Dire que le député de la 5e circonscription de la Marne, Charles de Courson, a été surpris par la tournure des événements au soir des élections européennes serait un mensonge. «Les résultats d’aujourd’hui étaient déjà connus selon les sondages qui n’étaient pas faux. Pour ma part, je considérais que la situation, tant au Parlement que dans la société, était insupportable. Mais on ne peut pas gouverner en étant ultra-minoritaire au sein du peuple et à l’Assemblée nationale.»explique le plus titré de tous les députés.
Apparemment, de nombreux parlementaires ne se sont pas montrés aussi clairvoyants. « De nombreux députés ne pensaient absolument pas à la dissolution »confirme Charles de Courson, déjà en analyse. ” Qu’est-ce qui va se passer ? Je pense que nous allons assister à l’effondrement de la minorité présidentielle, qui va tomber à une centaine de sièges. Reste à savoir à qui profiteront les sièges perdus… Au RN ? Possible, mais pour avoir la majorité absolue, il leur faudra 289 sièges, soit 201 de plus qu’aujourd’hui. »
L’onde de choc commence seulement à se propager. « On a aussi assisté à l’éclatement des Nupes. Que feront nos collègues socialistes ? Avec leur score, assez modeste qui les place devant la France insoumise, ils pourraient être tentés de jouer leur carte. Finalement, à quel jeu va jouer le camp républicain ? On nous annonce un taux de participation de 50%, mais pour pouvoir se maintenir au second tour des législatives il faut 12,5% des inscrits… On finira par des duels, et des conscrits. La situation me semble ouverte. Et ensuite, le président sera contraint de former un gouvernement de cohabitation avec une coalition dans laquelle il sera très minoritaire. »
Le député de la Marne craint-il de perdre son siège ? Pas nécessairement : «J’ai toujours été très calme. Y compris lors de ma première élection. Ce ne sera que le huitième. Il faut toujours rester prudent mais je connais ma circonscription et les électeurs m’ont toujours fait confiance… »
Pour ceux qui ne sont pas prêts, il faudra se mettre au travail rapidement. « Il y a un problème de fond… Sur quels axes de campagne s’appuiera cette élection ? Les délais sont très courts, mais c’est intentionnel”note Charles de Courson.
