Mi-excitant, mi-décevant, le choc Alcaraz-Sinner n’est pas encore à la hauteur des matchs du Big 3

Mi-excitant, mi-décevant, le choc Alcaraz-Sinner n’est pas encore à la hauteur des matchs du Big 3
Mi-excitant, mi-décevant, le choc Alcaraz-Sinner n’est pas encore à la hauteur des matchs du Big 3

De notre envoyé spécial,

Souvent passable, parfois belle et sporadiquement superbe, la demi-finale de Roland-Garros entre Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, remportée par l’Espagnol, laisse un arrière-goût amer. Celle des promesses non tenues de cette affiche attendue comme l’héritière des précédentes dans son rôle de vitrine du tennis.

L’Italien et l’Espagnol sont sans aucun doute des joueurs de grand talent, ils s’affronteront des dizaines, une vingtaine de fois si leur santé le permet, et auront le temps de construire leur propre légende. D’ici là, ils souffriront de la comparaison avec leurs aînés déclinants ou retraités (bisous Roger), à chaque quart, mi-temps ou finale de Grand Chelem qui les oppose les uns aux autres. N’en déplaise au vaincu du jour, qui le refuse en vain. “Nous ne pouvons pas encore nous comparer aux autres joueurs”, déclare Sinner. Bien sûr, si on regarde les résultats, quand on joue les uns contre les autres, ce sont toujours des matches importants. Et je pense que c’est toujours très, très excitant pour le jeu, surtout quand nous sommes très proches. »

Trouver de la joie dans la souffrance

Fermer, oui, à bout de souffle, ça dépend. Sur le passage mutant d’Alcaraz au milieu du 4ème set, point de bascule du match vers ce à quoi il aurait dû ressembler pendant quatre heures pour assouvir notre gourmandise tennistique, oui. Sur les 102 fautes directes accumulées par les deux jeunes hommes, c’est bien moins. “Il faut trouver de la joie dans la souffrance”, a déclaré Carlitos à Alex Corretja sur Central après sa victoire. C’est le cas des spectateurs, qui ont dû attendre trois heures avant de s’emballer. Alcaraz-Sinner, c’est ce film trois fois trop long pour poser le contexte, développer l’intrigue et les personnages pour finir en apothéose alors qu’on n’y croyait plus.

À quoi devons-nous l’ennui ? A commencer par les formes disparates des deux protagonistes en ce début de match. Sinner trop fort dans le premier, mobile comme un lapin Duracell, Alcaraz au top dans le second, des crampes de tous côtés, bref des nerfs. L’Espagnol a débuté avec un net avantage en la matière depuis la demi-finale de l’année dernière, où son corps l’avait trahi sur ordre d’un cerveau complètement déraillé par le défi. « J’ai tiré les leçons de l’année dernière », sourit le vainqueur. Ce n’était pas aussi grave que les crampes de l’année dernière, mais je savais comment les surmonter. Je savais que je devais raccourcir un peu les points, et avancer, car ils allaient passer. »

Sinner n’est pas gêné par sa hanche

Le trac est un peu plus dur, il aura fallu un ou deux coups de folie de la part de Carlitos pour l’envoyer en pâture et enfin laisser place au génie créatif dont on sait que l’Ibère est capable. Sinner ne lâche rien, mais bon, à force de courir derrière les drop-shots taquins de son rival, on perd des plumes. La hanche aussi ?

“Non, ma hanche va bien”, promet le nouveau numéro un mondial. Vous savez, avec les matchs, plus on avance, la hanche droite est moins forte que la hanche gauche mais c’est normal. Au bout de deux heures et demie, et même jusqu’à quatre heures, je ressens des choses. Mais ce n’est pas une excuse. Je bougeais bien. J’allais bien. » »

Comme à Indian Wells l’an dernier, Alcaraz a su répondre aux problèmes posés par l’Italien dès le premier set (perdu 6-1 en 2023, 6-2 cette année). A la veille de la demi-finale, il parlait déjà de ces situations qu’il aime tant, où il doit se creuser la tête, inventer et se réinventer pour survivre dans l’adversité. « J’aime vraiment devoir chercher des solutions, trouver un moyen de le battre, comme je l’ai fait à Indian Wells. J’ai trouvé un moyen de lui causer des ennuis. »

NOTRE DOSSIER ROLAND-GARROS

En entrant sur le terrain et en empêchant Sinner de dicter le déroulement des échanges, Carlitos a sans doute résolu son plus gros problème de la quinzaine. Il refuse toutefois de croire que le dernier match, dimanche, sera plus simple. « Je n’ai pas l’impression que c’était une finale attendue contre Sinner. Zverev joue à un niveau élevé, il a gagné à Rome et Ruud dispute ici deux finales. Dimanche, ce sera un match difficile quoi qu’il arrive. » Plus spectaculaire aussi ?

 
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