une exposition en préparation sur Marcel Bascoulard, l’artiste errant de Bourges

Les dessins de Marcel Bascoulard, mais aussi ses photos, ont été redécouverts ces dernières années et ont suscité quelques spéculations, mais ce n’est pas ce qui a suscité l’intérêt des artistes de la compagnie de spectacles de rue toulousaine, Quasar Quasar. Les arrière-grands-parents de Malou Lévêque, auteur et réalisateur, étaient originaires de Bourges. C’est donc C’est grâce à sa famille que l’artiste a entendu parler de Marcel Bascoulard. Le spectacle, qui s’intitulera simplement « Marcel », sera prêt en 2027.

Marcel Bascoulard aimait se déguiser, peut-être en souvenir de sa mère, internée après avoir tué son mari, le père de Marcelpère. ©Radio
Michel Benoît

Quand on parle de Marcel Bascoulard, la pensée vient immédiatement à l’esprit son fameux tricycle, son travestissement et son côté un peu bourru. À la lumière des premiers témoignages, Jules Poulain-Plissonneau, auteur et interprète, estime que Marcel Bascoulard a entretenu cette image pour une raison bien précise : «Il en avait tellement marre d’être sollicité quotidiennement qu’il a développé toute une stratégie. Il faisait semblant d’avoir des puces et apparemment son odeur se reflétait également pour s’assurer que les gens ne s’approchent pas trop de lui. Lorsqu’il travaillait dans les rues en dessinant les bâtiments historiques de Bourges, il ne voulait pas être dérangé. C’était son travail, son gagne-pain. Surtout parce que ses œuvres sont très précises. Il avait une démarche véritablement artistique et suscitait parfois autant de peur et de rejet que d’admiration. Notre émission n’a pas pour objectif de dire qui était Marcel Bascoulard, car il était comme ça. Nous n’avons pas cette revendication.”

Le buste de Marcel Bascoulard, sur la place qui lui est dédiée à Bourges ©Radio France
Michel Benoît

Le spectacle est avant tout une réflexion sur la façon dont la marginalité est perçue : “Ce que l’on souhaiterait avant tout, c’est qu’à la fin du spectacle les gens aient envie d’ouverture et de tolérance envers Marcel Bascoulard mais aussi envers toute autre personne qu’ils pourraient croiser dans la rue et juger peut-être trop hâtivement. insiste Malou Lévêque, regista. Nous recherchons des témoignages de personnes qui l’ont connu ou simplement vu dans la rue, mais nous montrerons également des photos de Marcel Bascoulard dans d’autres endroits en France pour voir comment réagissent des personnes qui n’ont jamais entendu parler de lui. Ce qui nous intéresse, c’est de traiter aussi du rapport à la norme, ou à la marginalité. Notre approche est très globale. Nous venons par exemple de passer plusieurs heures dans les archives départementales pour consulter des lettres écrites par Marcel Bascoulard.

La boutique Morlat à Bourges entretient le souvenir de Marcel Bascoulard
La boutique Morlat de Bourges entretient le souvenir de Marcel Bascoulard ©Radio France
Michel Benoît

Marcel Bascoulard, un être complexe. Ce qui a frappé les deux artistes, c’est aussi sa générosité : «Il est allé acheter des choses dans une épicerie dont les finances étaient en mauvais état, rchiama Jules Poulain-Plissonneau. Il donnait de l’argent aux détenus pour qu’ils puissent payer leurs avocats, alors qu’il vivait sur un terrain vague. C’était une personne foncièrement généreuse et c’est aussi ce que nous voulons montrer.”

Un tag de Marcel Bascoulard, sur un mur à Bourges où son image est encore très présente
Un tag de Marcel Bascoulard, sur un mur à Bourges où son image est encore très présente ©Radio France
Michel Benoît

La compagnie Quasar Quasar reviendra résider au Carroi di Menetou-Salon en janvier pour achever son travail documentaire avant de se consacrer à l’écriture du spectacle. Si vous avez des témoignages sur Marcel Bascoulard, vous pouvez contacter les artistes de la compagnie au 06 71 25 48 45 ou via [email protected].

 
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