Du RPR à LR, les déballages et psychodrames qui ont marqué l’histoire de la droite

Du RPR à LR, les déballages et psychodrames qui ont marqué l’histoire de la droite
Du RPR à LR, les déballages et psychodrames qui ont marqué l’histoire de la droite

La nouvelle crise interne vécue par les Républicains rappelle les précédents épisodes de crise pour le parti de droite.

Comme toutes les familles, les partis politiques ont leurs conflits internes. Les Républicains sont une nouvelle fois confrontés à une crise existentielle à quelques semaines d’un vote décisif pour leur survie. En interne, son président Éric Ciotti a choisi de s’allier à un parti d’extrême droite. Un épisode cataclysmique pour le parti héritier du mouvement gaulliste, qui n’en est pas à son coup d’essai.

• Jacques Chirac trahi par Édouard Balladur

1995 marque la fin des deux septennats du président socialiste François Mitterrand. Deux mandats durant lesquels, malgré tout, deux cohabitations ont eu lieu, l’une avec Jacques Chirac, l’autre avec Édouard Balladur. Les deux personnalités populaires de droite, amis, s’accordent alors pour qu’Édouard Balladur entre à Matignon en mars 1993 pendant que Jacques Chirac prépare l’élection présidentielle de 1995. Une version que contesterait le camp Balladur.

Et pour cause : fort de sa popularité comme Premier ministre, Édouard Balladur a décidé de se lancer dans la course à la présidentielle sous l’étiquette UDF (Union pour la démocratie française) face à Jacques Chirac et au RPR (Rassemblement pour la République). ). Une trahison pour le camp Chirac, d’autant qu’elle s’accompagne d’un choix : Nicolas Sarkozy abandonne son mentor au profit d’Édouard Balladur.

Le président du RPR Jacques Chirac aux côtés du Premier ministre Édouard Balladur, le 26 septembre 1993 à La Rochelle (Charente-Maritime). –DERRICK CEYRAC

Deux partis de droite s’affrontent alors pour accéder au second tour. Et contre toute attente et tous pronostics, c’est Jacques Chirac qui l’emporte dès le premier tour devant le candidat socialiste Lionel Jospin puis Édouard Balladur, qui n’a alors d’autre choix que de soutenir Jacques Chirac.

• La guerre Copé-Fillon pour la présidence de l’UMP

2012. François Hollande remporte l’élection présidentielle face au sortant Nicolas Sarkozy. La droite a également été battue aux élections législatives qui ont suivi. L’heure est au renouveau au sein de l’UMP, et à un nouveau leader.

Le 18 novembre, deux hommes se disputaient la présidence du parti : le secrétaire général Jean-François Copé et l’ancien Premier ministre François Fillon. Le soir du vote des militants, le premier a annoncé sa victoire avant même que les résultats ne soient communiqués par la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (COCOE). Mais quelques minutes plus tard seulement, François Fillon revendiquait à son tour la victoire.

« Ces résultats me donnent une victoire serrée de 224 voix », a-t-il déclaré à ses partisans. « Je ne laisserai pas les militants voler la victoire. »

Jean-François Copé et François Fillon à Marcq-en-Baroeul (Nord) le 27 septembre 2012. – Denis Charlet

Le psychodrame éclate alors, sous les yeux des Français. 24 heures plus tard, la COCOE, contactée par les équipes de campagne des deux candidats, confirmait la victoire de Jean-François Copé avec 50,03% des voix. Malgré une nouvelle confirmation de sa victoire par la Commission nationale de recours, la guerre de succession se poursuit sur les plateaux de télévision et sur les plateaux de radio, le camp de François Fillon dénonçant notamment des irrégularités lors du vote des militants.

Après plusieurs semaines de conflit médiatique, les deux camps sont parvenus à un accord pour de nouvelles élections en septembre 2013. Celui-ci n’a finalement jamais eu lieu, les militants l’ayant refusé pour éviter de nouvelles tensions internes.

• Ciotti exclu de LR après son alliance avec le RN

Ces dernières 48 heures ont-elles marqué le chant du cygne des Républicains ? Avec 7,25% des voix aux élections européennes, la liste conduite par François-Xavier Bellamy fait moins bien qu’en 2019 et se situe largement derrière celle du Rassemblement national dirigé par Jordan Bardella.

Après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et alors que le parti de droite s’apprête à mener une nouvelle campagne, un séisme politique se produit mardi 11 juin. Le président LR Éric Ciotti annonce une alliance avec le Rassemblement national. Une première pour le parti gaulliste qui se déchire une nouvelle fois autour de cette proposition solitaire de son chef. Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Gérard Larcher… tous les dirigeants du parti se désolidarisent d’Éric Ciotti et réclament immédiatement sa démission.

Le président de LR Eric Ciotti sur le plateau de TF1 à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, le 11 juin 2024 – STEPHANE DE SAKUTIN/POOL

Mais alors que les cadres du parti devaient se réunir ce mercredi au siège des Républicains près du Palais Bourbon à Paris, Éric Ciotti a décidé de fermer le bâtiment. Réuni ailleurs, le bureau politique de LR a finalement décidé d’exclure « à l’unanimité » son président et a annoncé qu’Annie Genevard et François-Xavier Bellamy assureront l’intérim du parti.

Éric Ciotti, de son côté, « assume » et « revendique » son choix de s’allier avec le RN et affirme être et « rester » le président des Républicains : « J’ai la confiance des militants ».

Hugues Garnier Journaliste BFMTV

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