Jean-Luc Mélenchon, accusé de « faire Trump », persiste (à tort) sur les radiations

Jean-Luc Mélenchon, accusé de « faire Trump », persiste (à tort) sur les radiations
Jean-Luc Mélenchon, accusé de « faire Trump », persiste (à tort) sur les radiations
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ED JONES / AFP Jean-Luc Mélenchon photographié lors d’un meeting à Toulouse samedi 1er juin.

ED JONES / AFP

Jean-Luc Mélenchon photographié lors d’un meeting à Toulouse samedi 1er juin.

POLITIQUE – Le leader de la France insoumise réclame des excuses. Dans un tweet publié ce mercredi 5 juin, Jean-Luc Mélenchon dénonce un article rédigé par Libérer, qui revient sur les connotations complotistes d’une déclaration faite lors d’un meeting samedi 1er juin à Toulouse. Face aux militants, le triple candidat à la présidentielle a laissé entendre que de nombreux électeurs avaient été radiés des listes électorales avant les élections européennes, et particulièrement dans les quartiers populaires, cœur de la stratégie de la France Insoumise.

Même accusation concernant la propagande électorale. « Pourquoi les professions de foi n’arrivent-elles pas dans les quartiers populaires ? Pourquoi sont-ils déposés sur les boîtes aux lettres alors qu’ils ne sont pas directement mis à la poubelle alors que dans les quartiers sympas tout arrive dans la belle enveloppe bien collée… Parfois il manque des bulletins à l’intérieur. a-t-il insisté, annonçant que le groupe LFI à l’Assemblée nationale allait demander une commission d’enquête pour examiner les conditions d’organisation du vote.

Cette sortie, qui a fait sourciller plusieurs observateurs politiques, ne soulève pas la question de l’organisation des élections, comme l’expliquent ses partisans. a postériori. Elle laisse entendre que ceux qui seraient tentés de glisser un bulletin de Manon Aubry dans l’urne risquent d’être gênés administrativement par un système qui a intérêt à faire taire leurs votes. D’où cette accusation dans « Trumpisme ” fabriqué en Libérer ou ailleurs. En réponse, l’état-major insoumis a brandi l’exemple de Toulouse, notamment à travers la voix de François Piquemal, député LFI de la Haute-Garonne.

Sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a partagé mardi soir la capture d’un article de La dépêcheintitulé comme suit : « Après l’avertissement de Jean-Luc Mélenchon, LFI constate 10 000 suppressions des listes électorales à Toulouse « . En commentaire, l’élu insoumis fait directement le lien entre ces radiations et des visées politiques, puisqu’il cite « les manigances » du maire (ex-LR) de la ville rose, Jean-Luc Moudenc.

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C’est en répétant ce tweet que Jean-Luc Mélenchon s’est emporté ce mercredi, exigeant des excuses de la part de l’auteur de l’article. Libérer. ” Le petit bourgeois parisien qui commente depuis son bureau des réalités de terrain qu’il ne connaît pas doit savoir reconnaître sa faute. », a-t-il cinglé, estimant donc que l’article utilisé par François Piquemal confirmait les propos qu’il avait tenus samedi. Des propos qui, rappelons-le, attribuaient à ces radiations une dimension politique visant à entraver le vote LFI.

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Décès et changements d’adresse

Sauf que, dans un autre article de La dépêchemais aussi à l’agence toulousaine du site Nouvellesla mairie donne le détail de ces radiations constatées par LFI, expliquant qu’elles n’ont rien d’anormal. Sur ces 9 901, un seul a été radié à l’initiative de la mairie de Toulouse. Ce fut le cas d’un électeur dont le changement d’adresse nous a été signalé. Le reste des radiations correspond à des décès, environ 3 000 à Toulouse et à des déménagements. Le chiffre de près de 10 000 radiations est donc parfaitement cohérent avec l’équilibre naturel de la commune puisqu’en plus des décès, on enregistre environ 15 000 changements d’adresse à Toulouse sur un an. Sur ces 15 000 mouvements, seule une partie concerne des personnes qui quittent la commune »a expliqué Sacha Briand, adjoint au maire de Toulouse chargé des élections.

Un point sur le fonctionnement des radiations est nécessaire. Comme on peut le lire ici, l’Insee procède à des suppressions automatiques lorsqu’il s’agit d’une décision judiciaire, d’un décès ou d’un changement de bureau de vote. Ensuite, la mairie peut exclure des électeurs en application de l’article L18 du code électoral. Ces radiations sont décidées par la commission communale de contrôle. Sur quels critères ? ” Si votre motif d’inscription n’est plus valable parce que vous n’habitez plus dans la commune, ou que vous n’y payez plus d’impôts locaux, ou que vous n’y dirigez plus d’entreprise », lit-on sur le site service-public.fr.

Précision importante : « avant de vous radier, le maire doit vous demander de lui fournir, dans un délai de 15 jours, la preuve que votre inscription sur les listes de sa commune est toujours bien justifiée « . Cela signifie qu’il est peu probable, même si cela peut arriver à la marge, qu’un électeur découvre le jour du vote qu’il a été radié du jour au lendemain sans en avoir été informé. Un autre fait important est que les électeurs radiés à l’initiative des communes sont beaucoup moins nombreux que ceux radiés suite à de nouvelles inscriptions (529.913 contre 2.198.360).

A noter également qu’il n’y a jamais eu autant d’électeurs inscrits sur les listes électorales en France. Pour ces élections européennes, il y a 49,5 millions d’électeurs, soit 1,8 million d’électeurs de plus que lors de la présidentielle de 2022. Et pour revenir au cas toulousain, le nombre d’électeurs radiés représente moins de 4 % du corps électoral, qui totalise 265 172 électeurs. Bien moins de poids que les soupçons de manipulation électorale.

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