Les marques olympiques vont plus loin que vous ne l’imaginez

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Getty/Jeux Olympiques Paris 2024 Jeux Olympiques 2024 : des marques qui vont plus loin que vous ne l’imaginez

Getty/Jeux Olympiques Paris 2024

Jeux Olympiques 2024 : des marques qui vont plus loin que vous ne l’imaginez

JEUX OLYMPIQUES – L’affaire avait dépassé le cadre des adeptes du point mousse et du nid d’abeille. C’était en 2012 aux Etats-Unis : le site, désolé, le réseau social des fans de tricot, Ravelry.com, a reçu un matin une lettre officielle et désagréable de la part du Comité olympique américain (USOC). Une mise en demeure, rien de moins, ordonnant à Ravelry d’abandonner un concours de tricot lancé quelques jours plus tôt à ses adhérents. Le nom du défi : Ravelympics.

Une atteinte à la marque inacceptable, alors que les Jeux Olympiques étaient sur le point de s’ouvrir. Une décision ridicule ? Sans aucun doute. Mais certainement pas incohérent. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ne dérogeront pas à la règle : les JO sont un monde impitoyable de marques déposées, dont les ayants droit veillent au respect plus qu’on ne l’imagine.

Jeux Olympiques, JO, Paralympiques… La litanie de termes qui peuvent vous coûter cher

Un document publié par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 (Cojop) permet à tous ceux qui – comme nos tricoteuses tendances – souhaitent organiser un événement capitalisant sur les Jeux Olympiques, d’avoir la liste exhaustive des termes à éviter. Si vous êtes partenaire de l’événement, comme un fabricant de jouets ou une chaîne de télévision, il y a des règles capricieuses à respecter. Mais sinon, sortez le thésaurus.

Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024, Jeux Olympiques Paris 2024, Paris 2024, La flamme olympique, La flamme paralympique, Le relais de la flamme olympique, Jeux Olympiques, Jeux Olympiques, Jeux Paralympiques, Paris 2024… Mais aussi Citius, Altius, Fortius – Communitairela devise (franchement peu connue) des jeux : tous ces termes et bien d’autres ne doivent pas être mis sur des tee-shirts, sur l’emballage d’un produit, dans une publicité, ou même dans une émission sportive si vous n’en avez pas discuté avec Cojop avant.

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Non c’est non. (extrait du document destiné aux entreprises non partenaires)

Non c’est non. (extrait du document destiné aux entreprises non partenaires)

Cela inclut les fabricants d’équipements sportifs eux-mêmes, s’ils n’ont pas signé l’accord coûteux qui en fait des partenaires. En 2016, lors des qualifications pour les jeux de Rio, la marque Oiselle, sponsor de l’athlète américaine Grace Winter, décide d’afficher sa joie après la victoire de sa championne sur les 800 mètres des qualifications. Avec une grave erreur en prime. « #Roadtorio » avait écrit l’équipementier sur la photo… Un hashtag suffisant pour recevoir une injonction très pointue du comité olympique américain, comme le rapporte le site Deadspin.

La marque a dû s’y conformer, en supprimant le mot-clé dangereux, mais aussi en brouillant le logo olympique qui barrait les maillots des concurrents. Car oui, bien sûr, la propriété intellectuelle inclut aussi les images et les logos.

Les anneaux de la discorde

En 2012, les pâtissiers londoniens l’ont appris à leurs dépens. Le site Cakeflix, qui apprend aux amateurs de glaçage à faire de leur mieux, a tout simplement supprimé ses tutoriels pour réaliser les anneaux olympiques sur le dessus d’un gâteau. Un sort similaire pour le concours national annuel de pâtisserie, dont le thème était, bien entendu, les Jeux olympiques de Londres. Après le même genre de menace, le sujet du concours a dû être changé.

Même sanction pour les autres professions, comme les fleuristes coupables d’avoir assemblé des fleurs à la manière du même logo olympique. Absurde ? Au contraire, tout à fait normal, pour Laurent Nowak, associé du cabinet Plasseraud IP, spécialisé en propriété industrielle : « Sur un budget estimé par le Cojop à 4,3 milliards d’euros, nous avons environ un tiers de ce budget qui vient des revenus des partenariats et des licences accordées pour le merchandising »il se souvient.

Autrement dit, la sévérité des organisateurs se justifie par l’argent que rapportent les produits dérivés, d’accord. Mais au point d’obliger un boucher à retirer les rondelles, constituées bien sûr de saucisses, de sa devanture ? Apparemment, oui, comme l’a expliqué la BBC… cinq ans avant les Jeux de Londres.

Déjà 800 mises en demeure

Dans les documents mis à la disposition du public, le Cojop détaille l’utilisation des fameux cercles multicolores. Non seulement leur utilisation dans un cadre commercial est donc interdite, mais même pour -, le respect avec lequel ils sont exigés les met au même niveau que le Saint-Suaire, comme vous pouvez le constater sur l’illustration ci-dessous.

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DSI Tout cela est interdit dans un média évoquant les JO. En théorie.

DSI

Tout cela est interdit dans un média évoquant les JO. En théorie.

Et à Paris, parviendra-t-on aux mêmes fins ? Ce qui est sûr, c’est que face à l’arrivée de nouvelles plateformes de vente en ligne (Temu, Aliexpress, etc.), la surveillance se renforce, tant de la part des douanes que de la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF). ). « Plus de 1 300 douaniers ont été formés par le COJO pour faire face aux risques de contrefaçon »explique Laurent Nowak.

Quant aux entreprises locales et nationales qui voudraient s’approprier indûment les propos, ou les images, proposés pour les Jeux de Paris, la chasse est commencée depuis longtemps. « Ces derniers mois, entre 700 et 800 lettres de mise en demeure ont été envoyées », estime l’expert. Espérons que l’organisateur parisien saura éviter le bad buzz des éditions précédentes : le comité olympique américain a dû s’excuser auprès des fans de tricot après sa pitoyable menace sur le site Ravelry…

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