Cinq casques bleus ont été blessés et trois autres tués jeudi par une frappe israélienne dans le sud du Liban, où Israël intensifie ses attaques contre les bastions du Hezbollah, allié du Hamas dans la bande de Gaza déchirée par la guerre.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken entend continuer à œuvrer pour mettre fin aux hostilités à Gaza et au Liban, jusqu’à l’installation de la nouvelle administration américaine, a indiqué le Département d’État, au lendemain de la victoire de Donald Trump, qui s’est entretenu par téléphone. avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mercredi.
Depuis le 23 septembre, Israël mène une campagne d’attaques intenses au Liban et depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, affirmant vouloir neutraliser le Hezbollah pour permettre le retour chez eux de 60 000 déplacés du nord d’Israël. par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza.
Jeudi, une attaque israélienne qui a “visé une voiture” à l’entrée de Saïda, la grande ville du sud du Liban située à une quarantaine de kilomètres de Beyrouth, “a provoqué la mort de trois passagers”, a indiqué l’armée libanaise.
Cela s’est produit « alors qu’un convoi de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passait par un poste de contrôle de l’armée » contrôlant l’entrée nord de Saïda, a-t-il expliqué, faisant état de trois soldats libanais blessés.
Selon la Finul, cinq soldats de la paix, déployés depuis 1978 au sud du Liban pour faire tampon avec Israël, ont été “légèrement blessés”. La Malaisie a déclaré que les soldats étaient des Malaisiens et que six au total avaient été blessés dans l’explosion.
Interrogé par l’AFP, Israël n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Ce n’est pas la première fois que des membres de la FINUL sont victimes d’un incendie imputé à Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah.
©AFP Des secouristes et des soldats de l’armée libanaise se rassemblent sur le lieu d’une grève à l’entrée nord de la ville de Saïda, dans le sud du pays, le 7 novembre 2024. |
“Cette attaque reflète la persistance d’Israël à cibler les forces de la FINUL, le personnel de l’armée libanaise et des civils, ce qui constitue des crimes de guerre et une violation flagrante du droit international humanitaire”, a déclaré jeudi le ministère libanais des Affaires étrangères.
A la frontière sud, l’armée israélienne poursuit sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza assiégée, en proie à une catastrophe humanitaire.
“Devoir”
« Nous continuerons à travailler pour la fin de la guerre à Gaza, pour la fin de la guerre au Liban, pour une aide humanitaire accrue (à Gaza), et il est de notre devoir de poursuivre ces politiques jusqu’au 20 janvier à midi, date à laquelle le président élu prend ses fonctions », a déclaré aux journalistes le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
©AFP Nord d’Israël et sud du Liban |
Lundi, Blinken a rappelé à Israël les demandes américaines d’augmentation de l’aide humanitaire à Gaza, faute de quoi les États-Unis pourraient rééquilibrer leur soutien militaire à leur allié.
Parallèlement, de violentes attaques israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, dont une qui a causé des « dégâts mineurs » aux bâtiments de l’aéroport international de la capitale « mais pas au terminal », selon un responsable de l’aéroport. Le trafic aérien n’a pas été interrompu.
L’armée israélienne a également poursuivi ses attaques dans le sud et l’est du Liban, où elle a affirmé avoir tué une soixantaine de combattants lors de plusieurs raids dans la ville millénaire de Baalbeck et au nord du fleuve Litani, située à une trentaine de kilomètres du confinement. .
Le Hezbollah pro-iranien a déclaré jeudi avoir tendu une embuscade aux forces terrestres israéliennes qui tentaient d’avancer vers la ville frontalière de Yaroun, dans le sud du Liban.
Un comité de l’UNESCO se réunira le 18 novembre pour discuter de la “protection renforcée temporaire” des sites historiques libanais menacés par les attaques israéliennes, a annoncé jeudi l’organisation onusienne.
Le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué pour sa part que les « grèves » et les appels israéliens à l’évacuation « exacerbent la crise humanitaire et laissent la population dans un état de peur constante ».
©AFP Cette photo, prise lors d’une tournée médiatique organisée par le service de presse du Hezbollah, montre un homme debout au milieu des destructions sur le site de la frappe, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 7 novembre 2024. |
Selon Ocha, l’armée israélienne a émis des demandes d’évacuation pour plus de 160 villages libanais entre le 23 septembre et le 4 novembre.
Selon le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, plus de 2 600 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, pour la plupart des civils.
“Intolérable”
©AFP Un Palestinien sauve une femme blessée par une frappe dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, le 7 novembre 2024. |
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a rapporté qu’au moins 12 personnes ont été tuées jeudi dans une attaque israélienne contre une école transformée en refuge pour familles déplacées près de la ville de Gaza (nord).
L’armée israélienne a une nouvelle fois appelé les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Gaza à évacuer les « zones de combat dangereuses » suite aux tirs de roquettes sur Israël.
“La situation à Gaza est (…) insupportable, intolérable”, a déploré auprès de l’AFPTV Arwa Jalal, une Palestinienne de Jabalia (nord).
Israël s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien qui a tué 1.206 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en prison.
©AFP Des enfants observent les dégâts causés par une frappe dans le centre de la bande de Gaza, le 7 novembre 2024 |
251 personnes ont été kidnappées ce jour-là. Au total, 97 otages restent à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée.
L’offensive israélienne lancée en représailles dans la bande de Gaza a fait 43.469 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l’ONU.