Une semaine après son appel aux donsla Réserve Citoyenne du Sud-Gironde prend la route ce mercredi soir à 18 heures en direction de l’Espagne. Créée au lendemain des incendies de l’été 2022, l’association va venir en aide aux sinistrés de Catarroja, un petit village situé au sud de Valence, deux semaines après les inondations qui ont fait 220 morts. Dans le sillage de leurs précédentes missions à Calais, en Moselle ou encore récemment à Givors, les volontaires ont cette fois emporté avec eux 36 mètres cubes de matériel (motopompes, groupes électrogènes) mais aussi de la nourriture et quelque 30 000 masques FFP2, par crainte de épidémies liées aux eaux stagnantes.
“Il y a des villages qui n’ont pas reçu de secours pour le moment car les routes ne sont pas accessibles. Certaines routes commencent à ouvrir à partir de jeudi. C’est pourquoi nous partons mercredi soir, sachant qu’une alerte orange est annoncée pour de nouvelles pluies.“, explains Grégory Pierron, the president of the Réserve Citoyenne du Sud-Gironde. “Les sinistrés espagnols risquent de subir des dégâts supplémentaires, c’est pourquoi nous emportons du matériel de secours, des pompes, des médicaments et de la nourriture. S’il y a une nouvelle catastrophe, nous disposons du matériel pour pouvoir intervenir, des combinaisons de survie ou encore des harnais.
Un rouleau de scotch à la main, Martine emballe des dizaines de cartons dans le hangar de Saint-Magne, qui sert de base logistique à l’association. “Là, on finit le conditionnement, on a récupéré les remorques donc maintenant il faut accélérer le déplacement et le chargement »dit la retraitée en reprenant son souffle. “Là j’ai douze cartons, tu peux empiler les petits ?” Le chargement sur des camions ressemble à un jeu de Tetris.
« Un bon rugbyman serait le bienvenu pour nous aider à empiler», plaisante Lionel Gautriaud, le trésorier de l’association. “Nous partons avec trois camions, deux grosses remorques et une voiture, nous prenons 36 mètres cubes car nous allons à notre autre dépôt récupérer des pompes, des groupes et des lampes frontales.
L’association récupère également de la nourriture, des vêtements et des produits d’hygiène. “Les gens là-bas sont démunis, ils sont encore dans la boue, dans l’eau, ils n’ont rien», déclare Martine. Dans la région de Valence, la crise est humanitaire mais aussi sanitaire. “Il y a des animaux morts qui n’ont pas été collectés, ce qui crée un risque épidémique.indique Grégory Pierron. Les autorités valenciennes viennent de signaler deux cas de leptospirose chez des volontaires ; Cette infection est causée par une bactérie transmise par la boue contaminée par l’urine des rongeurs.
« Au départ, nous sommes partis avec 16 000 masques FFP2 mais vu la situation, nous avons loué un camion supplémentaire pour pouvoir en ramener 30 000 de notre stock. « Il faudra faire attention», prévient Martine, «mais c’est notre conviction, aider les gens le plus possible, et c’est une évidence.
Lionel est prêt. “Bonjour», a-t-il déclaré, dans un espagnol encore un peu hésitant et pour cause : “J’ai dormi trois heures ces six derniers jours, je suis très fatigué, toi aussi Greg, je ne pense pas que tu aies dormi, donc désolé pour la langue mais ça viendra plus tard !”
Seul bémol ? Si l’appel aux dons lancé par l’association a bien fonctionné auprès des particuliers, «D’un autre côté, ce qui nous aurait vraiment aidé, c’était des dons financiers pour nous aider à payer l’essence et les péages. Un appel lancé aux collectivités, département et région car jusqu’à présent, seule la mairie de Saint-Symphorien a mis la main à la poche, avec l’Ehpad de la commune, pour soutenir financièrement la Réserve citoyenne Sud-Gironde dans sa nouvelle mission en Espagne. L’association a mis son RIB sur sa page Facebook pour les généreux donateurs.