« C’est comme ça que je me suis retrouvé à Marseille. Je me voyais aller à Nice”

Pour l’excellent Podcast Légendes, l’ancien défenseur central des Girondins de Bordeaux, Marius Trésor, est revenu sur son retour à Ajaccio après l’équipe de France. L’ancien bordelais a demandé un rendez-vous avec la direction corse pour avoir une augmentation de salaire.

« Quand je suis revenu à Ajaccio, j’avais envie de discuter avec les dirigeants car je venais de me marier. Ma femme a accouché le 6 décembre 1972. Je ne voulais pas quitter la Corse, j’ai simplement demandé une augmentation. J’avais entendu les anciens pros qui faisaient partie de cette équipe de France, parler de ce qu’ils gagnaient… Et en plus, il y avait des managers de Nantes et de Nice qui me voulaient. Mais quand je suis revenu, j’ai simplement parlé aux dirigeants et je leur ai demandé. Je me suis retrouvé avec un contrat de 8 ans… J’avais fait une saison en tant que stagiaire, et la durée du contrat était de quatre ans en tant que stagiaire. Ensuite, ils m’ont fait signer un contrat de cinq ans… Au total, cela faisait huit ans qu’il me restait… Ajaccio m’a dit qu’ils allaient se rencontrer, et qu’ils allaient me donner la réponse. Je suis partie en vacances à Marseille. Un jour, j’ai vu arriver un monsieur, qui m’a dit qu’il était le trésorier du Paris Football Club, que le club me voulait, que j’aurais un bon contrat, etc… Là, je me voyais en équipe de France avec tout ce que j’avais entendu pendant la tournée… Là, je me voyais défenseur à Paris sans aucun problème. Il me demande de l’accompagner à Paris, et quand Ajaccio verra que je ne suis pas de retour à l’entraînement, ils voudront me transférer. Les gens me cherchaient partout, il y avait des gens qui me voyaient à Cannes… Ils me voyaient partout alors que j’étais simplement en région parisienne, tranquille… Le championnat a repris, et pas de Marius Trésor. Le directeur sportif d’Ajaccio, l’entraîneur, et les deux présidents de la Ligue, dont Michel Hidalgo également, me cherchaient. J’étais accompagné de l’avocat de l’UNFP, qui m’a bien défendu. Le directeur sportif d’Ajaccio restait ferme sur ses positions, les choses tournaient en rond. Puisque c’est comme ça, j’ai dit que j’allais retourner en Guadeloupe et continuer à jouer au football, m’amuser… J’ai menacé d’aller jouer en amateur en Guadeloupe. Il a finalement accepté de me transférer, mais pas à Paris. A cette époque, il y avait encore Nantes et Nice. En septembre, Marseille a affronté la Juventus en Ligue des champions à Lyon, et ils ont gagné 1-0. Au match retour, ils ont perdu 3-0 à Turin. Les journalistes marseillais qui, à l’époque, étaient très forts dans leurs analyses, ont commencé à dire que l’équipe était trop vieille. Il y avait Salif Keita qui ne voulait plus jouer à Saint-Etienne, et donc moi qui étais sur le marché. Marseille a payé 100 millions d’euros, plus le prêt de six joueurs à Ajaccio pour l’échange »

Comment a-t-il géré ça ?

« Oh, ça va pour moi (rires). S’il avait dit non, je retournerais en Guadeloupe. Après trois ou quatre matches en équipe de France, nous ne sommes pas irremplaçables, donc je pense que c’est Ajaccio surtout qui avait peur que je reparte. Finalement, je quitte Ajaccio en septembre. On a joué contre Bordeaux où on a fait 1-1, et j’ai été transféré juste après. Et le premier match que j’ai joué avec Marseille, c’était… à Ajaccio (rires). Et on perd 1-0. Mais je n’ai rien à voir avec le but qu’on a marqué (rires).»

A-t-il été chaleureusement accueilli par les supporters corses,

«Ça s’est très bien passé. Je m’attendais à être sifflé. Mais vous me direz, ce n’était pas la même ambiance qu’aujourd’hui, c’était beaucoup plus cool. Après le match, je suis allé dîner avec mes anciens coéquipiers, ça s’est très bien passé.

Finalement, son choix s’est porté sur Marseille.

« Je me voyais aller à Nice, parce que j’allais rencontrer Jean-Pierre Adams qui quittait Nîmes pour aller à Nice. Je voulais le retrouver dans un club. Finalement, cela n’a pas été fait car Nice n’avait pas un effectif très riche, et Ajaccio, ils voulaient des joueurs pour renforcer l’équipe (en prêt). Nice n’a pas pu et a donc quitté les négociations. C’est comme ça que je me suis retrouvé à Marseille. À ce moment-là “.

Transcription Girondins4Ever