Celui que l’on surnomme « el Pibe de oro » (l’Enfant d’Or) reçoit son trophée le 13 novembre 1986 au Lido de Paris. De retour chez lui à Naples, il aurait déposé ce Ballon d’Or dans un coffre-fort de banque, parmi des bijoux et une montre Rolex rare. La légende raconte qu’une mafia locale aurait mis la main sur ce joli butin lors d’un braquage au cours duquel 14 employés de banque auraient été pris en otage. D’autres histoires circulent sur la perte du trophée lors d’une partie de poker. On a même dit que Maradona avait oublié sa récompense au Lido le jour même où il l’avait reçue.
On pensait que le Ballon d’Or 1986 avait disparu à jamais. On pensait qu’il avait été fondu en lingots. Sauf que le trophée n’était pas en or massif, c’était juste un alliage de laiton plaqué or.
Trouvé dans un lot de quincaillerie
Et puis il est réapparu en 2016. Selon la BBC, un homme aurait acheté aux enchères de nombreux trophées et matériels apparemment de peu de valeur, dont la maison Drouot souhaitait se séparer. Et c’est par hasard qu’il découvre qu’il a en sa possession le fameux « Ballon d’Or Adidas » 1986. Un véritable ticket de loterie gagnant.
L’homme a contacté la maison de ventes Aguttes, située à Neuilly-sur-Seine en banlieue parisienne. Car ce trophée, même pas en or, pourrait lui rapporter des millions d’euros. « Le maillot que portait Maradona lors du match contre l’Angleterre en 1986 a été vendu pour 9 millions de livres sterling (8,5 millions d’euros) et le ballon de match pour 2 millions de livres sterling (2,3 millions d’euros). euros)», rappelle l’expert sportif d’Aguttes, interrogé par Paris Match.
Sauf que les cinq héritiers de Diego Maradona, apprenant l’existence de cette future vente, ont tout fait pour bloquer le processus, afin de tenter de récupérer le précieux objet. Cette semaine, le tribunal judiciaire de Nanterre a rejeté leur demande.
Aucune preuve de vol
Selon la chambre des référés, les héritiers “n’ont fait état d’aucune plainte pénale qui aurait été déposée par le footballeur de son vivant”, et seulement d’articles publiés à l’époque. Toutefois, « la preuve de l’existence de ce vol ne peut reposer uniquement sur des articles de presse », commente-t-elle.
Estimant que “la place pour ce Ballon d’Or est en Argentine”, la famille de Maradona a indiqué qu’elle ferait appel de cette décision de justice, alors que la vente devait avoir lieu le 6 juin. Dans le même temps, une enquête pénale ouverte en parallèle est toujours en cours.
« Maradona a toujours déchaîné les passions et cela continue », explique la maison Aguttes dans un communiqué, tout en étant « ravie » que les héritiers aient vu leur demande rejetée.
Toutefois, la vente n’aura pas lieu à la date prévue. « Notre mission est d’organiser des ventes aux enchères dans les meilleures conditions, pour notre vendeur et pour les acheteurs. Ce climat litigieux et ces incertitudes ne permettent pas aux amateurs d’aborder sereinement cette acquisition et notre rôle de tiers de confiance ne peut plus être correctement assuré », regrette Aguttes.
