32 ans après son premier Jockey Club, Frankie Dettori remporte un nouveau Derby aux Etats-Unis ! – .

Sans doute le plus grand jockey de tous les temps, Frankie Dettori a fait un formidable retour aux Etats-Unis, après avoir annoncé sa retraite. Au terme d’un « road trip » inédit à travers l’Amérique, le génie italien remporte pour la première fois le Jersey Derby au Texas à 53 ans, alors qu’il était absent des classiques européennes depuis 3 décennies…


A 53 ans, loin du week-end classique en Angleterre et en France, Frankie Dettori a remporté le Jersay Derby à Monmouth Park et a honoré la foule avec sa légendaire descente volante. Photo Bill Denver/EQUI-Photo

Le 7 juin 1992, le monde découvre le talent extraordinaire d’un tout jeune jockey italien de 19 ans, Lanfranco Dettori, lorsqu’il remporte le Prix du Jockey-Club avec l’outsider Polytainun fils de Bikala qui avait été acquis 3 mois plus tôt pour être réclamé par son entraîneur Antonio Spanu. Ce succès marque un tournant majeur dans la carrière de Dettori, puisqu’à cette occasion il remporte son premier Gr.1, sa première grande course internationale, son premier Derby et bien sûr sa première classique.


Le punch inébranlable de Frankie Dettori a encore une fois fait la différence dans une extraordinaire bataille à trois, chevauchant Twirling Point, dans le Jersey Derby (L). Photo Bill Denver/EQUI-Photo

32 ans plus tard, Dettori, né le 15 décembre 1970 à Milan, s’est bâti un palmarès si extraordinaire qui permet peut-être de le considérer comme le jockey le plus accompli de tous les temps. Non seulement il a tout gagné en Europe, y compris le Derby d’Epsom à deux reprises (Autorisé en 2007 et Corne d’Or en 2015), 3 fois le Jockey-Club (Polytain en 1992, Shamardal 2005 et Homme de loi en 2007) et 6 fois le Prix l’Arc de Triomphe (Lammtarra en 1995, Sakhée en 2001, Marienbard en 2002, Corne d’Or en 2015 et Activer en 2017 et 2018), faisant de lui le coureur le plus titré de la plus grande course du monde.

En 1992, monté par un jeune jockey italien de 19 ans totalement inconnu, Lanfranco Dettori, l’outsider Polytain remporte le Prix du Jockey-Club face à Marignan (Dominque Boeuf), Contested Bid (Pat Eddery) et Johann Quatz (Freddy Head )

Il compte désormais 291 victoires de Gr.1 à travers le monde, car il a pleinement profité de l’internationalisation des courses hippiques, notamment grâce à sa position de premier jockey de l’écurie Godolphin. La vie de cet homme plein de fantaisie a cependant été ponctuée de périodes très difficiles, dont - anglaise a profité pour annoncer mille fois sa fin professionnelle. Mais il a tout surmonté, ses problèmes de drogue, ses suspensions, son divorce douloureux avec Godolphin, et même un terrible accident d’avion dont il a non seulement survécu mais où il a sauvé la vie du pilote coincé dans le cockpit en feu.

Frankie Dettori est toujours resté autant dans sa tête (ça se voit) que dans son corps. Pour ce faire, il travaille beaucoup sur son physique et maintient son poids en faisant du jogging vigoureusement en robe d’été. Bill Denver/EQUI-Photo

Et surtout, Dettori domine la fatalité la plus absolue de la vie sur terre : le vieillissement. Déjà âgé de 49 ans, il bat son record de victoires de Gr.1 avec 19 succès au plus haut niveau en 2019. 3 ans plus tard, en 2022, l’âge de la retraite arrive enfin. Cependant, plutôt que de faire comme tout le monde et de raccrocher brusquement les crampons immédiatement après un grand succès final, Dettori anticipe et annonce qu’il réalisera sa toute dernière saison en selle en 2023, comme s’il voulait repousser l’échéance jusqu’à maximum. Evidemment, on ne peut s’empêcher de penser que le psychodrame vécu avec John Gosden, qui disait de lui ne plus vouloir de jockey à temps partiel, pesait du mauvais côté de la balance.

Et une autre descente en vol à Penn National avec la Première Guerre mondiale

Mais les courses ne sont pas une tournée d’adieu d’un groupe de musique mythique, où d’anciens fans déjà conquis viennent ovationner les idoles de leur jeunesse et les assurer d’un triomphe même si la prestation est un peu fatiguée. Une fois les étals ouverts, le concours hippique n’offre aucun cadeau ni courtoisie, et les vieux guerriers doivent continuer à écraser de leur enthousiasme et de leur soif pour vaincre tous les jeunes loups qui ne rêvent que de les jeter dans les livres d’histoire. Résultat, Dettori a connu l’une des plus belles années de sa carrière en 2023, avec 8 Gr.1 dont les Oaks (Âme-soeur), 2000 guinées (Chaldéen), Coupe d’Or d’Ascot (Courage mon ami), Coupe du Couronnement (Emily Upjohn), Enjeux internationaux (Mostahdaf), Enjeux des champions (Roi d’Acier), Jacques le Marois (Inspirant), le gazon de Dubaï (Seigneur du Nord). Et Dettori a continué à ravir son public avec ses fameuses « descentes volantes », lorsqu’il se jette en l’air pour descendre de cheval après une grande victoire.

Mais contre toute attente, fin 2023, Dettori jette ses cannes à pêche et son jeu de belote pour annoncer qu’il poursuit sa carrière de jockey… de l’autre côté de l’Atlantique. Et voilà notre vieux génie qui change de théière pour se lancer dans une nouvelle aventure, tel un Aladdin qui traverse toutes les générations sans jamais vieillir.

Et une 3ème descente volante en 2 jours avec Poolside With Slim à Penn National.

Culturellement, les Américains n’ont rien contre les vieux jockeys. Les stars locales ont souvent plus de 40 ans, voire parfois près de 60 ans, comme c’est encore le cas aujourd’hui avec l’inox. Mike Smith (59 ans). Mais tout de même, si sa réputation s’était déjà répandue dans le monde entier, et s’il a tellement voyagé que la planète lui ressemble comme sa chambre, repartir de zéro à 53 ans, c’est une autre histoire. Sans compter que pour affronter le syndrome du combat de trop, et risquer de mettre fin à une carrière jusqu’ici couronnée de succès triomphants en un lamentable échec, il faut avoir un moral d’acier.

Et encore une fois, ça marche ! Arrivé en Californie cet hiver, Dettori a connu le succès. Il a même remporté 10 courses de Groupes dont 2 nouveaux Grs.1, et enchaîné 6 victoires à Santa Anita le même jour d’avril. Lors de ce week-end le plus classique de l’année en Angleterre, où il avait pour habitude d’enchaîner les Oaks, le Derby d’Epsom et le Prix du Jockey-Cub en 3 jours, Frankie Dettori s’est lancé dans un road trip tout à fait inédit aux Etats-Unis. Comme il n’y a pas eu de grands rendez-vous avec des Gr.1 dans les 3 grands centres du pays (New York, Kentucky, Californie), le crack jockey est allé rouler vendredi au Penn National, un hippodrome quasiment méconnu de Pennsylvanie, sur la côte Est. . Alors qu’il découvrait visiblement les lieux, Dettori a inscrit un doublé dans les 2 événements principaux de la rencontre pour 2 coachs trop heureux de pouvoir s’offrir ici les services d’une telle star. Il remporte ainsi le Penn Mile (Gr.3) avec Première Guerre mondiale (Front de guerre) pour Brendan Walshun Irlandais qui est devenu un entraîneur à succès aux États-Unis après avoir travaillé plusieurs années comme cavalier entraîneur chez Godolphin, précisément à l’époque où Dettori y était premier jockey.

Ce dernier a également remporté les Penn Oaks (L), pour George Arnould avec Au bord de la piscine avec Slim (Churchill), une pouliche née en Irlande. Dans ces 2 courses, le quinquagénaire a démontré qu’il avait encore une forme physique optimale, revenant arracher la victoire dans la dernière foulée avec le poulain, un gros cheval noir qui l’attendait, et conservant de peu le succès avec la pouliche après avoir pris le départ de la 1er.

Le lendemain, après avoir pris l’avion une énième fois, Detttori atterrissait au Texas, sur l’hippodrome de Monmouth Park, où il n’avait plus remis les pieds depuis 2007 et une édition de la Breeders’ Cup de sinistre mémoire, disputée sous le déluge. Là encore, Frankie a démontré son génie tactique allié à un punch digne de Rocky Balboa. Soulevant littéralement son partenaire du sol Pointe virevoltante au milieu d’un magnifique combat final à 3 de front, il a arraché la victoire dans le Jersey Derby (Listed) avec la moindre marge pour l’entraîneur Jonathan Thomas. A noter qu’il résiste jusqu’au bout à l’assaut final du jockey. Vincent Cheminaudimplanté de longue date aux Etats-Unis, en selle sur Passer à l’oraussi de Bonbons virevoltants.

Comme d’habitude, il n’y a pas de courses importantes dimanche aux Etats-Unis, et Frankie Dettori pourra donc se reposer ce dimanche 2 juin, même si on est certain qu’il suivra en direct le Prix du Jockey. Le Club, rappelant qu’il ne serait peut-être pas là s’il n’avait pas été appelé par un compatriote italien basé en France, Antonio Spanu, pour monter un outsider dans la classique de Chantilly, il y a 32 ans.

 
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