Coup de chaud sur le prix de l’essence en hausse de 12% en pleine campagne législative

Coup de chaud sur le prix de l’essence en hausse de 12% en pleine campagne législative
Coup de chaud sur le prix de l’essence en hausse de 12% en pleine campagne législative

Entre les deux tours des élections législatives, la hausse de près de 12 % (11,7 %) du prix moyen du gaz pour des millions de Français à partir de ce lundi risque de devenir un sujet explosif.

Cette hausse, due notamment à la revalorisation des coûts de maintenance du réseau de gaz et au rebond des prix du gaz sur les marchés, avait été annoncée en mars. Après un répit de plusieurs mois, la facture annuelle moyenne de gaz va augmenter de 124 euros, passant de 1.060 euros en moyenne en juin à 1.184 euros au 1er juillet. La Commission de régulation de l’énergie (CRE), gendarme du secteur, a fixé le « prix moyen de référence » du kWh, qui avait tendance à baisser ces derniers mois, à environ 13 centimes pour juillet.

Dans le détail, cette revalorisation pour 4 ans des coûts de transport du gaz est soutenue par le gestionnaire du réseau de distribution GRDF. Ce « péage », facturé aux fournisseurs et représentant un tiers de la facture, doit être augmenté face à l’augmentation des dépenses de maintenance et de modernisation des infrastructures gazières, tout en permettant l’intégration du gaz vert dans les canalisations. Et ce, d’autant qu’il devient plus difficile de répartir ces coûts alors que le nombre d’abonnés au gaz baisse : -197 000 entre fin 2022 et fin 2023, selon la CRE.

Toutefois, selon la CRE, cette hausse doit être relativisée : ce prix de juillet reste inférieur (-3,5%) à celui de janvier qui avait marqué la fin du bouclier tarifaire, le mécanisme de subvention lancé fin 2021 pour protéger les ménages de hausses trop importantes pendant la crise énergétique, alimentée par la relance post-Covid et la guerre en Ukraine.

Par ailleurs, ce « prix de référence » est « indicatif » et les fournisseurs restent « libres » de le répercuter ou non, souligne la CRE. Il est possible de faire jouer la concurrence en se référant par exemple au comparateur en ligne du Médiateur de l’Energie. Mais selon ce dernier, « la grande majorité des consommateurs verront cette hausse se répercuter sur leurs factures », soit la majeure partie des 10 millions de clients résidentiels raccordés à GRDF.

La proposition du RN de baisser la TVA sur le gaz, l’électricité et les carburants

Inutile de préciser que cette hausse va alimenter les débats puisque la question du pouvoir d’achat est au cœur de ces élections législatives. L’un des leviers mis en avant par les partis politiques est la baisse des factures d’énergie. Il est vrai que les prix de l’électricité ont eux aussi bondi de 39 % en un an, entre janvier 2023 et janvier 2024.

Le parti Renaissance macroniste a annoncé la création d’un « fonds de rénovation énergétique » destiné aux « classes moyennes » et « populaires », qui permettrait d’isoler et de décarboner 300 000 logements supplémentaires d’ici 202. Par ailleurs, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé que les tarifs réglementés de vente de l’électricité diminueraient de 10 à 15 % au 1er février 2025. Une baisse rendue possible par la reprise de la production nucléaire et le développement des panneaux photovoltaïques.

De son côté, le Rassemblement national entend abaisser le taux de TVA de 20 % à 5,5 % sur le gaz, l’électricité et les carburants. Cela pourrait se matérialiser par un projet de loi de finances rectificative. Une mesure qui coûterait environ 10 milliards d’euros par an selon l’Institut Montaigne. Toutefois, la mise en œuvre de cette mesure devra recevoir l’aval de Bruxelles et pourrait prendre beaucoup plus de temps que prévu. Les règles de TVA sont établies par les traités. En cas de victoire, le gouvernement RN devra donc entamer des négociations avec d’autres pays européens pour faire accepter cette baisse. Et l’affaire est loin d’être gagnée. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’en matière de traités, c’est la signature du président de la République qui intervient. En cas de cohabitation, Emmanuel Macron pourrait être tenté de laisser traîner ce dossier.

Pour le Nouveau Front populaire (NFP), l’idée est de réduire les marges des énergéticiens en abaissant la TVA à un taux encore non dévoilé. Mais l’idée est surtout de bloquer par décret les prix des produits de première nécessité, dont l’électricité, le gaz et les carburants. « Envisager une baisse de la TVA n’est supportable que si vous bloquez les prix de l’électricité, a expliqué Éric Coquerel, candidat du Nouveau Front populaire aux législatives, lors d’un débat sur BFM TV. Si vous ne bloquez pas les prix, les marges des entreprises finiront par augmenter et les salariés paieront le prix de l’inflation. » La gauche n’a pas précisé à quel niveau les prix seraient bloqués. Et là aussi, Bruxelles aura son mot à dire pour vérifier si la concurrence au niveau européen n’est pas faussée.

 
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