Entre leurs problèmes personnels et les affaires pénales qu’elles doivent résoudre, Astrid et Raphaëlle ont du pain sur la planche. Cette cinquième saison de la série policière reprend là où la précédente s’était arrêtée, avec une Raphaëlle enceinte – qui n’en a parlé à personne sauf à sa coéquipière – et une Astrid qui va connaître de nombreux bouleversements. Sara Mortensen, qui incarne Astrid, nous en dit un peu plus sur les prochains épisodes et ce qui la lie profondément à son personnage.
Dans cette nouvelle saison, Raphaëlle est enceinte, Tetsuo devra peut-être quitter la France… C’est un début compliqué pour Astrid ! Comment va-t-elle ?
Pour Astrid, Raphaëlle et Tetsuo sont devenus des repères dans la vie, au-delà des gens qu’elle aime. Elle parle surtout par habitudes, mais celles-ci font partie de ses repères. Pour Raphaëlle, elle enquêtera sur ce qu’implique l’arrivée d’un bébé chez quelqu’un. Et bien sûr, ça change les habitudes ! (rires) Astrid va perdre un de ses repères, c’est ce qui l’interroge le plus… Concernant Tetsuo, elle s’est habituée à sa présence maintenant et elle va devoir reconstruire un quotidien sans sa présence.
Cette saison est riche en enquêtes dans des environnements inattendus pour Astrid et Raphaëlle. Que peuvent attendre les téléspectateurs dans ces huit nouveaux épisodes ?
Vers des mondes très différents. Les auteurs, notamment Alexandre de Seguin – qui est pour moi un génie – sont partis à la recherche d’idées folles. Astrid et Raphaëlle vont naviguer dans des univers très différents, avec des problématiques à la fois professionnelles et privées. Le double épisode est toujours génial, les téléspectateurs n’ont pas faim, c’est comme s’ils regardaient un film et je trouve ça génial. Et puis nous avons des invités assez extraordinaires !
Astrid doit expérimenter de nouvelles choses, notamment au niveau de ce qu’elle ressent. Comment avez-vous abordé ces défis, en tant qu’actrice ?
Chaque année, lorsque j’enfile les chaussures d’Astrid, j’espère de tout mon cœur ne pas trahir les personnes directement ou indirectement impliquées. Elle doit à la fois évoluer, comme un personnage de fiction et, en même temps, il ne faut pas trahir son propre rythme d’évolution, qui n’est pas celui d’un personnage de fiction traditionnel. Lola Dewaere, qui joue Raphaëlle, peut changer de coiffure, de style… J’ai les mêmes chaussures depuis le début du tournage, ça fait six ans (rires). A chaque fois, je me demande si je vais y arriver, je n’ai vraiment pas envie de rentrer dans une routine. Je dis toujours que mes personnages sont mes colocataires et on se connaît de mieux en mieux avec Astrid, on fait appel à l’un ou à l’autre. Mais rien n’est sûr avec ce personnage.
Il y a aussi le retour d’un certain Sammy dans la vie d’Astrid… Que pouvez-vous nous en dire ?
Pas grand-chose, car elle-même ne sait pas grand-chose. Il y a le retour d’un certain Sammy, qui se déroulera comme un fil rouge tout au long de la saison et qui fera appel à des choses qu’Astrid ressent, mais dont elle ne se souvient pas. Pour Astrid, qui aime garder le contrôle, c’est compliqué : elle ne se souvient plus qui est Sammy, comment elle l’a rencontré et pourquoi. C’est terrifiant pour elle de ne pas avoir le contrôle sur cette histoire.
Vous incarnez Astrid depuis plus de cinq ans. Êtes-vous toujours nerveux quand il est temps de vous remettre à sa place ?
Je sors toutes les énigmes d’Astrid, je les refais et j’en ai souvent une nouvelle à apprendre, ça m’aide beaucoup au niveau de la concentration. Avant le tournage, je fais beaucoup de réécriture, de réflexion, d’analyse. Après, je dois dire qu’une fois que j’ai enfilé les chaussures d’Astrid, noué mes lacets et mon sac à dos, ça revient assez vite.
Êtes-vous au moins fan de puzzles ?
Je déteste ça ! Je trouve ça super dur sans aucune logique, donc non, c’est douloureux pour moi. A chaque fois, on me rappelle qu’on peut couper et monter, mais je préfère les connaître. Je peux réaliser toutes les énigmes d’Astrid, à l’endroit, à l’envers et la plupart les yeux fermés. Cette année, j’ai dû apprendre les tours de Hanoï et j’ai trouvé ça super difficile, très long ! La seule fois où j’ai réussi à le faire parfaitement, à l’endroit, à l’envers, deux fois de suite, c’était pendant le tournage, car j’étais en mode « concentration Astrid ». Mais c’est vraiment la première fois depuis le début de la série que je me dis que je n’y arriverai pas.
Il y a définitivement un peu de vous chez Astrid… Qu’avez-vous de commun avec votre personnage ?
Je laisse toujours les personnages venir à moi, donc quand vous construisez un personnage, vous partez de vous-même. J’ai vraiment le sentiment de lui avoir donné des choses, de la protéger, elle fait partie de ma famille. Je parlais avec une amie, qui m’a dit que je parlais d’elle comme si elle existait : c’est un peu comme ça, je la protège beaucoup, je la défends bec et ongles sur le plateau. S’il y a des choses qu’elle ne peut pas faire, je le dirai : “Ce n’est pas que je ne veux pas, c’est qu’elle ne peut pas« .
Son duo avec Raphaëlle, dont elle se rapproche le plus d’une amie, est aussi ce qui marche. Comment avez-vous travaillé avec Lola Dewaere pendant toutes ces années ?
Nous ne travaillons jamais ensemble au préalable, nous nous rencontrons toujours sur le plateau. Il y a toujours des petites choses qu’on ne voit pas avant, c’est quand on est en difficulté qu’on voit ce qui ne peut pas marcher. J’ai appris à repérer à l’avance ces moments où Lola dira «Là, c’est pas Raphaëlle, elle ne dirait pas ça comme ça« . Je travaille beaucoup en amont et Lola instantanément, elle va lire ses textes lorsqu’elle les recevra, les apprendre de semaine en semaine, parfois au jour le jour. Moi, quand j’arrive, je connais les quatre premiers épisodes dans leur intégralité au moment de leur livraison. tourne. Lola a besoin de cette spontanéité du moment ! Nous travaillons différemment, mais nous écoutons très bien, car nous savons comment fonctionnent les uns les autres et nous nous complétons extrêmement bien.
La série connaît une nouvelle fois un grand succès en termes d’audience, avec plus de 5 millions de téléspectateurs chaque soir. Comment expliquez-vous ce succès ?
Je ne me permettrai jamais de parler pour les téléspectateurs, mais je sais que c’est extrêmement bien écrit et que, visuellement, au niveau des décors, du son, de la lumière, de la musique, tout ça, on est sûr d’un niveau cinéma. C’est de la vraie qualité ! Et puis, c’est universel aussi : qui veut peut se reconnaître en Astrid ou en Raphaëlle, toutes deux représentent une très large palette de femmes, tant psychologiquement que physiquement. La sororité est quelque chose qui a été réprimée pendant longtemps et nous réalisons aujourd’hui qu’elle est forte et puissante. L’amitié et la différence sont des thèmes universels et, au-delà de la qualité des enquêtes policières, que l’on aime, c’est aussi cette tolérance qui fait la force de la série.