Avec Israel Katz, la défense de Netanyahu

Avec Israel Katz, la défense de Netanyahu
Avec Israel Katz, la défense de Netanyahu

Étonnamment, c’est lui – déjà – et non le ministre de la Défense, qui a été le premier à annoncer aux Israéliens et au monde la mort de l’ennemi public numéro un d’Israël et chef du Hamas, Yahya Sinwar, le 18 octobre à Gaza. Jusqu’alors chef de la diplomatie, Israel Katz avait été nommé par Benjamin Netanyahu pour remplacer, en pleine guerre à Gaza et au Liban, son homologue de la Défense, Yoav Gallant, limogé quelques secondes plus tôt, mardi 5 novembre au soir.

Les points de désaccord ne manquaient pas entre le Premier ministre et Yoav Gallant, cet ancien général respecté et expérimenté qui a mené d’une main de fer l’offensive à Gaza : sur les priorités de la guerre, ce dernier déclarant fin octobre qu’Israël devrait faire « des concessions douloureuses » libérer les otages ; sur la question du contrôle militaire ou de la gouvernance d’après-guerre de Gaza, à laquelle il était opposé ; ou même sur la conscription de haredimqu’il considérait nécessaire pour « partager le fardeau » militaire et « participer à la mission de défense de l’État ».

Reconnaissant leurs positions inconciliables et conscient que Yoav Gallant était devenu politiquement encombrant, Benjamin Netanyahu a donc veillé à le remplacer par un fidèle parmi les fidèles, un « dur » campé très à droite de l’échiquier politique.

Un virage idéologiquement marqué vers les transports

La Défense est presque l’un des seuls postes gouvernementaux qu’Israël Katz n’a jamais occupés jusqu’à présent. Et pour cause, les observateurs l’ont déjà noté, il n’est pas issu de l’armée et n’a quasiment aucune expérience militaire. Ses visites dans d’autres ministères – transports, énergie, agriculture, renseignement, finances – avaient en revanche une forte tonalité idéologique, au profit de l’extrême droite et des partis religieux : dans les transports depuis dix ans, rappelle le quotidien libéral Haaretzil a ainsi ordonné en 2009 que l’arabe et l’anglais soient écrits en translittération directe de l’hébreu sur les panneaux routiers. Deux ans plus tard, il décide de subventionner les tickets de bus dans les colonies de Cisjordanie, une mesure en faveur des colons, et milite pour le maintien de bus séparés entre hommes et femmes, contre l’avis de son ministère.

Député du Likoud depuis 1998, Israel Katz, 69 ans, a passé dix mois à la tête de la diplomatie israélienne, durant lesquels il s’est fait connaître par ses propos provocateurs et son usage décomplexé des réseaux sociaux, à base de photomontages. Dernier accouplement en date : le 14 septembre, il s’est décrit comme« antisémite » son homologue européen Josep Borrell qui a déclaré « scandalisé » après la mort d’employés de l’ONU lors d’une frappe israélienne à Gaza. Cinq jours après les massacres du 7 octobre 2023, alors ministre de l’Énergie, ce natif d’Ashkelon – près de Gaza – écrivait sur le réseau social « L’ensemble de la population civile de Gaza a reçu l’ordre de partir immédiatement. Nous gagnerons. Ils ne recevront pas une goutte d’eau, ni une seule batterie jusqu’à ce qu’ils quittent la terre. » Des propos cités devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye dans le cadre du procès de “génocide” intentée par l’Afrique du Sud contre Israël. Historiquement hostile au désengagement israélien de la bande de Gaza en 2005, Israel Katz est également connu pour être depuis longtemps opposé à un État palestinien.

Un « bulldozer » sans grande expérience

Si Netanyahu l’appelait « bulldozer » Mardi soir lors de sa nomination, le nouveau ministre de la défense «manque d’expérience dans les domaines concernés. C’est un homme humble dont le seul objectif est de servir Netanyahu comme une marionnette obéissante.dit Amos Harel, le correspondant militaire de Poignéez. La réaction du corps militaire à sa nomination reste pour l’instant la grande inconnue, alors que le ras-le-bol des réservistes se fait de plus en plus entendre après plus d’un an de guerre à Gaza et que les opérations au Liban ne semblent pas trouver leur fin. indiquer.

Mais avec Israel Katz, le premier ministre assure le contrôle. « Il est là pour poursuivre la stratégie de Netanyahu, qui s’est débarrassé de Gallant parce que ce dernier a compris qu’il n’y avait pas de stratégie de sortie et de moyen pour Israël de transformer ses gains tactiques en victoire stratégique, afin de véritablement transformer le paysage sécuritaire et politique en Israël. Gazaexplique Ahmed Fouad Alkhatib, chercheur au groupe de réflexion Atlantic Council à Washington. Netanyahou a tenté de poursuivre cette guerre jusqu’à retour de Donald Trump grâce à cette élection. Il est donc très peu probable qu’un changement dans la politique militaire israélienne se produise à Gaza ou au Liban. Katz représente le statu quo au sein du gouvernement de Netanyahu. »

 
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