“L’ensemble du camp a disparu sous la fumée et les flammes”, a décrit par téléphone à l’AFP Muhannad Thabet, un homme de 35 ans, vivant dans le camp de réfugiés de Nousseirat où s’est déroulée samedi cette opération “difficile” selon l’armée israélienne. .
“J’ai entendu des coups de feu, j’ai cru que c’était les échanges habituels, mais très vite j’ai entendu le bruit des avions de guerre et des bombardements qui tombaient sur le camp, au coin de l’hôpital d’al-Awda et du marché”, poursuit-il, “et tout d’un coup les gens J’ai commencé à courir dans tous les sens, sans savoir où aller.
“Des maisons ont été détruites alors que leurs occupants étaient encore à l’intérieur, de nombreuses personnes déplacées, des magasins et des voitures ont été incendiés à cause des bombardements.”
« Les gens criaient, les plus jeunes et les plus âgés, les hommes et les femmes, ajoute-t-il, tout le monde voulait s’enfuir, mais bouger, c’était aussi prendre le risque d’être tué dans des bombardements et des fusillades.
Sur des photos prises par un photographe de l’AFP quelques heures après la fin de l’opération, les rues du camp sont toutes couvertes de poussière et de débris.
Depuis le toit de l’immeuble où il habite, Mohammed Moussa a déclaré à l’AFP avoir été pétrifié lorsqu’il a vu un char israélien entrer dans une rue, accompagné de drones militaires, et couvert par des tirs d’artillerie continus.
« Je devrais être mort », répète à plusieurs reprises durant les combats cet homme de 29 ans originaire de Gaza et déplacé, comme de nombreux Gazaouis.
Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a indiqué samedi que les otages se trouvaient dans deux bâtiments différents, de trois ou quatre étages, précisant que les forces israéliennes s’étaient retrouvées sous le feu des tirs.
Il a également évoqué une opération « au cœur d’un quartier civil avec des terroristes armés ».
“Je marchais vers le marché quand j’ai vu un camion frigorifique et une voiture blanche”, a raconté à l’AFP Alaa al-Khatib, une personne déplacée vivant dans le camp. “Les gens sont rapidement sortis avec une échelle et sont montés à l’étage d’une maison et juste après, j’ai entendu des coups de feu et des explosions.”
“J’ai appris plus tard que les forces spéciales (israéliennes) étaient entrées dans le camp à bord de véhicules utilisés pour l’aide humanitaire”, a-t-elle déclaré.
Plusieurs autres témoins ont rapporté les mêmes détails à l’AFP, notamment la présence d’un camion frigorifique.
« Les forces spéciales étaient habillées comme des gens du Hamas ou du Jihad islamique, et certains étaient masqués », témoigne aussi Mahmoud al-Assar, un Palestinien de 27 ans qui compare l’opération israélienne à « un tremblement de terre ».
Dimanche, le ministère de la Santé de la bande de Gaza, territoire contrôlé par le Hamas, a indiqué avoir recensé 274 morts et 698 blessés, « dont des personnes dans un état critique », après l’opération dans ce camp de réfugiés densément peuplé. personnes.
“L’hôpital était plein de ‘martyrs’ et de blessés, et personne n’avait la capacité de soigner autant de patients en si peu de temps”, a expliqué le Dr Marwan Abu Nasser, responsable du centre de santé d’Al-Qaïda. Awda, près du camp.
“L’hôpital était sous le feu et personne ne pouvait vraiment bouger d’ici pendant l’opération”, a-t-il ajouté.
Plusieurs personnes vivant dans le camp ont déclaré avoir vu des cadavres dans les rues du camp, ce que l’AFP n’a pas pu vérifier.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l’attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël, qui a fait 1.194 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Israéliens.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées et emmenées dans la bande de Gaza. Il y a encore 116 otages détenus, dont 41 sont considérés comme morts, selon l’armée israélienne.
En représailles, l’offensive israélienne sur Gaza a tué au moins 37 084 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de ce territoire dirigé par le Hamas.