Le 10 juin 2024, la NASA a publié un communiqué de presse du Jet Propulsion Laboratory mettant en avant un événement surprenant survenu sur Mars le 20 mai 2024. La planète rouge a été frappée par une tempête solaire provoquée par une puissante éruption solaire et cela a conduit à la présence d’aurores sur Mars.
Cependant, ce n’est pas tout. Cet événement de très grande ampleur a également permis de connaître la quantité de rayonnements à laquelle pourraient être exposés les futurs astronautes qui y poseraient les pieds.
Une puissante éruption solaire provoque des aurores sur Mars
Sur Terre, les aurores boréales sont le résultat d’un bombardement de particules chargées provenant du Soleil, suite à une éruption solaire, dans notre haute atmosphère. C’est du moins ce qui se passe sur Terre.
Ainsi, le spectacle que peuvent observer les habitants généralement des régions scandinaves et polaires est en fait une série de mini-collisions entre le rayonnement et certains gaz présents dans l’atmosphère terrestre.
Si Mars possède également une atmosphère, la planète est cependant dépourvue de son champ magnétique et n’a donc plus de barrière contre les particules chargées venant directement du Soleil.
En fait, lors de ces événements, les aurores qui en résultent englobent la planète entière.
C’est donc ce qui s’est produit peu après le 20 mai 2024, lorsqu’une éruption solaire de catégorie X et de degré 12 (X12), selon les données collectées par Solar Orbiter de la NASA, a eu lieu. Les éruptions solaires classées X sont les plus puissantes qui puissent être enregistrées.
A titre de comparaison, l’éruption solaire qui a provoqué les aurores boréales le week-end du 10 mai 2024, était une éruption classée X8.7.
Pour plus de contexte, voici la légende de l’animation donnée par le Jet Propulsion Laboratory : La couleur violette dans cette vidéo montre des aurores du côté nocturne de Mars, détectées par l’instrument ultraviolet à bord de l’orbiteur MAVEN de la NASA entre le 14 et le 20 mai 2024. Plus le violet est brillant, plus il y a d’aubes.
La plus grande quantité de rayonnement enregistrée sur Mars depuis 2012
Dans le communiqué de la NASA, on apprend également que la planète rouge a ensuite été bombardée par des rayonnements qui n’ont pas été filtrés par un éventuel champ magnétique que l’on pourrait avoir sur Terre.
Ainsi, les équipements du Rover Curiosity, sur la planète depuis 2012, et notamment le RAD (Radiation Assessment Detector – un détecteur de rayonnement) ont pu enregistrer des données impressionnantes.
En effet, l’agence spatiale américaine a révélé que la dose de rayonnement simplement reçue par Curiosity était de 8 100 micrograys, l’unité de mesure de la dose de rayonnement absorbée.
Pour relier ces données, la NASA a expliqué que si un astronaute se trouvait sur la planète à ce moment-là, il aurait reçu l’équivalent de 30 radiographies pulmonaires (rayons X) en quelques secondes.
Ce n’est pas une dose mortelle, mais c’est la plus forte dose de rayonnement enregistrée par Curiosity depuis son arrivée sur Mars.
Pour citer la NASA : «Lors de l’événement du 20 mai, la tempête a frappé la surface avec une telle énergie que les images en noir et blanc des caméras de navigation de Curiosity ont dansé avec la « neige », c’est-à-dire les traînées et les points blancs provoqués par les particules chargées frappant les caméras.»
crédit photo : NASA/JPL-Caltech Les taches dans la séquence d’images de cette vidéo ont été causées par des particules chargées provenant d’une tempête solaire qui a frappé l’une des caméras de navigation à bord du rover martien Curiosity de la NASA.
crédit photo : NASA / JPL-Caltech Le rover Curiosity Mars de la NASA a capturé des stries et des points à l’aide de l’une de ses caméras de navigation lorsque les particules de la tempête solaire sont arrivées sur le sol martien. Ces artefacts visuels sont causés par des particules chargées frappant le détecteur d’image de la caméra.
Il y a 20 ans, une éruption solaire record a grillé un orbiteur martien
Bien que l’éruption solaire et la tempête qui en a résulté aient été impressionnantes sur Mars, elles ne sont rien en comparaison d’une autre éruption qui a eu lieu en 2003.
Un an après sa mise en orbite, la sonde martienne Odyssey lancée en 2001 a vu son détecteur de rayonnement complètement « brûlé », pour reprendre l’expression utilisée par l’agence spatiale américaine. En effet, l’équipement de la sonde martienne avait été bombardé par une éruption solaire estimée à X45.
Cela avait laissé les scientifiques impuissants face à la situation car la sonde avait été conçue pour résister à cette dose de rayonnement.
Source : NASA
){kind=link}