« Point final » de la saga judiciaire du meurtrier Marc-André Grenon

« Point final » de la saga judiciaire du meurtrier Marc-André Grenon
« Point final » de la saga judiciaire du meurtrier Marc-André Grenon

C’est la fin de la saga judiciaire de Marc-André Grenon, plus de 20 ans après ses crimes. L’homme qui a tué l’étudiante Guylaine Potvin à Jonquière en 2000 a retiré vendredi son appel contre sa condamnation. Il a également plaidé coupable vendredi dans l’autre dossier pour lequel il avait été épinglé, soit d’avoir agressé et laissé pour mort une étudiante de Québec la même année.

«Nous sommes très, très satisfaits de ce dénouement», a déclaré par téléphone le procureur de la Couronne qui dirigeait les deux dossiers, M.e Pierre-Alexandre Bernard. L’avocat rappelle que Grenon a été arrêté 22 ans après ses crimes, qui ont occupé la police pendant toutes ces années.

« Cela met fin à la saga Grenon. »

En février dernier, l’homme de 49 ans avait été reconnu coupable par un jury du meurtre au premier degré de Guylaine Potvin, 19 ans, ainsi que de son agression sexuelle. Pour ses crimes, il a été condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé le 28 avril 2000, dans son appartement de Jonquière. Son visage, comme son corps retrouvé pratiquement nu, portaient des traces de violence. Grenon était entrée chez elle pendant la nuit alors qu’elle dormait seule dans l’appartement. Il l’a agressée sexuellement et l’a étranglée à mort.

A l’issue de son procès, ses avocats ont fait appel du verdict de culpabilité, rendu par les jurés en moins d’une heure.

Mais vendredi, l’homme qualifié de “lâche, dépravé sexuellement et meurtrier” par le juge de première instance, a déposé un avis de désistement auprès de la cour d’appel, qui classe le dossier.

Autres délits

Environ deux mois après le meurtre de Guylaine Potvin, Grenon a récidivé : il est depuis accusé d’avoir agressé une autre jeune femme dans le quartier de Sainte-Foy, à Québec, et de l’avoir laissée pour morte. Cependant, l’étudiant a survécu.

Pendant plus de 20 ans, Grenon a échappé à la justice. Mais les progrès de la science et les nouvelles méthodes d’enquête en biologie médico-légale ont finalement permis à la police de l’attraper, à Granby, en 2022.

Il a rapidement été accusé de ce qu’il avait fait aux deux jeunes femmes.

L’ADN de Grenon a été retrouvé sur les deux scènes de crime. Mais il ne correspondait à aucune personne répertoriée par la police : 20 ans se sont écoulés sans que l’homme ne soit inquiété.

PatronNYme

Ensuite, le Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale a offert à l’équipe d’enquête de la Sûreté du Québec (SQ) de se joindre au projet PatronYme, qui s’appuie sur la biologie : le chromosome Y — seuls les hommes en possèdent un — se transmet de père en fils. , et en Occident, le nom de famille donné à un enfant est généralement celui du père.

La base de données du laboratoire a donc soulevé des pistes d’enquête à partir de l’ADN collecté, et le patronyme « Grenon » s’est rapidement retrouvé sur la liste des « patronymes prioritaires ». Puis, en juin 2022, l’enquête se tourne vers Marc-André Grenon. La surveillance policière a permis de récupérer deux pailles et un gobelet qu’il utilisait au cinéma et qu’il a jetés dans une poubelle.

L’ADN des deux pailles correspondait à celui prélevé sur la scène du crime, a-t-on indiqué au jury. Grenon est alors arrêté et un deuxième prélèvement confirme cette conclusion.

« C’est une réussite sociétale ! » s’exclama M.e Bernard en entretien. « PatronYme est un génie. »

Quant à la victime de Sainte-Foy, Grenon a plaidé coupable de tentative de meurtre et d’intrusion. Pour ces crimes commis en juillet 2000, il a été condamné à 15 ans de prison — c’était une suggestion conjointe de la Couronne et de la défense.

Mais comme il a déjà été condamné à perpétuité, cette deuxième période d’incarcération sera purgée en même temps, a précisé M.e Bernard. Bref, « cela ne prolongera pas davantage la période d’inéligibilité à la libération conditionnelle », mais cette autre peine pourrait peser dans la balance si Grenon cherche à être libéré.

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