Consulter un dentiste en Outaouais, l’énorme défi pour les personnes ayant une déficience intellectuelle

Les personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre autistique (TID-TSA) peuvent attendre des années, voire une décennie, avant de pouvoir recevoir des soins dentaires sous anesthésie générale en Outaouais, selon un comité représentant ces personnes ayant des besoins particuliers.

Les parents et tuteurs qui se battent pour améliorer l’accès aux soins dentaires pour ces patients dénoncent les longs délais d’attente depuis plus de 20 ans dans la région. Mais les délais d’attente atteignent de nouveaux sommets, affirment-ils.

C’est difficile à accepterexplique l’un des membres du comité des usagers DI-TSA du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais, Michel Marcotte.

Son fils Tristan, âgé de 31 ans, est atteint du syndrome d’Angelman, une déficience intellectuelle modérée à sévère. Michel Marcotte indique que Tristan a attendu environ sept ans et demi avant de pouvoir consulter un dentiste en mars dernier.

Résultat : il a perdu trois dents, car elles étaient cassées et lui causaient des blessures à la bouchedit M. Marcotte.

Tristan Marcotte a dû se faire extraire trois dents et remplacer une obturation en raison d’une carie, après avoir vu son dentiste en mars dernier.

Photo : gracieuseté de Michel Marcotte

Consulter un dentiste est une tâche colossale pour Tristan Marcotte, car il est incapable de rester assis et de garder la bouche ouverte.

Ainsi, l’anesthésie est absolument nécessaire pour pouvoir accéder à la bouche et prodiguer ensuite des soins.explique son père.

Actuellement, l’anesthésie générale pour les personnes DI-TSA de plus de dix ans doivent être pratiqués dans les blocs opératoires des hôpitaux, selon la Régie de l’assurance santé du Québec (RAMQ). Le nombre de chambres accessibles est toutefois limité en Outaouais en raison du manque de personnel.

La difficulté d’accès aux cinémas pourrait également s’aggraver cet été, alors que CISSS de l’Outaouais prévoit fermer la plupart des blocs opératoires, sauf pour les interventions urgentes.

Un exemple de négligence systémiqueselon les utilisateurs

Le problème a été signalé au directeur des soins infirmiers du CISSS de l’Outaouais le 14 mars dans une lettre du président du Comité des usagers DI-TSAMarie Couture, dont Radio-Canada a obtenu copie.

Elle dit que les dentistes se voient souvent retirer leur temps en salle d’opération à la dernière minute Pour cause d’opérations plus urgentes.

Le comité qui représente environ 1.500 patients dénonce un exemple flagrant de négligence systémique.

La quasi-totalité des utilisateurs représentés sont sur des listes d’attente depuis de nombreuses années.

Une citation de Marie Couture, présidente du comité des utilisateurs DI-TSA

Le président du comité affirme que plusieurs utilisateurs ont souffert d’infections et ont dû se faire extraire des dents après de nombreuses années d’attente. La situation affecte leur capacité à bien manger et leur qualité de vie, selon elle.

2023, qu’un plan d’action serait mis en place au début de l’automne2023, ce qui n’a pas été le cas », « texte » : « On nous avait promis, le 7 mai 2023, qu’un plan d’action serait mis en place au début de l’automne 2023, ce qui n’a pas été le cas »}} »>On nous avait promis, le 7 mai 2023, qu’un plan d’action serait mis en place au début de l’automne 2023, ce qui n’a pas été le cas.nous pouvons lire.

Elle demande notamment au CISSS de l’Outaouais va lancer un appel d’offres pour obtenir du temps de salle d’opération auprès de cliniques privées afin d’améliorer les délais.

Un problème dénoncé depuis 2003

Pierrette Bastien milite depuis plus de vingt ans pour que sa fille ayant une déficience intellectuelle ait accès à des soins dentaires sous anesthésie générale en Outaouais.

La dernière consultation de sa fille Isabelle, 53 ans, a été réalisée le 31 mai après six ans d’attente. Ses six dents de devant inférieures et supérieures ont été retirées parce qu’elles étaient infectées et irréparables, selon sa mère.

Mme Bastien explique qu’Isabelle a eu des difficultés à accéder aux soins dès l’âge de 21 ans. Elle affirme avoir déposé une première plainte au début des années 2000. parce qu’on avait arrêté les services à l’Hôpital de Gatineau.

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Avant l’âge de 21 ans, Isabelle a pu obtenir des soins dentaires au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO).

Photo : Avec l’aimable autorisation de Pierrette Bastien

Au cours des deux dernières décennies, le CISSS de l’Outaouais a été informé à plusieurs reprises que les délais d’attente dépassent les normes raisonnables, par des lettres du Comité des usagers DI-TSAdont Radio-Canada a obtenu copie.

Une plainte a également été déposée auprès du Protecteur du citoyen en 2010 à ce sujet, mais aucune recommandation n’a été formulée officiellement, ce qui n’est ni confirmé ni démenti par l’institution dans une déclaration écrite à Radio-Canada.

Vers les années 2010, alors qu’aucun dentiste n’était disponible dans la région, les patients étaient envoyés à Montréal, se souvient Pierrette Bastien, impliquée depuis des années au sein du comité des usagers.

Ce n’était pas idéal. J’ai refusé car Isabelle a le mal des transports. […] Et j’étais très content de l’avoir fait car il y en avait plusieurs qui sont revenus édentésse lamente-t-elle.

Même si quelques dentistes offrent actuellement des services sous anesthésie dans la région, elle craint un retour en arrière.

Ça recommence toujoursd’après elle.

LE CISSS de l’Outaouais a déclaré lundi qu’il ne pouvait accorder une entrevue à Radio-Canada. L’organisation n’a pas confirmé les temps d’attente actuels, mais dans une déclaration écrite, elle indique qu’elle est bien conscient[e] problèmes liés aux délais.

Nous travaillons activement sur cette problématique afin d’améliorer le parcours et l’accès des utilisateurs ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre autistique. Jusqu’à la conclusion de nos travaux, nous ne sommes pas en mesure de fournir davantage d’informations.précise CISSS de l’Outaouais.

La sous-traitance au privé, la solution ?

Le dentiste pédiatrique de la clinique privée Pédiacentre d’Ottawa, le Dr Nabil Ouatik, offre des soins sous anesthésie aux patients québécois de moins de 10 ans. Le service est payé par la Régie de l’assurance santé du Québec (RAMQ).

Nous pensons que c’est un bon modèle parce que le centre [dentaire] dispose d’une certaine flexibilité tant en termes de ressources humaines que de plages horairesexplique celui qui est également l’ancien chef du département de médecine dentaire de CISSS de l’Outaouais.

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Le dentiste Nabil Ouatik recommande à toute personne sans problèmes particuliers de consulter un dentiste environ tous les six mois.

Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud

Le Dr Ouatik estime que le Québec gagnerait à externaliser les soins des plus de 10 ans vers des cliniques privées, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Je crois que la manière dont les soins sont prodigués n’a pas d’importance. Si les soins peuvent être dispensés rapidement, ce sera mieux pour la populationil croit.

Le président du Conseil de protection des malades, Me Paul Brunet, estime également que le recours au secteur privé est nécessaire dans les circonstances, mais DI-TSA]recevoir des soins dans les plus brefs délais », « texte » : « à condition qu’ils soient pris en charge par l’État pour [que les personnes DI-TSA] recevoir des soins le plus rapidement possible”}}”>à condition qu’il soit payé par l’État pour [que les personnes DI-TSA] recevoir des soins le plus rapidement possible.

>>Paul Brunet en entrevue à Radio-Canada.>>

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Paul Brunet est le président du Conseil pour la protection des malades. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Il estime que les retards actuels violent les droits des patients à la vie et à la santé.

Le CISSS de l’Outaouais a besoin d’amour, mais il le faudra [qu’il] commence à prodiguer des soins affectueux aux usagers », « texte » : « Je comprends que le CISSS de l’Outaouais a besoin d’amour, mais il le faudra [qu’il] commence à fournir des soins affectueux aux utilisateurs »}} »>Je comprends que le CISSS de l’Outaouais a besoin d’amour, mais il va falloir [qu’il] commence à fournir des soins affectueux aux utilisateursil a dit.

 
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