« S’attaquer à la pollution, pas à la production »
Les entreprises seront ainsi tenues de publier leurs émissions et leur production à partir de 2026 mais la période de plafonnement effective ne commencerait qu’en 2030. Selon la proposition, les compagnies pétrolières se verraient attribuer des quotas d’émission qui diminueraient au fil des années. S’ils dépassent ces seuils, ils seraient autorisés à acheter des crédits de compensation jusqu’à 20 % de leurs émissions.
Le plan du gouvernement « s’attaque à la pollution, pas à la production », a ajouté le ministre Guilbeault, soulignant qu’il encourage les entreprises à investir dans les technologies de captage du carbone qui se développent de plus en plus.
Ottawa estime que la production pétrolière et gazière devrait encore augmenter de 16 % de 2019 à la période 2030-2032, contre 17 % en l’absence de plafonnement, et que cela n’entraînerait qu’une réduction de 0,1 % de la production pétrolière et gazière. PIB canadien.
Le secteur pétrolier et gazier canadien, qui représente 25% des exportations du pays, a multiplié ses bénéfices par 10 pendant la pandémie de Covid-19, passant de 6,6 milliards de dollars canadiens (4,4 milliards d’euros) en 2019 à 66,6 milliards en 2022.
Un seul effet : ralentir l’économie
Pour les entreprises, la proposition du gouvernement de Justin Trudeau n’aura pour effet que de ralentir l’économie. « Alors que l’économie canadienne stagne, imposer un plafond sur les émissions de pétrole et de gaz ne fera qu’appauvrir les Canadiens », a déclaré le Conseil canadien des chefs d’entreprise dans un communiqué.
«Ce plafonnement de la production nuira aux familles, aux entreprises et à l’économie canadienne», pense la province pétrolière de l’Alberta. Elle estime que ce plafond nécessitera une réduction de la production d’un million de barils par jour d’ici 2030.
Des groupes environnementaux, dont le Réseau Action Climat, ont qualifié ces réglementations de « première historique tant attendue » et de « bonne nouvelle » qui doivent être mises en œuvre « le plus tôt possible ».