Didier Reynders espère que sa deuxième tentative à la tête du Conseil de l’Europe sera la bonne

Didier Reynders espère que sa deuxième tentative à la tête du Conseil de l’Europe sera la bonne
Didier Reynders espère que sa deuxième tentative à la tête du Conseil de l’Europe sera la bonne

«Jamais une élection au poste de Secrétaire Général du Conseil de l’Europe n’a été aussi ouverte.» Ce propos répété à maintes reprises la semaine dernière a été confirmé lundi matin à Strasbourg à l’occasion de l’ouverture de la plénière de l’assemblée parlementaire qui élira mardi celui qui prendra la tête de l’Organisation pour les cinq prochaines années. Rares sont ceux qui ont osé miser résolument sur les chances de l’un des trois candidats en lice : le socialiste suisse Alain Berset, le social-démocrate estonien Indrek Saar et le libéral belge Didier Reynders. Trois hommes qui espèrent succéder à une femme, la conservatrice croate Marija Pejcinovic Buric, élue en 2019 et dont le mandat touche à sa fin.

Qu’est-ce que le Conseil de l’Europe ?

Trois hommes et trois profils. Ancien conseiller fédéral, le Suisse, âgé de 52 ans, a été deux fois président de la Confédération helvétique. L’Estonien de 51 ans, membre de l’Assemblée parlementaire, était ministre de la Culture. A 65 ans, le Belge, commissaire européen à la Justice en congé, peut présenter un solide CV démontrant une expérience ministérielle dans les Finances, les Affaires étrangères et la Défense.

Déjà candidat à ce même poste en 2019, Didier Reynders a dû s’incliner face à son concurrent croate. Un échec qui, à l’époque, était attribué à un manque de “ennuyeux” mais aussi à la volonté de l’Assemblée de dépasser les « pays fondateurs » pour laisser la place aux pays d’Europe centrale et orientale. Un tropisme qui peut jouer plus que jamais en 2024 alors que la guerre se poursuit en Ukraine et que la Russie devient toujours plus menaçante.

Un candidat suisse fragilisé

Outsider au départ, Indrek Saar – ancien acteur comme Volodymyr Zelensky – est ainsi devenu au fil des mois un candidat crédible, y compris au sein de son propre groupe de socialistes et démocrates, qui le préfèrent à Alain Berset, pourtant candidat officiel socialiste. au début. . Il est vrai que ce dernier traîne le boulet d’une déclaration de mars 2023 dans laquelle il s’insurgeait contre « frénésie de guerre » Ukrainien. Au sein d’une organisation internationale qui a exclu la Russie de ses rangs en mars 2022 et qui, depuis, ne cesse d’afficher son soutien à Kiev, de tels propos sont mal perçus…

Entre la Russie et le Conseil de l’Europe, vingt-six années d’adhésion se sont transformées en confrontation

Autre point de friction : la réaction du Parlement fédéral à la récente condamnation de la Suisse pour inaction climatique par la Cour européenne des droits de l’homme. «La Suisse ne donnera pas suite à cette décision» a été déclaré et cela a de quoi mettre à mal le côté bon étudiant du Conseil de l’Europe dont bénéficie la Confédération.

Alain Berset y croit en tout cas toujours, tout comme Didier Reynders qui, ce lundi, a poursuivi son chemin de pèlerinage entre délégations nationales et groupes politiques.

Didier Reynders a voyagé à travers l’Europe

Sa connaissance des mécanismes de l’Union européenne (UE) qu’il a pratiquée de l’intérieur sera-t-elle un atout ? Cela serait logique au sein d’un Conseil de l’Europe qui a réaffirmé l’importance de son partenariat avec l’UE lors de son sommet de Reykjavik en mai 2023, mais la crainte d’une forme de contrôle peut aussi jouer un rôle.

Il faut rassurer et le Belge s’y est efforcé lors d’une campagne qui l’a mené ces derniers mois dans 22 des 46 Etats membres du Conseil de l’Europe. Sa profession de foi s’ancre sur la Déclaration de Reykjavik, réaffirme son soutien indéfectible à l’Ukraine, promeut le système de la Convention européenne des droits de l’homme et affiche une volonté de donner du poids et de la visibilité au Conseil de l’Europe.

Un dernier point qui ne sera pas une tâche facile dans un monde où, comme l’a souligné Marija Pejcinovic Buric lors d’une rencontre avec la presse vendredi dernier, la montée des populismes, le déclin de la démocratie et l’affaiblissement du multilatéralisme font craindre pour l’Europe une “retour à la nature”.

Le nouveau Secrétaire Général du Conseil de l’Europe aura la tâche très difficile de défendre la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme malgré ces vents contraires. On saura demain si ce sera à Didier Reynders de relever le défi. L’élection nécessitera probablement deux tours (majorité qualifiée et majorité simple) car, à ce stade, aucun des trois candidats n’est hors-concours. Didier Reynders garde ses chances.

 
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