Un final à sens unique. On a même l’impression que ça n’a jamais vraiment commencé. Épuisé physiquement, sans doute aussi épuisé mentalement après sa fantastique semaine, Ugo Humbert a complètement raté le plus grand rendez-vous de sa carrière, face à Alexander Zverev, en finale du Rolex Paris Masters, qui vivait sa dernière émotion à l’Accor Arena avant de migrer à La Défense. Dépassé, incohérent et inoffensif, le Français s’incline en deux sets de suite et seulement 1h16 de jeu (6-2, 6-2).
Les statistiques de cette rencontre, et notamment du premier tour, sont claires. Plus les échanges duraient, moins Messin gagnait de points. Diablement précis sans prendre trop de risques, auteur de seulement quatre fautes directes dans le premier set, l’Allemand, qui sera deuxième mondial ce lundi, a remporté la grande majorité des bras de fer, 78% des échanges de plus de neuf frappes allant dans son sac à main.
Ugo Humbert n’a jamais trouvé la solution. Perdu et dominé par la longueur des balles de son adversaire, le 18e mondial n’a cessé de demander conseil à son entraîneur, Jérémy Chardy, placé à la première place. « Restez derrière le ballon, n’essayez pas de frapper le gagnant à chaque coup », lui a-t-il répété à plusieurs reprises. Mais rien ne s’est passé. Après deux breaks, dont un concédé après un coup droit complètement raté, Alexander Zverev a conclu le premier set.
Zverev restera le dernier vainqueur à Bercy
Le Messin décide alors de tenter le coup : une pause toilettes. La veille, après la perte du premier set au tie-break face à Karen Khachanov, cela avait été salvateur, et avait permis au Français de se remettre en question. Ce n’était pas le cas ce dimanche, loin de là. Cassé d’entrée, statique, Ugo Humbert ne pouvait que regarder les points défiler, impuissant. Il a encore arraché deux jeux, en forme, mais n’a pas pu faire grand-chose de plus (6-2).
Alexander Zverev ne s’attendait probablement pas à un dimanche aussi calme. Vainqueur de son 7e Masters 1000, l’Allemand s’était davantage concentré sur l’entraînement cette semaine, retournant même sur les terrains après ses matchs, quitte à y laisser quelques plumes.
“Quand je dois jouer contre Jannik (Sinner) et Carlos (Alcaraz), il y a certains compartiments où ils jouent mieux que moi”, a-t-il remarqué après sa demi-finale. Je veux m’améliorer, pas pour demain, pas pour aujourd’hui mais pour l’année prochaine. C’est pour cela que je fais beaucoup de formation. »
Si ce n’était pas l’effet escompté, le n°3 mondial a néanmoins été bel et bien impérial ce dimanche. Avec seulement cinq points perdus sur son lancer, Alexander Zverev s’est montré à la hauteur de son rang et restera, à vie, le dernier vainqueur de l’ancestral tournoi Paris-Bercy.