Unis, a son ambassade à Tel-Aviv, et non à Jérusalem. Nous avons écrit à ces élus via une lettre ouverte pour dénoncer cette participation, mais pour l’instant, nous n’avons pas eu de réponse.

Jean-Jacques Gandini, membre de la section Hérault de la Ligue des droits de l’Homme, évoque la question du droit international : “La France est attachée aux résolutions de l’ONU, ces élus sont en désaccord avec la position de la France.”

Vient ensuite la question du programme et des intervenants de cette journée, décrite par Odile Cadoura : « Dans leur programme de présentation du jour, il y a un texte intitulé « Amalek ou l’ennemi héréditaire ». Amalek est une référence biblique présente dans le livre de Samuel, que les colons utilisent pour désigner les Palestiniens comme le peuple des ténèbres. Une notion reprise par le gouvernement israélien et les soldats de Tsahal.

Le Tsahal est en effet mis en valeur par Sar-El, une association présente à la Journée de Jérusalem, qui propose des séjours de volontaires civils dans l’armée israélienne pour les jeunes et les adultes.

Par ailleurs, les organisateurs déplorent une sorte de double standard de la part des pouvoirs publics : d’un côté, la Région Occitanie qui se dit, dans le tract de la Journée de Jérusalem, engagée contre l’antisémitisme, de l’autre, le MRAP s’est vu refuser une chambre. par la mairie de Montpellier pour une conférence sur l’islamophobie.

Ils appellent à manifester le samedi 22 juin à 15 heures place de la Comédie pour continuer à dénoncer cette Journée de Jérusalem.

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