L’ancien président des États-Unis va poursuivre sa campagne, en attendant sa condamnation jeudi 11 juillet. Le milliardaire républicain risque la prison, mais envisage de faire appel.
Les États-Unis se trouvent dans une situation sans précédent. Jusqu’au jeudi 30 mai, jamais un ancien président américain n’avait été reconnu coupable lors d’un procès pénal par un jury populaire. C’est désormais chose faite avec Donald Trump, reconnu coupable de toutes les charges retenues contre lui dans l’affaire Stormy Daniels.
En pleine campagne présidentielle, cette décision de justice historique aux conséquences imprévisibles pourrait perturber les 158 jours qui séparent les Américains du vote du mardi 5 novembre.
La sentence de l’ancien président connue le 11 juillet
Donald Trump est sorti libre du tribunal de New York, clamant son innocence devant les caméras et dénonçant un complot politique. Et pour cause : aucune sentence n’a été prononcée contre l’ancien président américain.
La sentence, pour paiements occultes à une star de cinéma X, sera prononcée jeudi 11 juillet par le juge Juan Mercan, quatre jours avant la convention qui l’intronisera officiellement comme candidat républicain à l’élection présidentielle du 5 novembre.
Le juge a donné à la défense jusqu’au jeudi 13 juin pour présenter ses arguments en vue de la détermination de la peine et jusqu’au jeudi 27 juin pour que l’accusation réponde.
Dans les heures qui ont suivi l’annonce du verdict, l’avocat de Donald Trump a annoncé qu’il ferait appel dans les plus brefs délais. « A New York, la procédure dit : il y a la condamnation. Ensuite, nous ferons appel », a expliqué Todd Blanche à CNN.
Une peine de prison peu probable
Donald Trump risque théoriquement la prison, avec falsification de documents comptables passible d’une peine maximale de quatre ans dans l’État de New York. Mais la probabilité que le milliardaire se retrouve derrière les barreaux est assez faible.
En l’absence de casier judiciaire du prévenu, qui aura 78 ans au moment du prononcé de la peine, le juge devrait plutôt le condamner à une peine de prison avec sursis, ou à des travaux d’intérêt général, ainsi qu’éventuellement à une amende.
En tout cas, Donald Trump a un mois pour notifier son intention de faire appel, annoncée jeudi soir par ses avocats, puis plusieurs mois pour le faire officiellement. Ce recours aura très probablement un effet suspensif sur sa peine, notamment en cas de peine de prison. Et il est peu probable qu’un éventuel procès ou appel ait lieu avant l’élection présidentielle.
En attendant, la campagne continue
En cas d’application d’une hypothétique peine de prison, Donald Trump restera candidat. En effet, dans la Constitution américaine, rien n’empêche de lancer la course à la Maison Blanche depuis une cellule.
Donald Trump a donné le ton à sa sortie du tribunal ce jeudi : pour lui, le « vrai verdict » sera celui des urnes de mardi 5 novembre, et non celui du jury populaire de son procès.
Malgré le verdict, la campagne continue. Dans la nuit, l’ancien président américain a rencontré des journalistes pour une conférence de presse à la Trump Tower ce vendredi 31 mai. Maintenant qu’il n’est plus obligé de rester à New York pendant le procès, il devrait multiplier les événements de campagne en les semaines à venir.
Surtout, jeudi 27 juin, il affrontera Joe Biden pour la première fois depuis quatre ans lors d’un débat organisé par CNN. Bien qu’il ait été reconnu coupable, Donald Trump pourra donc prendre ses fonctions en janvier 2025 s’il remporte l’élection présidentielle. Il ne pourra cependant pas se pardonner ni ordonner le classement de cette procédure puisqu’il s’agit d’une procédure de l’Etat de New York et non fédérale.
