Par
Nicolas Salin
Publié le
12 novembre 2024 à 13h51
Voir mon actualité
Suivez l’actualité de la Côte-d’Or
En Côte-d’Or, mieux vaut être patient si vous souhaitez obtenir votre permis de conduire. Les temps d’attente peuvent atteindre quatre mois pour obtenir un rendez-vous réussir l’examen. Cette crise est due à un manque d’inspecteurs. Départs, mutations, arrêts maladie prolongés et congés ont aggravé cette pénurie : le département devrait disposer de 10,5 équivalents temps plein, mais seulement cinq sont en fonction. Les retards s’accumulent pour les candidats, compliquant l’organisation des sessions d’examens.
Toutefois, selon le vice-président des Mobiliens, branche éducation et sécurité routière de Côte d’Or, Pascal Munier, même si un renfort temporaire a été accordé depuis l’Yonne, ces mesures restent insuffisantes pour absorber toutes les demandes. ” C’est insuffisant pour une ville comme Dijon qui compte 160 000 habitants : la demande est forte en raison de sa forte population étudiante » souligne-t-il.
Quelques chiffres
83 : c’est le nombre d’auto-écoles en Côte-d’Or.
36 : c’est le nombre d’auto-écoles à Dijon.
10,5 : c’est le nombre de contrôleurs du permis de conduire en Côte-d’Or qui devrait être « théoriquement nécessaire »
5 : c’est le nombre d’inspecteurs sur le terrain pour toute la Côte-d’Or
« Nous sommes confrontés à cela tous les jours »
« Actuellement, le système d’attribution des places aux examens est basé sur le potentiel de formation et de réussite auto-écoles ». Mais ce système montre ses limites : « Il me fallait sept places ce mois-ci, mais je n’en ai eu que deux. Cinq clients devront donc attendre…pour rien » déplore Pascal.
La pénurie de personnel impacte directement les candidats, qui voient leurs coûts de formation augmenter en raison des heures supplémentaires nécessaires pour maintenir son niveau en attendant ce fameux rendez-vous tant attendu.
Plus de 2000 euros
Alexandre, 19 ans, étudiant inscrit dans une auto-école de Dijon, en fait les frais : « J’ai déjà dépensé plus de 2 000 euros et je n’ai toujours pas de date confirmée pour l’examen », explique-t-il. Son ami Thomas, qui a raté sa première visite cet étéest également en attente d’une nouvelle date, sans aucune visibilité sur un éventuel second passage. « C’est frustrant pour lui. Nous avons tous des horaires chargés, entre cours et stages. Ne pas pouvoir planifier un examen de permis est vraiment stressant. »
Tout le monde souffre
Selon Pascal Munier, ce manque de places et la complexité du système renforcent une perception négative des auto-écoles : « Cette situation donne l’impression auto-écoles pour les personnes qui abusent de la situation, alors que nous n’avons aucun contrôle sur le nombre de places attribuées », explique-t-il. « Facturation des heures supplémentaires, ça nous bloque aussi car nous ne pouvons pas prendre d’autres candidats ! »
Pour lui, il faut aussi que l’État fournisse plus de transparence sur la gestion lieux d’examen. « Aujourd’hui, nous avons moitié moins d’endroits pour un nombre de candidats qui reste élevé. Il devrait y avoir plus de transparence de la part de l’État afin que les candidats comprennent la réalité de la situation. »
« Il faut trouver des solutions, à court, moyen et long terme »
Selon Pascal Munier, il faut impérativement trouver des solutions. « À court terme, nous demandons des renforts pour compenser ces difficultés. À moyen terme, il faudra repenser les opérations actuelles. A long terme, pourquoi ne pas envisager une délégation de service publicQuant au code de la route ? », suggère-t-il.
Une réunion est prévue prochainement entre les responsables des auto-écoles de Dijon pour faire le point sur la situation. Si aucune amélioration n’est apportée, « nous passerons à l’étape suivante »prévient Pascal Munier, déterminé à défendre les droits des candidats et à trouver des solutions à cette crise ce qui pèse de plus en plus lourd sur les élèves et les auto-écoles.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.