Le Pape a exprimé sa gratitude, ce jeudi 6 juin, aux membres du Dicastère pour le Clergé réunis à Rome, qui travaillent « souvent dans le silence et la discrétion », au service des ministres ordonnés et des séminaires. François a proposé de renforcer certains enseignements au séminaire, et a souligné l’importance du réseau contre la solitude et pour diffuser les bonnes pratiques face au déclin des vocations. Enfin, il leur a demandé de réfléchir au diaconat de la charité.
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Affection, gratitude et proximité sont les premiers sentiments que le Pape a voulu exprimer aux prêtres et aux diacres du monde, à travers le dicastère qui les accompagne. François a reconnu qu’il avait souvent mis en garde contre les dangers du cléricalisme et de la mondanité spirituelle, mais a déclaré :bien conscient” que la grande majorité d’entre eux travaillent avec « tant de générosité et d’esprit de foi pour le bien du saint peuple de Dieu, portant le poids de tant de travail et affrontant des défis pastoraux et spirituels parfois difficiles à relever.« .
Le Pape est ensuite revenu sur trois thèmes actuellement au cœur de l’Assemblée plénière du Dicastère pour le Clergé : la formation continue des prêtres, la promotion des vocations et le diaconat permanent.
Des séminaires pour grandir dans le temps
Concernant la formation continue »dont on parle beaucoup», dans un monde marqué par des changements rapides, dans lequel surgissent toujours de nouvelles questions et des défis complexes auxquels il faut répondre, le Pape a invité « fais les choses correctement», pesant que la formation au séminaire « peut suffire en posant une fois pour toutes des fondations sûres »« . Au contraire, il considère que l’Église doit plutôt «consolider, renforcer et développer» les enseignements mis en place sur un chemin qui aide, dit-il, « mûrir dans la dimension humaine, grandir spirituellement, trouver les langages appropriés pour l’évangélisation et approfondir ce dont nous avons besoin pour aborder de manière adéquate les nouvelles questions de notre temps« .
La solitude des prêtres
La formation du prêtre doit être une «chemin permanent», et le voyage ne doit pas se faire seul car «s’il tombe, il n’y a personne pour le relever (Hé 4,10), a prévenu François. “Tant de prêtres sont trop seulsil a regretté, sans la grâce de l’accompagnement, sans ce sentiment d’appartenance qui est comme une bouée de sauvetage dans la mer souvent agitée de la vie personnelle et pastorale.» Le Souverain Pontife espère qu’un solide réseau de relations fraternelles sera tissé ; selon lui, il s’agit d’une tâche prioritaire de la formation continue : «l’évêque, les prêtres entre eux, les communautés par rapport à leurs pasteurs, les religieux et les religieuses, les associations, les mouvements : il est essentiel que les prêtres se sentent « chez eux » ». Le dicastère est donc invité de poursuivre de manière créative le travail entrepris dans ce sens. Il a un “rôle clé» pour jouer dans ce domaine.
Osez faire un choix de vie radical
C’est l’un des grands défis du Peuple de Dieu : dans de plus en plus de régions du monde, les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont en forte baisse et, dans certains pays, «presque au bord de l’extinction. François a également noté que la vocation au mariage« avec le sens de l’engagement et de la mission que cela requiert», est également en crise. C’est pour cette raison qu’il dit qu’à l’occasion des Journées mondiales de prière pour les vocations, il a tourné son regard particulièrement vers cette vocation fondamentale qu’est la vie de disciple, conséquence du baptême.. « Nous ne pouvons pas nous résigner à ce que, pour tant de jeunes, l’hypothèse d’une offre radicale de vie ait disparu de l’horizon », a déclaré le Pape. Il propose donc de réfléchir ensemble à ce problème, de réactiver l’œuvre pontificale pour les vocations sacerdotales sous de nouvelles formes et nous appelle à rester attentifs. »aux signes de l’Esprit« . Là encore, le réseau est important, avec les Églises locales et «en identifiant les bonnes pratiques à diffuser.
Enfin, le Pape a demandé au Dicastère pour le Clergé de soutenir les réflexions lancées par le Synode sur la synodalité sur la question du diaconat permanent, réintroduite par le Concile Vatican II. Le rapport de synthèse de la première session de l’Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, en octobre dernier, recommandait de «procéder à une évaluation de la mise en œuvre du ministère diaconal après le Concile Vatican II» et a également appelé à une orientation plus décisive, parmi les différentes tâches des diacres, sur la diaconie de la charité et le service des pauvres. “Je vous encourage à y travailler et à déployer toutes les forces nécessaires» leur dit François.
