“Emmanuel Macron, c’est lui qui parlait le plus fort, et qu’a-t-il fait réellement ?”, fustige Étienne Gernelle

“Emmanuel Macron, c’est lui qui parlait le plus fort, et qu’a-t-il fait réellement ?”, fustige Étienne Gernelle
“Emmanuel Macron, c’est lui qui parlait le plus fort, et qu’a-t-il fait réellement ?”, fustige Étienne Gernelle

Qu’a-t-il dans la tête d’Emmanuel Macron ? Qui sait, par exemple, pourquoi il a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale ? Mais effectivement, cela intrigue car son empressement à féliciter Donald Trump, il fut parmi les premiers, pour son retour aux affaires, est inversement proportionnel à l’énergie qu’il a consacrée à nous préparer à cette éventualité pourtant prévisible.

Il aurait dû faire ce qu’il disait vouloir faire à son arrivée à l’Élysée en 2017, c’est-à-dire donner corps à cette idée de souveraineté européenne, d’autonomie stratégique européenne. Il n’avait que ces mots à la bouche, Emmanuel Macron, et je vous le dis, il avait raison car notre problème aujourd’hui, c’est l’autonomie de l’Europe en matière de défense face à Vladimir Poutine.

Notre problème réside dans notre capacité collective à défendre nos intérêts alors qu’il existe un fort risque que Trump déclenche une guerre commerciale avec nous. Sauf que sur ces points, son bilan est un fiasco. L’Europe est nue.

C’est vrai, Macron a été le seul à porter cette idée d’une Europe puissante, et ce pendant des années. Elle a quand même abouti, avec l’accord d’Angela Merkel, au grand plan d’investissement européen de 2020. Le problème est que l’Allemagne, entre autres, ne veut plus aller plus loin dans cette direction. Pour quoi ? Parce qu’on fait les poches des Allemands.

En ne tenant pas nos comptes publics, nous faisons les poches de nos voisins. C’est la règle. Avec cette négligence française à saper l’ambition européenne en matière d’investissement, de défense, de cohésion du continent, qui veut s’associer à un panier ? Macron a tout gâché par lâcheté budgétaire.

Ce n’est pas seulement sa faute, c’est l’Europe dans son ensemble qui ne se prend pas en main, elle attend. Mais Macron est celui qui a parlé le plus fort, et qu’a-t-il fait concrètement ? Prenons un sujet, l’Ukraine, un sujet à la fois crucial et emblématique. C’est frappant, l’aide française à l’Ukraine est inférieure à celle du Danemark, selon les chiffres de l’Institut de Kiel en Allemagne. Alors oui, Emmanuel Macron a été le premier à dire que l’Europe devait se prendre en main, c’est vrai. Il félicite Trump parmi les premiers. Bref, il est toujours le premier à parler.

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