12 Canadairs, ces machines jaunes et rouges capables de puiser et larguer 6 000 litres d’eau, 8 avions Dash, qui peuvent être chargés en retardateur et trois Beechcraft pour assurer la coordination et la surveillance. En France, 23 avions sont sous le contrôle direct de la sécurité civile stationnés sur la base aérienne de Nîmes Garons. Ce n’est pas tant leur nombre que leur gestion qui est le plus souvent critiquée. Doivent-ils être mieux positionnés sur l’ensemble du territoire pour intervenir plus rapidement ? En 2022, menacée sur plusieurs fronts de feux, dans le Sud-Ouest mais aussi en Bretagne ou dans le Jura, la France a dû déclencher le mécanisme européen de protection civile. Claire Kowalewski, colonel des pompiers détachés auprès de la Commission européenne, a coordonné les secours : « Des avions sont venus d’Italie, de Grèce et même de Suède et l’Europe a également envoyé des troupes au sol. Toutes ces équipes sont formées pour travailler ensemble. J’étais sur le terrain pour coordonner tous ces moyens avec les autorités françaises et tous les chefs d’équipe des pays venus en soutien. Ces procédures sont désormais bien établies.
En effet, le mécanisme européen de protection civile a été déclenché 140 fois depuis 2007. RescEU peut intervenir même en dehors de l’Union. En 2023, il a été déployé au Canada, en Bolivie ou encore au Chili.
En matière de moyens aériens de lutte contre les incendies de forêt, Canadair reste efficace. A 27, les pays de l’Union européenne en comptent 70 mais cette flotte est vieillissante. Le constructeur De Havilland Canada ne les fabrique plus depuis 2015, même s’il a annoncé relancer sa chaîne de production en 2022, il faudra des années avant de produire de nouveaux appareils. D’autres projets européens de bombardiers à eau sont désormais en lice. L’Union européenne finance l’acquisition de nouveaux avions, une douzaine ainsi que 9 hélicoptères. La Grèce, la Croatie mais aussi la France ont déjà reçu des subventions. « Mais ces avions ne seront pas là avant 2030 » indique Claire Kowalewski. En attendant leur arrivée sur le marché, l’Union européenne apporte une aide financière, explique-t-elle. « Il s’agit pour l’instant de financer la location d’avions bombardiers d’eau auprès d’opérateurs privés. L’Union européenne finance également 75% des coûts de stand-by, c’est-à-dire la mise à disposition des ressources nationales de chaque pays.»
L’enveloppe du mécanisme RescEU en 2023 s’élève à 37 millions d’euros. Pour l’été 2024, 556 pompiers de 12 pays seront prépositionnés en France, en Grèce, au Portugal et en Espagne et pour compléter les dispositifs nationaux, 28 avions seront stationnés dans 10 Etats membres dont la France.
