Le Front de libération nationale kanak-socialiste (FLNKS) exhorte le chef de l’Etat à être « explicite dans ses propos en indiquant clairement qu’il ne convoquera pas le congrès de Versailles et abandonne donc (la) réforme constitutionnelle ».
« Une telle annonce permettra […] apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », estime le bureau politique du FLNKS, qui regroupe la grande majorité des mouvements indépendantistes de l’archipel français du Pacifique Sud.
Le vote par le Sénat puis l’Assemblée nationale du projet de loi constitutionnelle réformant l’électorat calédonien pour les élections provinciales suscite l’hostilité du camp indépendantiste, qui estime que le texte marginalisera la population indigène kanak.
Cette réforme a alimenté de violentes émeutes qui ont fait sept morts, des centaines de blessés et des dégâts considérables estimés à un milliard d’euros.
“Pas de passage forcé”
Lors de sa visite éclair dans l’archipel le 23 mai, Emmanuel Macron a indiqué qu’il n’y aurait « pas de passage en force » pour faire adopter le texte mais pas de « retour en arrière » non plus. « Ces propos restent malheureusement incompris sur le terrain, puisqu’ils ne garantissent en aucun cas l’abandon de la réforme constitutionnelle controversée », souligne le FLNKS dans sa lettre.
« Cette incompréhension pose une réelle difficulté et empêche nos militants d’être réceptifs à l’appel au calme et à l’apaisement », poursuivent-ils.
