l’employé avait été amputé après un accident de nettoyage

l’employé avait été amputé après un accident de nettoyage
l’employé avait été amputé après un accident de nettoyage

Elle va enfin pouvoir “passer à autre chose”, comme elle l’espérait lors de l’audience pénale qui s’est tenue le 12 mars 2024 devant la cour d’appel de Pau. Manon, 28 ans, grièvement brûlée lors d’une « partie de ménage » au McDonald’s d’Oloron-Sainte-Marie, dans le Haut-Béarn, a été reconnue victime de blessures involontaires, dans un jugement rendu ce jeudi 6 juin 2024.

15 000 euros d’amende

Son ex-employeur, le franchisé McDonalds Lord SARL, a été condamné à une amende de 15 000 euros, soit la même peine que lors du procès en première instance, en 2021. Le procureur général avait demandé que l’amende soit portée à 20 000 euros. Le directeur de l’établissement a été condamné à trois mois de prison avec sursis, mais n’a pas fait appel.


Manon au tribunal de Pau après l’audience de la cour d’appel, le 12 mars 2024.

Archives Vivien Latour

« Soirée ménage »

Les faits se sont déroulés le 28 mai 2017 au sein du fast-food, après fermeture. Manon a participé avec d’autres salariés à une « soirée ménage » – en dehors des heures de travail. En utilisant du « Drag Ultra », un produit dangereusement corrosif dont l’usage est interdit, acheté par le directeur de l’établissement, Manon s’en était aspergé du pied droit. La chaussure et la chaussette de Manon sont percées, sa jambe est brûlée au troisième degré. De complication en complication, elle finira par se faire amputer d’un membre à l’été 2023.

« Le tribunal a considéré sa souffrance et l’a reconnue comme victime, ce qui est exactement ce qu’elle attendait », confie son avocate, Me Karine Lhomy. C’est son premier combat et il a gagné. » La question des dommages et intérêts sera abordée lors d’une prochaine audience d’intérêt civil.

Décision finale

Pour le parquet, rien n’excuse l’absence de bottes, de combinaisons et de formation pour les salariés – alors qu’ils étaient nécessaires à l’utilisation du détergent corrosif, dont le fabricant précise qu’il peut provoquer « des blessures graves et des lésions cutanées irréversibles ». », en seulement trois minutes. Le tribunal lui donnera raison en confirmant la responsabilité du directeur, mais aussi de Lord SARL, reconnu coupable de blessures involontaires et de travail dissimulé.

Contacté par téléphone, l’ex-employeur a assuré qu’il « prend note » de la décision de justice qu’il ne souhaite pas commenter. Il confie qu’il ne se pourvoira pas en cassation, mettant ainsi fin à une bataille judiciaire qui a duré sept ans.

 
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