les routes du commerce de l’or en contrebande [2/2] – .

les routes du commerce de l’or en contrebande [2/2] – .
les routes du commerce de l’or en contrebande [2/2] – .

L’organisation Swissaid a réalisé une étude inédite sur la production d’or artisanal sur le continent. Dans ce rapport, les auteurs ont compilé et croisé une grande quantité de données, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’à présent. La production de contrebande est estimée à 474 tonnes chaque année en Afrique et représente jusqu’à 35 milliards de dollars. Une manne financière qui quitte le continent et qui est commercialisée de manière très organisée.

L’or artisanal le produit quitte illégalement les zones de production par deux voies. ” Soit l’or est acheminé clandestinement vers un pays voisin, auquel cas il emprunte majoritairement la voie terrestre. Il faut savoir que les frontières entre de nombreux pays africains sont très poreuses, il y a donc peu de chances de contrôle. Et dans l’autre cas, l’or est acheminé clandestinement directement vers le Emirats Arabes Unis. Et dans ce cas, c’est plutôt par voie aérienne », explique Yvan Schulz, co-auteur de l’étude.

En partant par la route, l’or atteint les pays dits « intermédiaires » comme Mali ou en Ouganda. Des destinations qui peuvent s’expliquer par différents facteurs. ” Si l’on prend le cas du Mali, il y a notamment des questions fiscales, commeOuganda. Lorsque vous bénéficiez d’une fiscalité avantageuse dans un pays voisin, vous passerez forcément par le pays voisin pour exporter votre or. », explique le deuxième co-auteur Marc Ummel. Un autre critère central est le prix d’achat de l’or. ” Aujourd’hui, à Bamako, votre or sera acheté à un meilleur prix que si vous le vendez au guichet à Ouagadougou ou dans d’autres pays, que ce soit au Sénégal ou au la Mauritanie, note l’expert. Et c’est ce qui alimente tous ces réseaux. »

Pour Marc Ummel, un troisième facteur peut encore expliquer le phénomène de contrebande transfrontalière : « Vous disposez également de tous les réseaux de centrales d’achats très influentes qui vont préfinancer toute la chaîne jusqu’à la mine. Ils vont développer tous ces réseaux, ce qui veut dire qu’on va se retrouver avec ces phénomènes de contrebande. »

Des frontières faciles à franchir

Des pays intermédiaires qui jouent un rôle clé dans le « blanchiment » de l’or de contrebande, selon Yvan Schulz. ” Si l’on prend l’exemple de l’or importé de RDC en Ouganda, si cet or est raffiné en Ouganda puis réexporté par exemple à Dubaï – c’est ce que nous avons souvent observé – cet or acquerra l’Ouganda comme origine et ne sera donc pas exporté vers l’Ouganda. être traçable jusqu’à la RDC », souligne-t-il.

Par avion, l’or part généralement dans des porte-documents principalement vers la très attractive Dubaï. ” Premièrement, il n’y a pas de taxe à l’importation sur l’or, vous n’avez donc rien à payer si vous entrez dans le pays avec une valise remplie d’or. souligne Marc Ummel. Deuxièmement, il est extrêmement facile de traverser la frontière avec une valise pleine de lingots d’or. Aucune question ne vous est posée. »

Les Émirats arabes unis ont adopté une nouvelle réglementation en 2023. Les chercheurs ne sont cependant pas convaincus. ” Pour l’instant, nous n’avons pas encore, du moins dans nos discussions avec les raffineurs de ce pays et d’autres sources, la preuve de l’efficacité ni même de la mise en œuvre de cette réglementation. Il faudra donc observer cela plus précisément dans les années à venir », demande le chercheur. Si Dubaï est l’une des principales plaques tournantes de la contrebande d’or, cette étude met en avant l’émergence de nouveaux acteurs comme la Turquie.

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